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LGV Bordeaux-Toulouse : les élus réagissent vivement

Écosystème
mercredi 03 novembre 2021

Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, soutient le GPSO. Crédits : MB

Après l’opposition de Pierre Hurmic au projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse, les réactions se sont multipliées dans la sphère politique métropolitaine, mais aussi en Occitanie.

Il fallait s’attendre à une avalanche de réactions de la classe politique, après les récentes déclarations du maire de Bordeaux sur la LGV Bordeaux-Toulouse. Le 28 octobre dernier, Pierre Hurmic lançait un appel pour s’opposer au Grand projet du Sud-ouest (GPSO), expliquant qu’il existe « des projets de trains rapides autres que le GPSO, plus réalistes, beaucoup moins coûteux ». L’édile écologiste fustigeait la recherche « quoi qu’il en coûte » du gain de temps, arguant que « une seule minute gagnée avec le GPSO a un coût d’environ 166 millions d’euros ».

Moins de 48 heures plus tard, le conseiller municipal d’opposition Thomas Cazenave (groupe Renouveau Bordeaux, LREM), cosignait une tribune soutenant le projet de LGV. « Aujourd’hui, Pierre Hurmic s’oppose à la création de ces deux lignes à grande vitesse [ndlr, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax] alors que la ville devrait soutenir ce dossier porté par notre région. […] Cette nouvelle opposition à un projet majeur pour notre territoire s’inscrit dans un repli auquel nous ne pouvons nous résoudre. » Avis partagé par Nicolas Florian, ancien maire du Port de la lune et chef de file du groupe d’opposition Bordeaux Ensemble. Dans un courrier adressé à l’édile bordelais, il demande que soit inscrit un débat sur les aménagements ferroviaires du sud-Bordeaux, à l’ordre du prochain Conseil municipal, le 9 novembre. « Il me parait nécessaire que chaque commune puisse débattre en son enceinte démocratique, à savoir le Conseil municipal, d’une question aussi structurante. »

La France Insoumise, par la voix de son député girondin Loïc Prud’Homme, soutient, elle, le maire de Bordeaux. Dans un communiqué, il déclare que LFI « se félicite de cette initiative de Pierre Hurmic et du renfort ainsi apporté par les signataires de la pétition "Alternative LGV" à l’ensemble des associations et des citoyens qui mènent la lutte et partagent l’analyse et la demande de requalification des lignes existantes ».

Du rififi à la Métropole ?

À l’échelle de Bordeaux Métropole, l’ambiance n’est pas plus au beau fixe après les déclarations de Pierre Hurmic, par ailleurs premier vice-président de la collectivité. Alain Anziani, président PS de Bordeaux Métropole et soutien au projet de LGV, déclare à France 3 Nouvelle-Aquitaine que « les écologistes ne veulent pas d’avion. Maintenant ils ne veulent pas de train. Qu’est-ce qu’ils veulent ? De la voiture ? Est-ce que c’est ça le rêve d’un écologiste ? Plus de voitures et du fret sur des camions plutôt que sur des trains ? »

Une perturbation dans la majorité PS-EELV que relève Thomas Cazenave, également élu métropolitain. « Il est indispensable que Bordeaux et sa métropole prennent toute leur part dans ce projet et le soutiennent sans dissonance pour de nombreuses raisons », affirme-t-il. Le prochain conseil métropolitain se tiendra le 26 novembre prochain et promet des débats animés. « Vous aurez l’occasion de faire part, dans une enceinte politique, de vos profondes divergences avec le président Anziani », déclare Nicolas Florian dans son courrier à Pierre Hurmic. Comme le mentionne Sud-Ouest, lors de cette séance plénière, les élus métropolitains voteront une délibération portant sur le financement du GPSO, et l’adhésion à un établissement public local pour financer le chantier.

La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie réagissent

Alain Rousset, président PS de Nouvelle-Aquitaine, a lui aussi réagi aux déclarations de Pierre Hurmic. « Ça me fait mal venant du maire de Bordeaux », déclare-t-il à France 3. « Ce n’est pas un gain de temps d’un quart d’heure mais d’une heure, entre Bordeaux et Toulouse, et 55 minutes avec Bayonne », lâche-t-il en réponse aux arguments de l’édile EE-LV.

En Occitanie, la colère gronde aussi. Carole Delga, présidente de la Région, a déclaré au micro de France Bleu Occitanie s’ériger « contre les petits égoïsmes, parce que c’est facile, quand on est maire de Bordeaux, quand on est à deux heures de Paris avec le TGV, d’expliquer aux autres qu’ils n’ont pas besoin d’être proches de Paris ». Elle rappelle ainsi, comme d’autres, la participation de la Région Occitanie au financement – à hauteur de 300 millions d’euros – de la ligne Tours-Bordeaux. Ce soutien financier était inscrit dans le projet de liaison à grande vitesse entre la ville rose et la capitale. « Je parle au nom des 60% des Français qui sont à plus de 4 heures en train de Paris : il y a là une injustice et une inégalité territoriale inacceptable », écrit-elle dans un tweet.

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