Pêches de Monein : un œil au verger, un œil vers le ciel
Pluie en continu en 2024, sécheresse cette année. Crédit : Les Vergers de Monein
La pêche de Monein attend impatiemment la pluie. Mais la première partie de la campagne 2025 est « d'une qualité succulente ».
À 8 heures ce matin, Patrick Beuste est déjà sur le pied de guerre avec les équipes de la coopérative. Le président de la coopérative SCA Les Vergers de Monein organise la journée qui s'annonce pour la récolte des pêches Rousanne. Il espère la pluie pour faire grossir la deuxième variété qui arrive à maturité. Cette campagne 2025 est marquée, contrairement à la précédente, par la sécheresse. Les dix producteurs de la coopérative dressent le même constat : les fruits sont d'une qualité parfaite mais mériteraient d'être plus gros. « Il manque un peu de grosseur aux fruits, dit Patrick Beuste. Avec le manque d'eau, les fruits ne se développent pas à notre guise, on recherche des plus gros calibres. Cela ne change en rien le goût. Cette année, les pêches sont succulentes. Le problème c'est pour l'oeil. Voyez un plateau de pêches, bien grosses et bien charnues, c'est joli. Habituellement, nos pêches pèsent jusqu'à 380 grammes. »
Irrégularité des cycles
Les producteurs de pêches constatent l'impact du changement climatique. « Une année, comme l'an passé, la pluie tombe en continu et les fruits passent beaucoup plus vite. L'année suivante, il ne pleut pas suffisamment au contraire. Du coup, les fruits sont excellents mais on n'arrive pas à les développer. »
La coopérative Les Vergers de Monein produit, chaque année, 70 à 80 tonnes de fruits et 4,5 tonnes de produits dérivés (du nectar, des pêches au sirop et du jus).
Investissements en vue
La vente, pour autant, n'est pas vraiment impactée grâce à la notoriété de cette production. La coopérative distribue selon deux canaux principaux : à 60% en vente sur place ou sur les marchés et à 40% auprès des primeurs et restaurateurs de la région. Les trois salariés de la coopérative (à la vente sur place, la vente sur les marchés et un chauffeur) assurent les marchés de Monein ou Nay par exemple et livrent des cuisines centrales, des supermarchés (Leclerc, Vival, Intermarché), le tout dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres à la ronde.
La campagne 2025 en est à la moitié de la saison. La Roussanne arrive à la fin de la récolte. La Rosacée va commencer dans les jours qui viennent. C'est la raison pour laquelle Patrick Beuste attend la pluie. « Les fruits sont déjà très beau mais il faut qu'ils arrivent encore plus à maturité en grossissant. Les Rosacées sont déjà très juteuses et bien sucrées mais elles ont besoin d'eau. »
Dans les mois suivants, la coopérative béarnaise mettra en place son projet de construction de bâtiment. Il abritera le stock de fruits et la vente des dix producteurs. L'outil est nécessaire pour structurer l'entreprise. Dans cette ambition, les Vergers de Monein souhaitent installer deux jeunes producteurs pour développer l'activité. Patrick Beuste attend les volontaires…