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D’ici 2026, Bordeaux veut produire un quart de sa consommation énergétique

Écosystème
mercredi 30 mars 2022

Sylvie Schmitt, adjointe municipale en charge du projet scolaire Albert-Thomas ; et Laurent Guillemin, adjoint au maire chargé de la sobriété dans la gestion des ressources naturelles devant le groupe scolaire. Crédits : Ville de Bordeaux

Lors du dernier Conseil municipal, les élus bordelais ont adopté deux délibérations pour renforcer les actions en faveur des énergies renouvelables. L’objectif affiché est de couvrir un quart des besoins énergétiques de la ville d’ici à 2026.

Tendre vers une autonomie énergétique, et couvrir 25% des besoins de Bordeaux d’ici 2026 (contre 2,5% actuellement). Tel est l’objectif, ambitieux, affiché par la municipalité de Pierre Hurmic lors du Conseil municipal du 29 mars. Pour atteindre un tel niveau, la Ville – qui possède déjà 6.000 m² de panneaux photovoltaïques -, prévoit d’en déployer 10 fois plus durant la mandature, soit 60.000 m² sur des bâtiments publics. « Nous avons déjà identifié plusieurs toits qui pourraient convenir, affirme Laurent Guillemin, adjoint au maire chargé de la sobriété dans la gestion des ressources naturelles. Sur les 250.000 m² de toitures que possède la Ville, un quart est utilisable. Comme ceux de la base sous-marine, soit une surface de 15.000 à 20.000 m² ; ou encore deux groupes scolaires, Benauge et Nuyens, qui représentent à eux deux près de 4.000 m². »

Pour concrétiser ce chantier de taille, les élus municipaux viennent d’adopter deux délibérations complémentaires : deux prises de capital symboliques, à hauteur de 1.000 euros chacune, dans les sociétés Enercoop Nouvelle-Aquitaine et Solévent. La première est une coopérative, fournisseur d’électricité renouvelable ; la seconde produit ladite électricité. « Tout l’intérêt de ces délibérations, c’est que l’on n’ait pas à réaliser d’investissements financiers, reprend l’adjoint au maire. Car en résumé, il s’agit de mettre à disposition des toitures, qui seront ensuite équipées de panneaux photovoltaïques par Solévent. »

Sobriété énergétique et solidarité

Revenons quelques mois en arrière. Tout part d’un projet mis en place dans le groupe scolaire Albert Thomas. « Des panneaux photovoltaïques étaient installés depuis quelques années pour alimenter l’école, explique Mathilde Plaineau, chargée de la vie coopérative chez Enercoop Nouvelle-Aquitaine. Il y a peu, comme l’installation produisait un surplus d’électricité, la Ville a mis en place une solution d’autoconsommation collective [NDLR, qui permet d’alimenter d’autres bâtiments lorsqu’ils se situent à moins d’1,5 km], et a pu couvrir les besoins en énergie de la bibliothèque Mériadeck. Soit une économie annuelle de 12.000 euros. Comme il restait encore du surplus, ce dernier a été donné à une association de lutte contre la précarité énergétique, Énergie Solidaire. »

C’est cette même logique que veut appliquer la municipalité bordelaise. « Pour schématiser, sur un toit de 100 m², les besoins d'un bâtiment peuvent être couverts avec seulement 20 m², illustre Laurent Guillemin. L’idée est de mettre l’intégralité de la surface à disposition de Solévent, qui va faire appel à du financement citoyen pour installer des panneaux photovoltaïques. La Ville devient cliente de l’installation sur son toit, à un prix inférieur ou égal à celui du marché. » Une solution pour devenir « maître de nos factures et de nos électrons », dans un contexte de guerre ukrainienne et de hausse du tarif des énergies. En parallèle, la Ville veut réduire sa consommation énergétique de 25%. Par la mise en place de systèmes de régulateurs, de minuteurs, par l’isolation ou l’installation de pompes à chaleur. « Aujourd’hui un tiers de la facture de la ville correspond à l’éclairage public, reprend l’élu. Ça, par exemple, on peut le diminuer. »

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