Elyse Energy : après la consultation préalable, le projet ajusté - Premium

« C’est un jour important pour le bassin de Lacq », entame Patrice Laurent. Sur la scène de la salle de l’Agora de Lacq, le président de la Communauté de communes Lacq-Orthez (CCLO) ouvre, ce lundi matin, une nouvelle conférence des représentants du projet Elyse Energy. Et comme à chaque intervention sur le sujet, à l’unisson des autres élus locaux présents dans la salle, il affiche un soutien plus qu’appuyé à E-CHO. « Vous avez tout le soutien du territoire pour mener à bien ce projet », assure-t-il, rappelant les deux milliards d’euros d’investissements et les 800 emplois directs promis par Elyse Energy. « Ce projet nous offre une certaine forme de renaissance, le bassin de Lacq renoue avec l’industrie », se félicite-t-il. « Je vous souhaite un bon démarrage et une belle arrivée », enchaîne un représentant de la Région Nouvelle-Aquitaine. « Nous avons toujours cru en l’équipe d’Elyse Energy, continue Pierre Nergararian, président de ChemParc. Et nous sommes extrêmement heureux de vous accueillir sur notre territoire ». C’est peu dire que la satisfaction et l’enthousiasme règnent.Les consommations d'eau et de biomasse revuesCar ce lundi, le projet d’Elyse Energy à Lacq franchit une étape symbolique, avec la publication de la « Réponse du maître d’ouvrage » au bilan de la concertation préalable. Placéco Béarn avait laissé Elyse Energy le 11 janvier dernier lors de la clôture officielle de cette concertation. « Le grand enseignement que nous tirons de cette phase, explique Benoît Decourt, cofondateur d’Elyse Energy, c’est que notre projet est en phase avec la stratégie du territoire, axée sur le maintien de l’activité industrielle et de la décarbonation. C’était d’ailleurs un élément clé dans le choix d’implantation que l’on a fait ». Pour autant, continue-t-il, « nous avons bien noté un certain nombre de préoccupations : sur les risques et les nuisances potentielles, mais aussi sur la question de l’utilisation des ressources, électricité, eau et biomasse ».À lire également - Projet Elyse Energy à Lacq : une concertation pour un projet géant« L’avantage du format de la consultation préalable, considère Pascal Pénicaud, président d’Elyse Energy, c’est qu’il nous permet d’intégrer ces éléments à notre projet à un moment où il est encore possible de faire des arbitrages ». De cette consultation, le projet E-CHO sort donc modifié. Sur la logistique, l’un des points d’inquiétude soulevé par les riverains, « on va engager des études pour évaluer les investissements nécessaires à la remise en état du ferroviaire, enfin de réduire la part du routier dans la logistique », explique Benoît Decourt. Sur la question, très sensible, de la consommation d’eau, Elyse Energy annonce travailler à une révision du concept de ses usines pour réduire leurs besoins, notamment par le biais d’un refroidissement à l’électricité plutôt qu’à la vapeur ; ainsi qu’en explorant la piste d’une réutilisation de l’eau d’autres industriels du bassin de Lacq.La question de la consommation de biomasse, sans doute le principal point d’inquiétude des opposants au projet, n’est pas non plus laissée de côté. « Nous pensions au départ démarrer notre production en exploitant uniquement de la biomasse forestière avant de diversifier nos approvisionnements dans un second temps », rappelle Benoît Decourt. Finalement, les usines consommeront dès le départ une biomasse sourcée aux deux-tiers à partir de déchets de bois pour lesquels, aujourd’hui, aucun débouché n’existe. Le tiers restant sera toujours constitué de biomasse forestière, mais collectée selon une « charte d’achat » en cours d’élaboration et qui aura vocation à « renforcer les objectifs de durabilité requis par Elyse Energy ». Sur tous ces aménagements, des études d’impact sont en cours et seront rendues publiques à l’été et à l’automne, promettent les dirigeants de l’entreprise.« Ce ne sont pas des compromis, souligne Pascal Pénicaud. Ce sont des ajustements forts, pour être dans une démarche d’écoute et de coconstruction. C’est pour nous une amélioration, et nous avons des marges de manœuvre pour les intégrer, y compris s’il faut parfois payer plus cher ».Démarrage de la consultation continue en maiCes nouveaux éléments seront présentés le 2 mai prochain à la Commission nationale du débat public, permettant ainsi le lancement de la consultation continue, précise Diane Beaucard, qui pilote la concertation. Celle-ci durera jusqu’au premier jour de l’enquête publique, prévue pour le premier trimestre 2025. Entretemps, Elyse Energy espère déposer auprès de la préfecture son dossier de demande d’autorisation environnementale. Le dispositif de la concertation continue sera multiple, précise Diane Beaucard. Il inclura un « comité de suivi » composé d’experts, d’élus et d’associatifs, d’un comité de pilotage dédié au suivi technique et administratif au niveau préfectoral, ainsi que des « ateliers riverains, pour les sujets de grande proximité », tels que la question du chantier et de ses nuisances, de l’intégration paysagère des usines… « Il y a aussi une nécessité d’aller dialoguer avec un territoire un peu plus large », constate Diane Beaucard, car « des acteurs du Pays basque ont demandé à être inclus dans ce débat ».

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