One Surfing Co, la première marque de surf fondée à Hossegor - Premium

« C'est la première marque de surf fondée à Hossegor », affirme Matthieu Moulia. Ce landais d'origine, biberonné au surf dès le plus jeune âge, a fondé, il y a presque un an, son entreprise : One Action Sport. Sous ce nom, deux enseignes : One Surfing Co, une marque de surf qu'il a développée ici mais également un label de sacs imperméables, conçus pour être fixés sur des vélos : Rodéo Packs. Deux enseignes différentes donc, et que Matthieu développe en parallèle. Son objectif est clair : s'imposer sur un marché ultra concurrentiel et faire la différence, grâce à sa connaissance du territoire. A 25 ans, le néo-entrepreneur qui semble fourmiller d'idées se dit confiant pour l'avenir. Mais quelle est concrètement sa stratégie ? Eléments de réponse.

Répondre à un besoin en local

« Quand j'ai commencé le surf, j'étais fasciné par Kelly Slater. Ses capacités mais aussi son environnement direct m'ont attiré. J'avais envie de connaître les sponsors et les marques qui gravitaient autour de lui. » Fils d'entrepreneurs, Matthieu Moulia a grandi dans un monde où le talent ne suffit pas. « Pour réussir, il faut oser et très jeune, j'ai eu envie de m'imprégner du monde de l'entreprenariat », raconte t-il. Durant ses études, il a pour habitude de s'impliquer aux côtés de son père, fondateur de la marque Woodee Bikes. « Tous les week-ends et pendant les vacances scolaires, je travaillais avec lui au magasin. Il m'a appris les ficelles du métier, le contact avec les clients, le merchandising et la recherche constante d'amélioration du produit lorsqu'on possède sa propre marque. »

Matthieu commence alors à travailler sur un projet avec son père : développer une marque de sacs à dos étanches qui pourraient se fixer directement sur un vélo. « Le fait qu'il possède une marque de fat-bike m'a évidemment inspiré. Mais c'est aussi un mode de transport qui se démocratise de plus en plus et qui est beaucoup utilisé ici dans les Landes », explique le jeune entrepreneur. « Nous avions beaucoup de retours clients sur le fait que les sacs n'étaient pas forcément étanches - ce qui est un inconvénient en cas d'intempéries - et que les attaches n'étaient pas adaptées pour fixer les sacs sur les porte-bagages des vélos. C'est ainsi que nous avons eu l'idée de créer Rodéo Packs, les sacs qui ne tombent jamais. D'où le nom », raconte Matthieu Moulia dans un sourire.

Aujourd'hui, Rodéo Packs bénéficie de la notoriété de Woody Bikes. La marque de vélo électriques a su s'imposer sur le territoire et faire connaître son histoire. Elle possède plusieurs points de vente en Nouvelle-Aquitaine, notamment à Lacanau, Capbreton ou encore Pornichet. Ce qui n'est pas le cas de One Surfing Co. Matthieu Moulia le sait, le marché est très différent en ce qui concerne sa marque de surf, et sa stratégie doit être adaptée en fonction.

Des combinaisons avec un système d'abonnement

« Étant surfeur, je sais à quel point les combinaisons sont chères mais aussi fragiles. Pour s'en procurer une, il faut compter entre 200 et 500 euros parfois, selon l'épaisseur, pour une durée de vie qui n'excède pas un an chez certains surfeurs. Entre le sel, l'eau, le soleil et le froid, le néoprène est soumis à rude épreuve et il s'abîme rapidement, surtout si on n'en prend pas suffisamment soin », explique Matthieu Moulia. Durant ses études, lui vient alors une idée : développer une marque de combinaisons ici à Hossegor, qui puissent être suffisamment haut de gamme et donc résistantes, mais qui soient également à un prix accessible pour les passionnés de glisse. Durant deux ans, il travaille son concept qu'il veut unique et éco-responsable. « A chaque fois que j'allais surfer, je pensais à ce que je pouvais améliorer sur cette marque. La spécificité des combinaisons que j'ai créées, c'est d'abord leur néoprène. Je le fais importer du Japon, il a été développé à partir de roche calcaire et évite la pétrochimie. » Si le concept est innovant, l'entrepreneur en convient, l'empreinte carbone est relativement importante en raison du transport. Il espère que dans les prochains mois ou années, il pourra s'approvisionner en Europe d'abord puis progressivement en France.

« Là où One Surfing Co s'inscrit dans une démarche éco-responsable, c'est aussi dans notre volonté de recycler. Nos produits sont en quelque sorte des voitures qu'on achète en leasing. Ceux qui investissent dedans vont avoir des mensualités à régler. Ensuite, au bout de 18 mois, les acheteurs peuvent la garder ou en changer. Les combinaisons qui ne sont pas gardées sont recyclées. Nous les donnons à des ateliers français qui vont pouvoir les transformer ou à des écoles de surf. A noter que, pour l'instant, nous nous concentrons sur les gammes homme et enfant. » Une démarche innovante donc, mais que Matthieu peine encore à faire connaître. « A l'heure actuelle, je fonctionne essentiellement avec le bouche-à-oreille, via les surfeurs et les réseaux locaux que j'ai développés. Le concept plaît, mais pour m'imposer au plus grand nombre, je vais devoir me faire connaître plus durablement. »

Aujourd'hui, Matthieu Moulia fonctionne essentiellement en dépôt vente et développe également son site internet. Pour monter sa marque, il a bénéficié d'un accompagnement d'Initiatives Landes - un prêt de 15.000 euros sur trois ans - et du Crédit Agricole. « Le reste je l'ai investi en fonds propres. La somme de départ m'a essentiellement servi à constituer les stocks. Pour l'instant, je ne me paie pas mais j'aimerais le faire dès l'année prochaine », affirme le fondateur de One Surfing Co. L'entrepreneur ambitionne de développer les modèles femme dès 2024 et souhaite avoir une première boutique l'été prochain. « D'ici là, je prévois de recruter une équipe de personnes qui seront capables de m'accompagner et d'accélérer le développement de la marque, toujours en gardant notre ADN. C'est la première marque de surf qui a été imaginée ici et j'espère qu'elle deviendra bientôt incontournable dans le département. »

One Action Sports
Année de création : 2022
Effectif : 1 personne
CA 2023 : n. c.