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Relance de l’économie : les experts-comptables néo-aquitains avancent leurs propositions

Écosystème
jeudi 30 avril 2020

Alexandre Salas-Gordo, président de l’OEC Aquitaine

Nouveau think tank lancé sous l’impulsion de l’Ordre des Experts Comptables d’Aquitaine, l’institut Sofos a publié aujourd’hui les deux premières notes de synthèse de son étude consacrée à la relance de l’économie française. Parmi les pistes évoquées : réorienter l’épargne vers l’économie productive, inciter les entreprises à consolider leurs capitaux et leurs fonds propres, mieux valoriser le capital que représentent les ressources humaines. Les explications d’Alexandre Salas-Gordo, président de l’OEC Aquitaine.

Pourquoi créer un think tank porté la profession d’expert-comptable, à plus forte raison en pleine crise sanitaire ?

Aucun texte alternatif pour cette image L’ordre a déjà l’habitude de formuler des analyses conjoncturelles par le biais de notre baromètre mensuel et de sa restitution annuelle. Nous souhaitons désormais aller plus loin et participer au débat public. L’institut Sofos a vocation à émettre des propositions concrètes en s’appuyant sur des travaux de recherche qui associent savoir-faire universitaire et expertise de terrain au contact de l’économie réelle. Annoncé en début d’année, le lancement de notre think tank était programmé pour notre assemblée générale du mois de juillet. L’actualité nous a conduit à adapter nos études et anticiper son ouverture. Depuis le début de la crise, on voit se déployer les différentes mesures d’urgence gouvernementales que sont le report des échéances fiscales et sociales, l’activité partielle, le prêt garanti par l’Etat ou le fonds de solidarité. Ces mesures d’urgence sont indispensables, mais elles se limitent à maintenir en vie les entreprises. Nous formulons des propositions ambitieuses, originales mais pragmatiques, pour garantir non pas le simple maintien en vie mais la vraie reprise économique. Votre première note de synthèse est consacrée à la relance post-COVID de l’économie.

Quelle est la philosophie des dix propositions qui forment sa conclusion ?

Aujourd’hui, on recourt de façon massive à l’endettement pour sauver les entreprises d’une mort immédiate, mais il faut désormais prendre les mesures nécessaires pour que ces mêmes entreprises soient en mesure d’assumer ces emprunts. Les propositions formulées par les experts de notre comité scientifique invitent principalement à réorienter l’épargne vers l’économie productive, en dirigeant les investissements vers les secteurs stratégiques que sont la santé et la recherche médicale, l’alimentation, l’aéronautique et la défense, ainsi que le transport et le bâtiment. D’autres mesures visent à inciter les entreprises à consolider leurs capitaux et leurs fonds propres plutôt que de rester structurellement financées par la dette. La philosophie générale consiste à ouvrir le débat sur la réallocation des ressources pour adopter un modèle macro-économique à plus long terme.

Que propose la deuxième note qui s'intéresse au fonctionnement des TPE et PME ?

Elle propose de revoir les pratiques et comportements managériaux dans les petites et moyennes entreprises, là encore dans une optique de long terme. L’idée consiste essentiellement à mieux valoriser le capital que représentent les ressources humaines, en améliorant à la fois les compétences des dirigeants et la structure financière des entreprises. Certaines propositions sont ambitieuses voire difficiles à faire passer, comme la suppression de la flat tax sur les dividendes perçus par les personnes physiques, mais elles rejoignent les propositions qui encouragent à réinvestir dans l’économie. C’est vraiment la raison d’être de ce think tank : ouvrir le débat, discuter des propositions et les faire évoluer si nécessaire.

Quelles seront les prochaines actions de l’Institut Sofos ?

Nous publierons dans les prochaines semaines les huit notes supplémentaires qui composent l’étude. Nous organisons le 19 mai prochain un débat en visioconférence à destination de la profession. Nous verrons ensuite comment mettre sur pied une journée de conférence dédiée aux thèmes abordés dans ces notes, puis comment communiquer auprès des pouvoirs publics et des parlementaires. Lors de son allocution à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a parlé de risque d’écroulement de l’économie. En tant qu’acteurs du quotidien aux côtés des entreprises, les experts-comptables sont bien placés pour participer au débat.