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Année 2022 historique pour Dassault Aviation

Stratégie
jeudi 09 mars 2023

Assemblage Falcon dans l'usine de Mérignac. Crédits : Dassault Aviation - A. Daste

Le Rafale, avec 92 unités commandées l'an passé - toutes à l’export - a porté la croissance du groupe Dassault Aviation qui atteint des niveaux records en 2022. L’aviation civile n’est pas en reste : le Falcon a continué à très bien se vendre.

Le groupe aéronautique français Dassault Aviation* vient de publier les résultats de son exercice 2022. Une année marquée par la guerre en Ukraine et qui, au-delà des « conséquences humaines qu’elle engendre (…) est aussi un rappel pour les pays de l’Union Européenne que les conflits armés n’appartiennent pas qu’au passé et qu’il faut s’y préparer », indique d’emblée le PDG Eric Trappier. Dans ce contexte, « dans la continuité de 2021, l’année 2022 est une année historique en terme de prises de commandes » : 20,9 milliards d’euros, pour un total de 156 avions soit 92 Rafale (tous à l’export) et 64 Falcon, soit une hausse de 73% par rapport à 2021 (12,1 milliards, 49 Rafale et 51 Falcon). A date, le groupe affiche le carnet de commandes le plus important de son histoire, totalisant 251 avions (125 Rafale Export, 39 Rafale France et 87 Falcon), pour un total qui dépasse les 35 milliards d’euros, contre 20,76 milliards à fin 2021.

L’année 2022 a notamment été marquée par l’intégration du contrat de 80 Rafale signé par les Emirats arabes unis, chiffré à quelque 14 milliards d’euros. L’indonésie a quant elle confirmé l’acquisition de 6 premiers Rafale, dans le cadre d’un marché qui portera à terme sur 42 appareils. Et la Grèce a signé l’achat de 6 Rafale neufs supplémentaires. Au-delà de la guerre en Ukraine, l’année 2022 « a été marqué par des crises successives : persistance de la pandémie de la covid-19 notamment en Asie, crises géopolitiques, pénuries de matières premières, inflation, disponibilité de l’énergie, tensions sociales », énumère le dirigeant. Et de souligner que « ces crises ont déstabilisé nos fournisseurs, impactant directement nos approvisionnements, nos productions et nos productions, précisant que la supply chain, notamment aéronautique, a beaucoup souffert en 2022 et reste en tension ».

Conséquence, le groupe annonce un chiffre d’affaires de près de 6,93 milliards d’euros en léger recul (-4,2%), avec la livraison de 14 Rafale (dont 13 à l’export) et de 32 Falcon (vs 25 Rafale tous export et 30 Falcon en 2021), alors que le groupe espérait en livrer 35. Les dépenses de R&D se sont élevées l’an passé à 572 millions d’euros, soit 8,3% du chiffre d’affaires (527 millions soit 7,6% du CA en 2021). Le résultat net 2022 s’élève à 830 millions, soit 12% du chiffre d’affaires, contre 693 millions en 2021 (9,6% du CA). Au 31 décembre dernier, le groupe affichait une trésorerie disponible de quasiment 9,53 milliards, contre près de 4,88 milliard à fin 2021.

Livraisons 2023 attendues en recul

Pour l’année en cours, Dassault Aviation affiche au premier rang de ses objectifs de « sécuriser la supply chain », notamment pour exécuter les contrats en vigueur concernant le Rafale, pour lequel la prospection commerciale se poursuit. Le groupe espère aussi « obtenir la commande d’une Tranche 5 France pour 42 avions » en fin d'année ; l’Indonésie pourrait par ailleurs formaliser une nouvelle tranche de commande portant sur 18 avions de combat. Les prévisions industrielles tablent sur la livraison de 15 Rafale et de 35 Falcon. Conséquence : « le chiffre d’affaires sera en baisse par rapport à 2022 » annonce Eric Trappier. Concernant les projets de plus long terme, Dassault prévoit d’obtenir la certification et d’assurer l’entrée en service du Falcon 6X mais aussi de poursuivre le développement du Falcon 10X. Pour ce dernier, qui sera équipé d’un moteur Rolls-Royce - amenant le motoriste à se doter d’un centre de soutien à la production au Haillan - le premier vol sur avion banc d’essai est prévu dans le courant de ce premier semestre 2023.

* En Nouvelle-Aquitaine, des sites industriels à Mérignac et à Martignas sur Jalle (Gironde), à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et à Poitiers (Vienne).

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