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Le datacenter Equinix de Bruges accueillera ses premiers clients dès juillet

Stratégie
vendredi 11 juin 2021

Le chantier du datacenter BX1 - photo AL

Equinix a réaffirmé jeudi lors d'une visite de son chantier son ambition d'accueillir dès le mois de juillet ses premiers clients au sein de son premier datacenter bordelais. Installé dans la zone de fret de Bruges, « BX1 » représente un investissement de 32 millions d’euros, grâce auquel Equinix entend bien devenir le prestataire incontournable des acteurs du cloud ciblant la Gironde.

A trois semaines de l’ouverture programmée, le premier centre de données girondin d’Equinix est encore loin de ressembler aux vues 3D dessinées par l’architecte. « Nous serons dans les temps », sourit Régis Castagné, directeur général d’Equinix France qui, jeudi, accueillait sur place des représentants des collectivités locales pour une visite du chantier. Depuis la présentation publique du projet, début mars, une centaine de personnes s’emploient à construire et installer les infrastructures qui accueilleront demain les serveurs et capacités réseau de multiples entreprises, à commencer par les acteurs du cloud computing et les opérateurs télécoms, auxquels Equinix propose non seulement l'hébergement, mais aussi l'interconnexion. « Au lieu d’opérer depuis Paris, Cheops Technology pourra par exemple distribuer ses services informatiques au plus près de ses clients girondins », illustre le représentant d’Equinix. Le datacenter de Bruges a par ailleurs vocation à devenir le point de terminaison du câble transatlantique Amitié, qui va substantiellement améliorer les capacités réseau entre la France et la côte Est des Etats-Unis.

Une conception modulaire 

Avec ce datacenter surnommé BX1 (BX pour Bordeaux, et 1 parce qu’il s’agit de la première implantation locale d’Equinix), le géant américain des centres de données inaugure une conception modulaire qui permet d’accélérer le délai de mise sur le marché de ses capacités d’hébergement. « En temps normal, nous construisons d’un bloc un datacenter complet. Ici, nous faisons appel à des éléments qui sont préfabriqués et testés en usine, ce qui nous permet d’aller significativement plus vite », explique Régis Castagné. La construction du datacenter, réalisée à partir des éléments modulaires conçus par l’américain Vertiv, est assurée par Cap Ingelec (Saint-Jean-d’Illac), avec le concours du cabinet TLR Architecture et de NFU Bordeaux sur le volet immobilier. S’il existe déjà des datacenters modulaires chez certains concurrents - parfois élaborés à partir de containers, cette construction est une première pour Equinix.


Brigitte Terraza, maire de Bruges, Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole et Régis Castagné, directeur général d’Equinix France

Le site retenu, dans la zone de fret de Bruges, a fait l’objet d’un double raccordement visant à sécuriser une alimentation électrique totale de l’ordre de 6 MW, ce qui devrait permettre à Equinix de proposer à terme environ 3000 m² de surface utile dédiée à l’hébergement, décomposée en douze modules d’une capacité unitaire de 500 kW. L’ouverture en juillet se fera sur une première tranche d’1MW, ce qui permettra à Equinix d’accueillir ses premiers clients en attendant que la demande justifie l’installation et la mise en service de modules supplémentaires. La dernière ligne droite du chantier porte sur la création des espaces d’accueil, la mise en route de la « command room » qui permet de piloter le fonctionnement du datacenter, et l’installation des nombreux équipements de sécurité visant à protéger ces infrastructures informatiques critiques. « Il y a sept contrôles avant de pouvoir accéder aux serveurs d’une entreprise », affirme Régis Castagné.

Free cooling et énergies renouvelables 

Menée en présence d’Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, et Brigitte Terraza, maire de Bruges, la visite a mis en valeur les caractéristiques de ce premier datacenter en matière d’environnement. La zone de déchargement extérieure, via laquelle les camions achemineront les futurs équipements informatiques des clients, fait par exemple appel à une structure alvéolaire garantissant la perméabilité du sol, mais c’est surtout sur le volet énergétique que se concentrent les attentions. « L’électricité représente un tiers du coût de ce datacenter », souligne Régis Castagné. Sur ce poste, Equinix s’engage à alimenter BX1 à 100% à l’aide d’énergies renouvelables, et se dit prêt à nouer dès que possible un accord de gré à gré avec un fournisseur pour garantir le recours à une électricité locale, via le dispositif des PPA (power purchase agreement). Le datacenter proprement dit adopte quant à lui les derniers standards en vigueur en matière de refroidissement par l’air ambiant (free cooling), de façon à garantir un ratio de performance énergétique de 1,2. Equinix cherche par ailleurs un débouché potentiel pour la chaleur captée en sortie de son circuit de refroidissement, de façon à limiter encore les pertes. « Vous réussissez à concilier développement économique et transition écologique », a salué Alain Anziani à l’issue de la visite.

Le câble Amitié prend du retard

Le datacenter de Bruges a vocation à devenir le point de terminaison du câble sous-marin Amitié, tiré sur 6.800 km entre les côtes américaines et le Porge en Gironde. Financé par un consortium réunissant Orange, Facebook et Vodafone, Amitié a vocation à soutenir les échanges de données entre l’Europe et les Etats-Unis, dans le cadre de l’explosion du trafic Internet grâce à 16 paires de fibres optiques d’une capacité unitaire de 23 Tb/s (térabits par seconde).

Son raccordement risque cependant de prendre un peu de retard. Orange, qui pilote l’opération d’aboutissement visant à relier la conduite sous-marine à la chambre d’accueil d’où part la liaison terrestre qui ira jusqu’à Bordeaux, a annoncé ne pas avoir réussi à dégager l’extrémité du câble enfouie dans le sable, et devoir reporter les travaux au mois de septembre.