Gyromax ajuste son modèle pour répondre aux enjeux de la mobilité électrique - Premium

Bien installée avec un réseau d'une centaine de distributeurs, Gyromax se préparer à adresser de nouveaux marchés. Le parcours de Julien Naud fait immanquablement penser à celui des deux Steve (Jobs et Wozniak), dans un garage de Los Altos en Californie. C'est en 2010 qu'il a créé sa PME qui distribue trottinettes, scooters et motos électriques. La niche était bien garnie avec les évolutions sociétales et environnementales. 2.500 trottinettes et 450 scooters livrés sur le dernier exercice. Cela fait de Gyromax l'un des trois acteurs du marché français, implanté dans une petite bourgade du Béarn. On pourrait croire qu'il n'est qu'un simple distributeur voire un assembleur mais ce serait sans compter sur son service R&D, composé de trois personnes, qui travaille aussi bien sur le codesign des pièces que sur la performance des batteries. « Bien sûr, ce serait formidable de pouvoir totalement designer nos produits mais il faut savoir qu'avec les matériaux que nous utilisons, l'aluminium pour être le plus léger possible, il faut 5.000 pièces pour simplement amortir le moule. Nous sommes donc nous sur des logiques différentes qui permettent d'offrir des produits de moyenne voire haute qualité à des prix raisonnables. De toute façon, notre marqueur est le différentiel avec les engins thermiques.» La gamme de Gyromax travaille donc le détail. La qualité des cellules pour les batteries, les amortisseurs, les clignotants, le confort et la longévité des pièces dans une démarche écoresponsable. Rouler avec classe La technicité est une chose, le design en est une autre. Gyromax vient donc de sortir une toute nouvelle gamme de scooters électriques en équivalent 50 et 125 cm³ , les Spencer, qui s'inspirent des lignes de la Vespa Italienne. Look rétro mais performances au rendez-vous avec une autonomie de 80 km pour des trajets urbains quotidiens domicile-travail. C'est d'ailleurs le credo de Julien Naud. « Nos deux-roues ont du sens pour des personnes qui sont amenées à effectuer des déplacements courts dans des zones urbaines. Je pense par exemple à des professions de santé, infirmières, podologues, médecins à domicile. Quand on pense aux problèmes de circulation et de stationnement, nos solutions présentent une vraie valeur. Prenez simplement un exemple très local et très parlant : la route de Bordeaux. Sa saturation, et à Pau comme à Bordeaux ou Toulouse, la liste de voies sursaturées s'allonge, nos véhicules qui se faufilent apportent une réelle valeur ajoutée. » Distributeurs vs vente directe Julien Naud est un entrepreneur prudent. Issu de l'ESC Pau, il sait qu'un marché peut rapidement se retourner. Si les grands constructeurs en thermiques (scooters, motos) sont en retard et ne proposent pas encore de gamme de véhicules électriques sur le segment sur lequel il s'est positionné, il réfléchit à la V2 de son entreprise. Plusieurs pistes pour s'ajouter à son réseau de distributeurs partout en France sous ses marques "speedtrott", "youbee" "gorilla" ou "alpharide", correspondant chacune à un type de véhicule. Premier axe : les collectivités. Avec l'entrée en vigueur des ZFE (Zones à faibles émissions), on voit mal comment les collectivités ne seraient pas les premières à être vertueuses. On pense par exemple aux polices municipales mais on pourrait aussi penser aux services techniques ou espaces verts. Un accord est en cours de signature avec la ville de Nantes. « Il n'y a pas que les collectivités. On pense aussi aux professions du soin à domicile, aux entreprises de livraison du dernier kilomètre. Et puis, je me dis que les mentalités vont aussi évoluer. Et si demain, pour vous comme pour moi, le choix était pour les besoins familiaux de ne conserver qu'un véhicule pour les longs trajets et un deux roues électrique pour les courts ? Une voiture au lieu de deux ou trois, ça parle, non ?» Gyromax phosphore sur d'autres segments. Celui des motards, tout d'abord, avec une réflexion sur des motos de plus grosse cylindrée (en équivalent électrique) et en autonomie car, c'est bien connu, les motards sont souvent des riders qui aiment les excursions. Bien sûr, le handicap est le bruit de la machine contre le silence de l'électrique. Il peut avoir ses adeptes. Sillonner les coteaux de Jurançon dans le silence sans que les vaches ne tournent la tête est une expérience qui peut séduire les touristes. Autre sujet qui fait vibrer les neurones de l'équipe de Gyromax, l'ouverture de showrooms en ville. Le réseau de distributeurs fonctionne bien mais une vitrine en ville, à Pau, par exemple pourrait avoir du sens. C'est en cours d'étude avec le soutien de l'agence de développement économique ADI NA et du Conseil régional. Autre sujet d'intérêt : les hôtels et gîtes en Béarn (pour commencer) où la mise à disposition des deux roues électriques pourrait trouver son public. Gyromax a été lauréate du prix de l'économie Néo-Aquitains en 2002. Elle s'apprête à lever un million d'euros pour financer sa croissance et notamment sa R&D.GyromaxCréation en 2010Siège : MiossensEffectif : 10 collaborateursCA 2022/23 : 3,5 M€

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