Maison Adam : le projet derrière l'achat à 1,3 million d'euros à Saint-Pée-sur-Nivelle - Premium

Manifestations, occupation du terrain, la ferme Ohla à Saint-Pée-sur-Nivelle a fait couler de l'encre cet été. Des agriculteurs et associations dénoncent la vente de ce corps de ferme et de son terrain pour un montant qu'ils jugent spéculatif à 1,3 millions d'euros. Derrière ce rachat, la biscuiterie luzienne Maison Adam. Un investissement important pour un projet RSE de l'entreprise luzienne Maison Adam. En effet, la société spécialisée entre autres dans les macarons et gâteaux basques depuis 1660 s’est lancé le défi d’acquérir ce terrain à Saint-Pée-sur-Nivelle d’environ 50 hectares répartis entre 43 hectares de forêt, cinq hectares de prairie, et deux hectares de lac. « Cela faisait deux ans qu’on travaillait sur le dossier », précise Miguel Telleria, propriétaire de la Maison Adam avec son frère. Un nouveau défi pour les jeunes responsables, qui ont repris les rênes de l’entreprise familiale il y a cinq ans. Mais le projet n’est pas d’augmenter la production de la société. « La Maison Adam n’a pas vocation à s'agrandir », explique Miguel Telleria. Actuellement à la tête de quatre boutiques et de 45 salariés, la société entend plutôt se concentrer sur le fait de « faire mieux avec ce qu’on a en interne : la qualité des matières premières, le bien-être des salariés, et être une PME modèle ». Dans cette stratégie, le projet de Saint-Pée-sur-Nivelle s’inscrit dans cet engagement orienté autour de l’environnement et du bien-être des salariés.Noisetiers et arbres fruitiers D’ores et déjà, la société avait commencé à rapprocher la production de ses matières premières comme par exemple les amandes qu’elle utilise dans ses gâteaux. « Elles viennent d’Espagne », explique le chef d’entreprise. Désormais, avec ce projet, la Maison Adam entend aller plus loin en produisant une partie des fruits nécessaires à la confection de ses spécialités. « On envisage de planter trois hectares de noisetiers et 1 à 1,5 hectares d’arbres fruitiers pour faire de la confiture pour les gâteaux basques », précise Miguel Telleria. Une façon d’internaliser une partie de ces matières premières. « On anticipe un peu les effets du changement climatique en produisant nous-même ces produits. » Loin de couvrir l’ensemble de la production de fruits et noisettes nécessaires pour leurs confections, mais de quoi en prendre une partie. En parallèle, des ruches seront aussi installées sur le site, et permettront de réaliser du miel pour les gâteaux. « Sur certains produits, on a le rêve d’être autosuffisants un jour », explique Miguel Telleria rappelant tout de même que « c’est le défi d’une génération ». Une partie des fruits sera aussi distribuée aux salariés sous la forme de paniers. Parce que c’est le deuxième volet du projet porté par la famille Telleria. La Maison Adam veut faire de ce coin naturel un espace pour leurs collaborateurs, avec un potager collaboratif. Sur le plan de la RSE, la société avait déjà amorcé d’autres pistes outre le rapprochement de leur sourcing, avec un travail autour de leurs packagings. « On a des packaging du label FSC et on a mis en place des sachets de macarons compostables, recyclables », souligne l’un des deux frères Telleria, précisant que le travail dans ce domaine se poursuivait. En parallèle, et depuis dix ans, « les invendus et les chutes sont donnés à des associations ». Le projet à Saint-Pée-sur-Nivelle n’a pas encore été entièrement estimé, seul le terrain et la ferme le sont, à 1,3 million d’euros. De leur côté, les opposants ont interrompu leur occupation mais vont demander un classement en "espace naturel sensible", afin de prémunir de toute construction immobilière sur le terrain. De son côté, la Maison Adam va lancer les phases d'étude pour poursuivre son projet.Maison AdamFondée en 1660 (société depuis 1920)6, rue de la République, 64500 Saint-Jean-de-Luz45 salariésCA : 7 millions d'euros (2022)Miguel et Andoni Telleria ont repris l'entreprise familiale il y a cinq ans. Crédits : Maison Adam

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