Prof en Poche mise sur des projets engagés pour 2024 - Premium

« Ça fait très longtemps que l’on fréquente les écoles, les enseignants, le milieu des mathématiques », raconte Paul Escudé, cofondateur de Prof en Poche. L’entreprise béarnaise est née des cours particuliers Pieber, fondés en 1983, et depuis sa création, s’est peu à peu spécialisée dans l’enseignement des mathématiques. D’où un constat sans appel : « Aujourd’hui, la majorité des étudiants dans les filières maths sont des garçons, qui viennent de milieux sociaux plutôt favorisés, qui encouragent ces filières. » « Dès la sixième, insiste Paul Escudé, on remarque que les filles, qui obtiennent pourtant de meilleures notes en général, ont tendance à lever le pied sur les maths. Il y a une véritable reproduction de ces schémas. »À lire également - Avec Mathia, Prof en poche commence à lorgner vers l'international « Ce serait bien de rendre l’enseignement des maths plus inclusif », considère Paul Escudé. D’où le nouveau projet de Prof en Poche : « Une sorte d’audit transversal des pratiques » proposé à l'Etat, avec « des partenaires Edtech, des partenaires académiques… » Objectif, mettre en place des bonnes pratiques, construire une méthodologie avec les enseignants, pour « rendre les maths attractives pour tous les apprenants, notamment ceux avec des besoins éducatifs particuliers, et toutes les apprenantes ». L’un des instruments privilégiés serait l’intervention de « personnes inspirantes » dans les salles de classe. « Nous voulons mettre le témoignage au centre de la démarche, explique Paul Escudé. On ne soupçonne pas l’importance du témoignage, du modèle. Nous croyons beaucoup aux vertus de faire se rencontrer des jeunes et des femmes scientifiques, mathématiciennes… »Plusieurs projets à portée sociétale Un engagement sociétal que l’on retrouve dans un autre produit de l’entreprise paloise : Kidaia, « une solution pour l’apprentissage de l’écologie et du développement durable » à destination des écoliers. « C’est une plateforme qui propose aux élèves de primaire de découvrir le patrimoine et l’environnement français, décrit Paul Escudé. On croît beaucoup à ce projet, que l’on veut déployer sur plusieurs territoires en France. »On le retrouve également dans un autre projet de Prof en poche pour l’année 2024. L’entreprise a en effet répondu à l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) Compétences et Métiers d’Avenir, organisé dans le cadre de France 2030. « On a proposé un projet à l’été 2023, qui a été retenu », se félicite Paul Escudé. Le projet : des formations au numérique responsable. « Reconditionnement, éco-conception des logiciels… ChatGPT, on ne soupçonne même pas la quantité d’énergie que ça consomme ! », souligne le cofondateur de Prof en Poche, qui précise « c’est un projet très important, avec un consortium d’acteurs et en face la Caisse des Dépôts, qui abonde à hauteur de six millions d’euros ». Objectif annoncé pour ce projet, qui vient de démarrer : former 120.000 étudiants à ces enjeux à l'horizon 5 ans. Des modèles économiques à inventer Reste à inventer un modèle économique pour ces initiatives, dont la rentabilité n’est pas évidente. « On ne cherche pas la rentabilité à court terme avec ces projets », assume Paul Escudé. Et à plus long terme ? « Un sujet comme l’inclusion des femmes dans les mathématiques est un sujet transversal, une mission tellement vaste qu’elle ne peut relever que du mécénat et de la bonne volonté d’une multitude d’acteurs, précise l’entrepreneur. Nous, on a envie d’investir là-dedans ». Charge à Prof en Poche d’imaginer, dans un second temps, un business model. « On a confiance dans notre capacité à trouver », assure Paul Escudé. « Il y a beaucoup de potentiel, y compris dans les leviers de financement. On peut imaginer, par exemple, que des écoles d’ingénieurs ou des entreprises puissent payer pour avoir plus de candidats grâce à ce projet. » « Je n’ai aucun doute, conclut-il, c’est un gros projet dans notre feuille de route 2024, auquel on travaille dur, et qui va nous faire grandir. »

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