Comment Elextra veut réinventer la voiture électrique - Premium

« L’électrification est l’un des grands leviers pour atteindre nos objectifs climatiques. Mais son adoption reste conditionnée à une transformation de l’expérience utilisateur », affirme Guy-William Pivot, fondateur d’Elextra. Ancien cadre chez Renault, l’entrepreneur a créé une startup sous le régime de la société à mission. Sa raison d’être : « contribuer à la transition écologique et énergétique en accélérant l’électrification ». C’est le sens de son premier produit, BoBorne, une borne de recharge pour véhicules électriques, qui repose sur un constat posé par Guy-William Pivot : « la voiture électrique est un acteur clé de la flexibilité énergétique » . Sa batterie, bien plus puissante que celle d’un ballon d’eau chaude, permettrait, à l’échelle nationale, de disposer de « millions de petites centrales électriques », imagine l’entrepreneur, capables d’ajuster leur consommation ou de réinjecter de l’énergie.À lire également - Enedis : « L'accélération de la transition énergétique n'est pas qu'une théorie » Deux technologies existent déjà en ce sens. Le V2G (Vehicle-to-Grid) permet à certains modèles – principalement chez Renault – de réinjecter de l’énergie dans le réseau contre rémunération. Le V2L (Vehicle-to-Load) , quant à lui, se limite à alimenter ponctuellement un appareil (éclairage de bureau, cafetière, etc.) « pour des usages souvent plus marketing que pratiques », souligne Guy-William Pivot.Vehicle to home C’est entre les deux que se positionne BoBorne : une solution V2H (Vehicle-to-Home), qui permet d’alimenter une habitation directement depuis la batterie du véhicule. « C’est une option très peu exploitée car elle est techniquement complexe et peu rentable pour les constructeurs, explique le fondateur d’Elextra. Nous, on a travaillé sur l’interopérabilité, c’est-à-dire la capacité de notre borne à fonctionner avec tous les véhicules réversibles du marché, quelle que soit leur marque. »Par rapport au V2G, la technologie de BoBorne offre une réelle plus-value économique pour l’usager, assure Guy-William Pivot. Selon les estimations de la startup, un foyer moyen chauffé à l’électricité pourrait économiser entre 750 et 1.000 euros par an. Le surcoût de la borne par rapport à un modèle classique serait ainsi amorti en un an et demi. À titre de comparaison, une borne classique utilisée avec des panneaux photovoltaïques ne rentabilise son coût qu’au bout de 11 ans.À lire également - French Tech Pau Béarn : « Il faut se remettre en question pour tirer un maximum de bénéfices de l'IA »Pensée pour le marché B2B2C, la solution sera distribuée à travers un réseau d’installateurs partenaires. Elextra fournit le matériel et les services associés, les installateurs se chargeant ensuite de le proposer à leurs clients finaux, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises équipant leurs salariés à domicile. La fabrication des bornes sera internalisée par l'entreprise, avec la création prévue d'un atelier prenant en charge l’assemblage, les tests, l’emballage et l’expédition.Lever des fonds, recruter, se développerUn changement d'échelle pour ce qui reste encore une entreprise individuelle, reconnaît son dirigeant, mais le premier salarié est attendu d’ici la fin de l’année 2025. La startup est également à la recherche active d’un cofondateur au profil commercial, idéalement avec une expérience dans les filières énergétiques, afin de compléter les compétences techniques du fondateur. À moyen terme, Elextra ambitionne d’atteindre une trentaine de salariés et de développer un bureau d’études interne capable de sortir un nouveau produit par an à partir de 2027. « J’ai une dizaine de projets en tête. BoBorne n’est que le point de départ », confie Guy-William Pivot.À lire également - Mobilité électrique : le Groupe Daniel se lance dans « une nouvelle ère » Parmi les développements envisagés : une unité de reconditionnement de véhicules électriques d’occasion, des infrastructures de recharge temporaire pour événements ou chantiers, des groupes électrogènes propres, ou encore des outils de maintenance intelligente. En parallèle, le dirigeant est engagé dans une phase active de levée de fonds. Après avoir autofinancé la première phase du projet, il cherche aujourd’hui à mobiliser aides publiques, prêts et investisseurs pour finaliser le développement du produit. « L’objectif est de tenir la feuille de route jusqu’à la fin de l’année, avec une commercialisation prévue dès que les certifications techniques seront obtenues. »

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