Sound to Sight travaille sur « les sons de demain » - Premium

Le bruit d’une voiture qui roule, le « pop » d’un rouge à lèvres qui s’ouvre, le « bip » d’une machine médicale… Quotidiennement, nous sommes entourés de bruits, de sons – certains que l’on remarque, d’autres moins. Antoine Châron, lui, y prête attention. C’est même sa principale préoccupation. Cofondateur de l’entreprise Sound to Sight, initialement créée au Mans il y a bientôt dix ans, il exerce le métier de designer sonore, une activité de niche. « Il y a très peu de filières de formation, explique le principal intéressé. Avec mon associé, nous avons eu la chance d’intégrer l’un des seuls, voire le seul, master de design sonore ; tourné vers une démarche de design et non de création artistique. Il est installé au Mans est abrite le laboratoire d’acoustique de l’université qui est le plus grand au monde. » Aujourd’hui, Sound to Sight (dont le siège social est installé à Bordeaux depuis deux mois), se positionne sur plusieurs marchés. Des scénographies pour les musées ou le « retail », en proposant un show de son immersif ; ou encore celui de la communication avec des musiques de publicité ou des sons pour les réseaux sociaux. Si cela représente une petite partie de l’activité de l’agence, les trois quarts de ses contrats concernent l’industrie. Celle des transports, de la santé, pour l’inclusion de personnes malvoyantes ou en situation de handicap… « Le design sonore, c’est le fait de réaliser des sons avec beaucoup de contraintes, pas comme dans le cinéma ou les jeux vidéo, reprend Antoine Châron. On s’intéresse aux comportements, aux façons dont les gens écoutent des sons. Il faut être créatif, mais en parallèle on mène des études sur le terrain, on réalise des observations, on questionne des passants… Puis on créer un prototype in situ, et on fait des tests utilisateurs pour confirmer que le son est bien compris et apprécié. »Entendre des sons mieux travaillés Car au fil des siècles et de nos évolutions technologiques, les sons ont eux aussi changé, certains plus prégnants, d’autres devenant quasi-inexistants. C’est le cas des transports, marché principal de Sound to Sight, et particulièrement des véhicules électriques. Depuis le 1er juillet 2019, chaque voiture électrique roulant à moins de 19 km/heure ou en marche arrière doit émettre un son, artificiel, pour ne pas être un danger pour les piétons. « C’est un sujet très intéressant car déjà, dans les années 1990, des associations de malvoyants aux Etats-Unis ont alerté sur la diminution des bruits des véhicules, déroule Antoine Châron. Tandis qu’en parallèle le son de la ville a un impact très néfaste sur notre santé ! Selon l’Ademe, en 2021, le coût social du bruit est France était de presque 150 milliards d’euros. » McLaren, Ford, Open, Stelantis ou encore Mitsubishi font ainsi partie des clients de l’entreprise nouvellement bordelaise. Aujourd’hui, l’entreprise de design sonore participe à des workshops, des conférences, « pour acculturer le monde de l’entreprise à ces questions ». Si la plupart de ses clients sont des grands comptes, elle travaille aussi avec des petites sociétés ou des startups. « Ils se rendent compte que le son est une composante vraiment importante de l’expérience utilisateur. Le cerveau additionne tout ce qu’il perçoit en même temps, explique notre interlocuteur. Si en ouvrant un rouge à lèvres, le son fait très plastique, bas de gamme, le cerveau ne se laissera pas berner et on aimera moins le produit. » Une façon de valoriser sa marque, car Antoine Châron l’assure, « s’il n’était que question de la santé des gens, les entreprises n’iraient à mon avis pas sur ce domaine ».Le son pour valoriser sa marque Sound to Sight fonctionne sous la forme de partenariats, et selon les sujets, va chercher des compétences nécessaires aux quatre coins du monde. Sociologues, psychologues, chercheurs en sciences cognitives, designers de produits… « Nous agrégeons des compétences pour nous positionner en chef de projet. » L’entreprise est présente en Europe du Nord, notamment en France, en Italie ou en Angleterre ; mais aussi en Asie et en Amérique du Nord. « Dans les pays anglo-saxons, la dimension sonore est prise très au sérieux, il y a beaucoup plus d’écrits à ce sujet. En France nous avons une culture portée sur le son ou le silence, mais nous avons du retard sur le design et l’expérience sonore. » Avec sa récente implantation bordelaise, Sound to Sight souhaite multiplier les projets liés à la tech, que ce soit pour des machines industrielles, des objets connectés ou des applications. Mais aussi, pourquoi pas, des projets liés au tourisme. « Depuis notre création nous avons dû travailler sur une soixantaine de projets industriels. Parfois, nous passons jusqu’à six mois avec un client. » Rentable, Sound to Sight se pense en modèle « à l’ancienne ». « Nous ne sommes pas une startup, nous n’avons pas la volonté de boucler de grandes levées de fonds et passer de 10 à 100 employés. Nous avons toujours fonctionné sur fonds propres et nous ne sommes pas une licorne », conclut Antoine Châron.Sound to SightBasée à Bordeaux2 salariésCA 2021 : 300.000 euros

Sound to Sight travaille sur « les sons de demain » - Premium

RV le 20 mars : Placéco invite Anne-Catherine Péchinot, DG d ...

Profession’L revient à Bordeaux les 13 et 14 mars

Le Rallye des Pépites revient à Bordeaux pour sa 10e édition

RV le 31 janvier : Placéco Live avec Christian Maviel, PDG d ...

David Djaïz et Élisabeth Laville, invités des Rencontres RTE ...

RV le 18 octobre : Placéco Live avec Nicolas Béraud de Betcl ...

Jeux vidéo : Horizon(s) revient pour une seconde édition à B ...

La Plage aux entrepreneurs revient à Arcachon

En images : la 2e édition de Résolution, au Palais des Congrès de Bordeaux

La chronique innovation : Agena Space veut mettre en orbite ses satellites légers

New Space : Aerospacelab France change de nom et maintient son calendrier

La chronique innovation : Comerso revalorise les invendus au profit d'associations

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?

La chronique innovation : Les Nouvelles Fermes réinventent l'aquaponie urbaine

Décarbonation des bâtiments : Air Booster concrétise un tour de table avec Team for the Planet