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Pierre Hurmic ne veut pas de la LGV Bordeaux-Toulouse

Écosystème
vendredi 29 octobre 2021

Le chantier de la LGV nécessite 14,3 milliards d'euros. Crédits : Adobe Stock Olrat

Dans un appel lancé sur Internet, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic s'oppose à la ligne à grande vitesse entre la préfecture de Gironde et Toulouse. Il demande que soient prises en compte les alternatives existantes au grand projet ferroviaire du Sud-ouest.

C’est un énième rebondissement dans le projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Ce jeudi 28 octobre, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a lancé un appel – et une plateforme numérique – pour une alternative au grand projet ferroviaire du Sud-ouest (GPSO). Ce dernier, dont les origines remontent aux années 2000, avait connu des avancées il y a quelques mois, lorsque l’Etat s’était engagé à apporter 4,1 milliards d’euros, sur les 14,3 milliards d’euros nécessaires au chantier. Mais pour Pierre Hurmic, « des projets de trains rapides autres que le GPSO, plus réalistes, beaucoup moins coûteux existent ». Notamment, l’aménagement et la rénovation des lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye. « Notre grand défi n’est-il pas désormais de prioriser et proposer rapidement un maillage territorial efficace et équitable, au niveau européen comme au niveau local, qui réponde à l’urgence climatique et écologique et ne laisse personne à quai ? », peut-on lire sur le site internet de l’appel. Cette modernisation coûterait, d’après des études reprises par l’édile, entre 4,6 et 7,3 milliards d’euros. Côté temps de trajet, il affirme que la différence entre le GPSO et les alternatives proposées ne serait « que de 22 minutes » entre Bordeaux et Toulouse, et de 6 minutes entre Bordeaux et Dax. « Ces solutions alternatives n’ont jamais été prises en compte dans le débat ».

Défendant le train du quotidien plutôt que la recherche « quoi qu’il en coûte » du gain de temps, Pierre Hurmic défend le RER métropolitain porté par la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole. Selon lui, le GPSO pénalisera la réalisation de ce projet, « tant attendu pour répondre aux besoins de mobilités de Girondins ». Car, affirme-t-il, « une seule minute gagnée avec le GPSO a un coût d’environ 166 millions d’euros », ce qui représenterait – au-delà du ferroviaire – la création de 300 lits de CHU ou la construction de trois lycées.

Se connecter rapidement à l’Espagne

Mais les problématiques locales ne sont pas les seules mentionnées par le maire de Bordeaux, qui met en lumière les connexions entre l’Espagne, retardées selon lui par le projet de ligne à grande vitesse. « Nous avons déjà perdu 20 ans, au moment où nos voisins espagnols avancent et réclament, à juste titre, une connexion dans les meilleurs délais. » Pierre Hurmic mentionne notamment le maire de Bilbao « et un représentant du gouvernement espagnol », qui auraient récemment fait état de leur impatience à « se relier à des trains arrivant à la frontière le plus vite possible ». L’Espagne sera en effet connectée à la frontière française d’ici 2027, via des trains de Bilbao, Santander et Saint-Sébastien. De son côté, le GPSO pourrait arriver à Toulouse d’ici 2030 au plus tôt, quand la liaison vers Hendaye n’a pas encore de date arrêtée.

Ce vendredi, l’appel comptait près de 350 signataires, dont plusieurs personnalités politiques locales comme Clément Rossignol-Puech, maire de Bègles ; Léonore Moncond’Huy, maire de Poitiers ; Nicolas Thierry, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, ou encore Mixel Estaban, conseiller de la Communauté d’agglomération Pays Basque.

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