Le groupe Octime met le cap sur les 50 millions de chiffre d’affaires - Premium

À Biron, tout près d’Orthez, le groupe Octime célèbre ses 25 ans. Éditeur et intégrateur de logiciels, il est spécialisé dans les ressources humaines, et particulièrement dans la gestion de temps et de planning. « Compte tenu de la complexité réglementaire française, c’est une expertise qui s’acquiert au long cours. Il n’est pas simple de rentrer sur ces métiers, ce qui fait que notre environnement concurrentiel se compose de moins de 15 acteurs, souligne en préambule Nicolas Michel-Vernet, directeur général d’Octime. Cette expertise, on l’a acquise à la suite d’un bouleversement issu de la loi sur les 35 heures qui s’est adossée aux nombreuses évolutions législatives françaises. » Au fil des ans, le groupe s’est focalisé sur les métiers de la santé. Et compte, en 2023, 8.000 établissements équipés de ses logiciels SaaS. « Nous avons progressivement élargi nos champs de compétences pour investir le secteur du retail, des services et de l’hôtellerie », reprend le DG. Qui rappelle qu’au-delà d’une croissance organique, Octime a bouclé trois opérations de croissance externes depuis 2015, dont deux en Espagne. « En 2021 nous avons intégré deux entreprises, dont une basée en Espagne, aTurnos, qui fait de la planification et de la gestion des temps sous contrainte. C’est une solution un peu plus évoluée qui permet de créer des automatismes via des algorithmes très pertinents et intéressants. » Une « petite pépite » technologique, qui compte de grands noms parmi ses clients, comme Ikea.Investir sur l'humain comme sur la technique Pour conserver sa place et ses parts de marché - et surtout les accroître - le groupe béarnais consacre chaque année entre 9 et 11% de son chiffre d’affaires, qui avoisinera en fin d’année les 35 millions d’euros, à sa R&D. Une enveloppe destinée à des projets « classiques » se nourrissant tant des clients que du marché technologique, mais aussi, à des chantiers autour de l’intelligence artificielle. Nicolas Michel-Vernet : « Sur l’IA, nous avons un format un peu laboratoire. Nous sommes en train, avec des équipes dédiées en France et en Espagne, de regarder tous les chemins d’innovation, de différenciation et d’optimisation qui permettraient de proposer des offres un peu industrielles de notre marché. Ces nouvelles lignes ont deux ans, et il commence à y avoir quelques laboratoires intéressants. » Des éléments suffisamment avancés, pour qu’Octime puisse compléter son offre dès 2024. « On ne va pas devenir une ESN [ndlr, entreprise de services du numérique] autour de l’IA, mais compte tenu du potentiel que ça peut représenter, on veut créer du prédictif, construire autour des RH, des dispositifs qui permettent d’anticiper les tendances clients », complète notre interlocuteur. Cette future offre aura vocation à se développer sur le plan local comme international, en France mais aussi en Europe. Cette R&D assure une croissance à deux chiffres au groupe, et ce, depuis plusieurs années ( 16% en 2023, 17% en 2022). Mais le Béarnais mise aussi sur ses effectifs. Notamment dans la montée en compétences de ses collaborateurs : un peu moins de 300 à date, dont 40 recrutés depuis le 1er janvier dernier. « A notre échelle, nous avons des plans de recrutement annuels très significatifs. Cela veut dire, investir pour transférer notre ADN, notre culture d’entreprise, mais aussi la technique et le métier. » Un métier que l’on n’apprend pas sur les bancs de l’école, et qui nécessite donc une certaine adaptation. Ainsi, entre le recrutement et le travail sur le terrain, huit mois de formation sont dispensés aux nouvelles recrues. « Cette année, nous avons créé trois promotions de dix à douze personnes », précise Nicolas Michel-Vernet. Il ajoute qu’en 2024, l’heure sera plutôt à la stabilisation des effectifs. « Après, on dit ça chaque année, plaisante notre interlocuteur. Je pense qu’il y aura au moins une vingtaine de recrutements. » En parallèle, Octime agrandira (encore) ses locaux avec la construction d’un quatrième bâtiment, de 370 m², d’ici à fin 2024. Objectif : que le siège social soit une sorte de « campus » où il fait bon travailler. « On passe dix heures par jour à travailler pour cette boutique, autant venir avec envie, et que l’outil permette de recevoir tout le monde dans de bonnes conditions », insiste le DG, sans préciser le montant investi. Les voyants semblent donc au vert pour le groupe béarnais, qui compte à son portefeuille quelque 6.000 clients, dont 2.600 en France (35% du CA réalisé à l’international). Octime espère tant se renforcer sur son cœur de métier, la santé, que sur les trois autres secteurs, qui représentent entre 30 et 40% du chiffre d’affaires. « On veut prendre une place encore plus affirmée dans ces domaines, et cela nécessite de s’approprier encore mieux ces métiers, le vocable, et développer des offres orientées vers ces secteurs. On a également un appétit important en croissance externe et nous avons une capacité d’investissement significative. Donc, sous réserve qu’il y ait une cohérence stratégique, nous pourrons avoir des projets de croissance externe complémentaires », esquisse Nicolas Michel-Vernet. Le chef d'entreprise avance comme objectif pour 2026 atteindre les 50 millions de chiffre d’affaires de façon organique, avec ou sans acquisitions. OctimeBasé à Biron300 salariésCA 2023 : 35M€

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