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Hapiix part à la conquête des marchés avec son interphone 2.0

Stratégie
jeudi 29 juin 2023

Première installation de la solution hapiix au sein d'une résidence Domofrance à Pessac. Crédits : Hapiix

Installée à la Cité numérique à Bègles, la société Hapiix a développé une solution digitale d’accès aux bâtiments. Après avoir équipé une résidence Domofrance, la startup déroule sa feuille de route. Au programme : un déploiement au niveau national puis à l’international et deux levées de fonds. Hapiix, qui vise 85.000 logements équipés avec sa solution à horizon 2026, prévoit d’atteindre un seuil de rentabilité d’ici deux à trois ans.

Créée en 2022, la société Hapiix est portée par trois entrepreneurs : Nicolas Cauhaupé à la tête de la société T.A.N à Toulouse, Arnaud Brouquier, directeur général de Delta Sertec à Marseille et Grégory Verdon, fondateur de Soditel à Bordeaux. La volonté était d’apporter « des solutions plus avantageuses pour nos clients », mais aussi « de digitaliser notre métier », alors « on a écouté le marché », explique Grégory Verdon, cofondateur d’Hapiix. Ensemble, ils ont planché sur une solution digitale d’accès aux bâtiments, de contrôle d’accès et de diffusion d’informations. Et l’interphone 2.0, Hapiix, est né ! 

Le successeur de l’interphone et des badges

Aujourd’hui, deux technologies existent. « Aucune innovation de rupture n’a vu le jour depuis 2007 [ndlr, lancement de l’interphone GSM] et 80% des logements en France sont encore équipés d’interphones ou de visiophones filaires. » Avec sa solution, Hapiix se positionne comme le successeur de l’interphone et du système de badges. Tout commence en bas de l’immeuble avec l’installation d’une plaque dotée d’un QR code gravé et en braille. Sans aucun téléchargement d’application, le visiteur le scanne pour joindre le résident via une interface, qui s’appuie sur les technologies embarquées nativement sur les smartphones VoiceOver ou TalkBack, facilitant ainsi l’utilisation pour des personnes malvoyantes. Avec en bonus, la possibilité d’obtenir des informations complémentaires telles que le chemin d’accès vers le logement. Pour le résident, une application dédiée installée sur son téléphone lui permet de recevoir les appels et d’ouvrir la porte. En toute autonomie, il peut gérer via son profil « la délégation des accès » (membres de son logement ou délivrer un badge numérique pour une infirmière par exemple…) mais aussi une messagerie vidéo en cas d’absence et peut recevoir des informations de la part de son gestionnaire (travaux à venir dans le bâtiment…). Avec l’application hapiix pro, ce dernier peut de son côté générer des pass virtuels pour chaque bâtiment (gardiens, prestataires…) ou un seul pour accéder à toutes ses résidences. Enfin, il peut intervenir facilement en cas de changement de nom suite au départ d'un locataire, une opération qui est aujourd’hui « très lourde à gérer »

Un modèle collaboratif pour être plus vertueux 

Les trois cofondateurs, qui ont intégré une « dimension écologique, de la fabrication jusqu’à l’aspect marketing » à leur produit, ont voulu aller encore plus loin. « On encourage nos clients à acheter le moins d’hapiix box possible » : « On tire des câbles si besoin », en partant de ce petit boitier qui s’installe dans l’immeuble et permettant de commander quatre portes (bâtiment, parking, local à vélo, etc.). Pour sa fabrication, Hapiix s’appuie sur une usine nantaise : « On les commande presque à l’unité, et ça part directement chez nos clients ». Et comme « on a voulu une solution évolutive avec des mises à jours quasi en permanence », c’est un autre avantage car « ça évite les stocks ». Quant à la partie développement (logiciel et plateforme), elle est gérée par du « personnel détaché de nos entreprises pour avoir des compétences, pour aller plus vite, et à la fois par du personnel Hapiix », avec l’ambition à terme « que les détachés intègrent pleinement Hapiix ». Disponible via un abonnement mensuel sans engagement (12,50 euros par hapiibox et 1 euro par appartement), la solution comprend l’achat du matériel (maintenance intégrée) représentant une enveloppe d’environ 1.000 euros. 

Un développement (aussi) en marque blanche ?

Trois ans de R&D ont permis de créer la V1 de hapiix. Financée jusqu’ici en fonds propres avec l’association de collaborateurs au capital, la startup, qui a bénéficié d’une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine, planche sur sa première levée de fonds en vue d’un bouclage dans le courant du dernier trimestre. « On adresse des business angels, des fonds, des entrepreneurs qui font partie de l’écosystème historique », explique Grégory Verdon. Cette manne, espérée entre 600.000 et 800.000 euros, a pour vocation d’accélérer la partie commerciale, marketing et technique avec le recrutement d’une quinzaine de personnes. Et une deuxième levée de fonds, dont le montant n’est pas encore défini, est d’ores et déjà programmée fin 2024/2025 pour se développer à l’international. « Aujourd’hui, notre ambition est d’équiper 3.000 logements d’ici fin 2023 en France, et dix fois plus d’ici cinq ans dans plusieurs pays européens ». Hapiix, qui vise tous les professionnels de l’immobilier (bailleurs sociaux, syndics de copropriété, propriétaires d’immeubles tertiaires…), commence son déploiement national avec une première installation au sein de 50 logements Domofrance à Pessac. Dans un premier temps, il s’agira de capitaliser « sur le secteur historique, Bordeaux, Toulouse et Marseille parce que cet écosystème on le connaît bien », puis de couvrir l’ensemble du territoire en 2024. Et Grégory Verdon précise : « L’enjeu, c’est aussi l’interopérabilité », pour apporter des solutions automatisées afin de limiter encore un peu plus l’intervention du gestionnaire. Enfin, Hapiix a une autre corde à son arc. Elle est en discussion pour développer sa solution en marque blanche. « L’agilité de l’entreprise permet de faire un peu tout ce qu’on veut ». Hapiix vise 85.000 logements équipés à horizon 2026 et prévoit d'atteindre un seuil de rentabilité d’ici deux à trois ans.

Hapiix
Créée en 2022
Siège à Pessac (Soditel)
Bureaux à Bègles (Cité numérique)