BioBéarn : vitrine des ambitions vertes de Total Energies - Premium

L'inauguration officielle de l'unité de production de bio méthane (aussi appelé gaz vert) a été l'occasion pour Patrick Pouyanné (dont on connait les liens avec le Béarn par ses origines et son soutien à la section paloise) de faire valoir que l'adjonction du terme "energieS" à total était plus qu'un coup marketing mais un vrai changement stratégique. « Total continue de produire le pétrole dont nous avons besoin pour notre autonomie énergétique mais accélère ses investissements dans l'Energie décarbonée avec l'ambition d'atteindre en fin de décennie 5 TWh. Cet investissement traduit le fort attachement que nous avons avec ce territoire. C'est la plus grande unité de bio méthanisation en France, avec une capacité de 160 GWh susceptible d'alimenter une ville de 35 000 habitants. Pour atteindre ces capacités, il faut un environnement favorable et ici en Béarn, on a des agriculteurs qui sont impliqués pour nous fournir les ressources végétales ou animales mais aussi reprendre les engrais verts que la méthanisation permet de produire. C'est une énergie locale, qui s'inscrit dans l'économie circulaire, un beau symbole, une vitrine pour Total Energies qui est un acteur majeur de la production de Biométhane en France (10%). On peut faire mieux, nous n'allons pas nous arrêter là, à environ 700 GWh, on a des ambitions qui justifient notre changement de dénomination. »Le Béarn, Total le connait bien puis que ses ancêtres, la SNEAP, puis SNPA, puis ELF et enfin Total avant de devenir Total Energies y sont nés avec le démarrage de l'exploitation du gisement de Lacq jusqu'en 2013.Cette unité fait figure de symbole car elle est implantée sur un territoire où le gisement de gaz naturel était présent durant 60 ans, pourvoyeur de centaines d'emplois et fondateur d'une ville nouvelle : Mourenx. Elle complète et dépasse les capacités de production de celle qui existe déjà à Bénesse Maremme qui détenait la plus forte puissance d'injection (75 GW) dans le réseau fin 2022. Avec ses 3 cuves de 9500 m3, Bio Béarn a des objectifs plus ambitieux, le double de capacité de production de sa sœur landaise, avec une montée en charge graduelle pour atteindre sa pleine capacité entre 2025 et 2027 en fonction de l'évolution de la biologie.Patrick Pouyanné, entouré notamment de François Bayrou et de Patrick Laurent, président de la CCLO« Un énorme potentiel existe en France pour développer cette activité et et valoriser les matières agricoles. C'est une façon d'apporter un revenu supplémentaire aux agriculteurs même si je comprends qu'il y ait un débat sur l'équilibre entre filière alimentaire et filière énergétique. Il faut, comme le Président d'Euralis nous l'a rappelé, savoir raison garder car dans un kilo de maïs produit, 500 grammes vont dans l'alimentation humaine et 500 dans la filière énergétique. Donc c'est l'énergie de demain, il faut convaincre, on a mis 6 ans pour construire cette unité et durant cette phase, et parce que ces projets sont ancrés dans le territoire, un vrai savoir faire a été développé, dans le dialogue avec toutes les parties prenantes, administrations, les collectivités, et il faut aller plus vite et tordre le cou à l'idée selon laquelle cette industrie génère des nuisances olfactives. Vous pouvez le constater sur place, il n'en n'est rien.» Le directeur du site, Omar Boufares le confirme : « Nous travaillons localement avec des acteurs majeurs comme Euralis, la Communauté de Communes de Lacq Orthez ou Seretram (conserverie de maïs doux à Labatut dans les Landes). Notre stratégie est vertueuse pour l'écosystème. On identifie un déchet, de conserverie par exemple, déchet qui pose des problèmes parce que la production est trop importante ou que les agriculteurs n'en veulent pas. Nous nous en chargeons avec une solution locale et durable. Nous transformons ce déchet en biométhane qui est ensuite injecté localement dans le réseau (un poste Teréga est présent sur le site). Parallèlement nous valorisons un sous-produit, le digestat qui est un fertilisant naturel. Au final on solutionne une problématique déchet, on produit de l'énergie et un fertilisant localement. Pour le modèle économique, on a d'un côté les coopératives et de l'autre des agriculteurs qui ont leur lisier qui leur pose problème et que nous récupérons tout en leur distribuant le digestat. C'est donc un échange gagnant gagnant entre l'agriculteur et nous.»Total Energies emploie dans le Béarn près de 3000 salariés avec le Centre scientifique et technique Jean-Féger à Pau, unité de recherche pour le groupe au niveau mondial notamment doté d'un des supercalculateurs parmi les dix privés les plus puissants au monde.Interrogé en marge de ce sujet sur le niveau de rémunération des grands patrons français, Patrick Pouyanné a répondu qu'un seuil à ne pas dépasser existait chez Total , qu'il venait d'augmenter les salaires de ses salariés de 7 à 8% cette année et que le véritable sujet était le partage de la valeur. Et de rappeler l'annonce faite jeudi : « les salariés de Total Energie sont les seconds plus gros actionnaires d'une entreprise européenne et détiennent 7% du capital de Total soit près de 10 milliards d'euros épargnés et investis dans l'entreprise. Ils ont ainsi reçu 700 millions d'euros de dividendes pour le dernier exercice. Depuis que je suis PDG, chaque année, nous proposons à nos salariés d'acheter avec une décote des actions et ils sont chaque année plus nombreux à le faire. Le résultat à partager ne tombe pas du ciel, il découle du travail de nos salariés avec lesquels nous devons en partager la valeur.»

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