Foire de Pau : la fréquentation se maintient, mais les exposants sont mécontents - Premium

Les organisateurs annonçaient un objectif de 60.000 visiteurs, assumant de miser sur les animations pour faire revenir les familles. Cet objectif est pratiquement atteint, avec une fréquentation estimée par l’organisation à 50.000 visiteurs, soit autant que lors de l’édition précédente. « Dès qu’il a fait beau, on a eu de très bons scores, de l’ordre de 10.000 visiteurs par jour », assure Thibault Chenevière adjoint au commerce de l’agglomération paloise. « Le village des armées, le forum des associations, la ferme éphémère, ont bien marché. »La consommation pas au rendez-vous En revanche, le résultat est beaucoup plus décevant au niveau des espaces commerciaux. « Frustrant » pour Thibault Chenevière. « La consommation a été assez mollassonne. Il y a eu beaucoup de passage mais peu d’actes d’achat. » Un constat partagé, en des termes parfois assez forts, par plusieurs des exposants. « Je ne suis pas content du tout, il n’y avait vraiment pas foule », témoigne l’un d’entre eux. Pour beaucoup, le format d’une foire concentrée sur les week-ends est un échec. « Parmi mes clients, il y a beaucoup de commerçants, souligne notre interlocuteur, qui a préféré garder l’anonymat. Ils sont fermés le lundi, c’est ce jour-là qu’ils auraient aimé venir à la foire, pas le week-end où ils travaillent dans leur boutique. Les organisateurs se sont tellement concentrés sur l’événementiel qu’ils en ont oublié qu’il y a des professionnels qui viennent à la Foire de Pau, que c’est nous qui payons et que c'est grâce à nous qu’il peut y avoir un aspect événementiel. » Résultat, pour cet exposant : une participation au bilan déficitaire : « J’ai investi 34.000 euros pour participer… et à la sortie, je ne fais que 33.000 euros de chiffre d’affaires sur toute la durée de la Foire. Je ne rentre même pas dans mes frais. Je ne pense pas revenir l’année prochaine », conclut-t-il. Un autre exposant raconte avoir signé une cinquantaine de contrats l’année dernière, contre seulement cinq cette année. D’autres, cependant, parlent d’un événement « plutôt positif avec de bonnes retombées ».Ces retours doivent « nous interroger pour la future édition sur l’organisation de l’espace commercial, sur l’offre, pour trouver le bon dosage, en sachant que globalement, les foires restent un modèle compliqué au niveau national, convient Thibault Chenevière. Je pense quand même qu’il y a aussi un effet conjoncturel ». Conjoncture météorologique d’une part, avec « plusieurs soirs de déluge », mais aussi économique : « Avec l’inflation, le prix de l’énergie, les taxes, la rentrée… les budgets sont contraints. On a eu beaucoup de familles, mais dans leurs arbitrages, les loisirs ont été privilégiés aux achats », constate l’élu.Des infrastructures vétustes Les critiques des exposants se concentrent aussi sur le bâtiment du Parc des Expositions. « Vétuste », dénoncent plusieurs de nos interlocuteurs. « Dès qu’il pleuvait, on recevait la pluie sur notre stand ». Un exposant déplore plusieurs milliers d’euros de dégâts durant les averses du 15 septembre. Un accès particulièrement peu pratique, et l’absence d’un parking de taille suffisante, sont également pointés du doigt. « Il faut qu’ils déménagent, conclut un exposant mécontent. Ou alors il faut raser le bâtiment actuel et tout reconstruire en neuf, avec un parking souterrain. »Rien de si radical n’est prévu du côté de l’agglomération paloise, propriétaire de la Foire du Pau et du Parc des Expositions. « Nous avons un budget pour réparer la toiture à certains endroits, revoir l’alimentation électrique… et à moyen terme pour améliorer les espaces publics existants, en particulier la partie sanitaire », détaille Thibault Chenevière. Mais, ajoute l’élu, « vu le contexte des finances publiques de la Ville, avec une facture énergétique doublée, nous dirigeons l’investissement vers d’autres priorités. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura jamais d’investissement massif sur le parc… Mais ça n’est pas d’actualité aujourd’hui ».

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