Restauration rapide : BoxEaty propose une alternative aux emballages jetables

L’idée de ces contenants réutilisables est venue à Elise Fillette et Yann Thielin, cofondateurs de BoxEaty, en 2018. Travaillant alors pour Cdiscount, ils jetaient tous les midis ces emballages après avoir mangé. « Sur la Métropole ce sont 6 tonnes de déchets provenant de la restauration rapide qui sont jetés chaque jour, lance Elise Fillette. Nous avons donc commencé à réfléchir à une solution alternative pour limiter l’impact environnemental, tout en proposant une offre différenciante. »

En juillet 2019, la startup voit le jour. Le duo va d’abord à la rencontre des foodtrucks présents aux alentours de Cdiscount, et travaille avec un restaurant de l’enseigne Pause’K. « La phase de test a duré trois mois, se remémore la cofondatrice. Nous avons constaté que cela fonctionnait, alors nous avons continué. »

Réinventer la consigne

BoxEaty se positionne sur le marché du « B2B2C ». Les restaurants choisissent leur mode de fonctionnement : soit ils sont autonomes et lavent eux-mêmes les contenants fournis par la startup, et dans ce cas ils payent un abonnement mensuel, soit ils délèguent cette tâche à l’entreprise. « Dans ce cas nous nous occupons de la logistique, du nettoyage et de la remise à disposition des contenants, énumère Elise Fillette. Cela revient à un coût allant de 0,50€ à 0,80€ par utilisation. »

Ces alternatives en verre sont ensuite proposées aux clients des restaurants le souhaitant. Une consigne de 4 euros est demandée à chaque client, qui peut ensuite la réutiliser, ou la rapporter dans n’importe quelle enseigne du réseau. « Nous essayons de fidéliser les clients pour qu’ils jouent le jeu. Sans eux, cela ne peut pas fonctionner. »

A la conquête de nouveaux marchés

Actuellement, BoxEaty est accompagnée par Bordeaux Technowest. La startup est désormais rentable avec 23 restaurants à son portefeuille, et ses fondateurs enregistrent cet automne une hausse de l’activité de 20%.

« Nous maintenons nos efforts concernant les restaurants commerciaux car il s’agit de notre vitrine, reprend Elise Fillette. Mais nous essayons de nous rapprocher de la restauration collective et de la distribution alimentaire pour développer l’entreprise. Par exemple, nous sommes en discussion avec Biocoop pour leur partie « snacking » et vrac. D’ici la fin de l’année nous aimerions compter 30 restaurants commerciaux dans notre réseau, et que cette activité représente à terme 30 à 40% seulement de notre chiffre d’affaires. » La startup prévoit d’ailleurs une accélération de croissance en 2021.

Une politique RSE importante

« Nous avons fait le choix de travailler avec des verreries françaises pour nos contenants, détaille Elise Fillette. C’est important pour nous de faire vivre le savoir-faire de notre pays. Ensuite, pour récupérer les produits sales et en livrer des propres aux restaurants, nous faisons appel aux Coursiers Bordelais. » Cette entreprise coopérative a été créée par d’anciens livreurs de l’ubérisation, et assure des conditions de travail éthiques à ses salariés.

Depuis sa création BoxEaty estime avoir évité l’utilisation de 20.000 emballages jetables, soit 700 kg de déchets supplémentaires. « C’est très encourageant pour nous, et les restaurants participants sont fiers de partager leur action à leurs clients. C’est aussi un bon argument marketing, pour eux. »

BoxEaty
Bordeaux
2 salariés 
CA : n. c.
www.boxeaty.fr