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L’avenir d’Invest in Bordeaux reste à écrire

Écosystème
mercredi 04 novembre 2020

Le Forum des adhérents d'Invest in Bordeaux réunit chaque année environ 200 entrepreneurs

Décriée par la Ville et la Métropole de Bordeaux, l’agence de développement économique a tenu un conseil d’administration extraordinaire le 3 novembre. Financement et orientation stratégique seront revus d’ici la fin de l’année.

Quel avenir pour Invest in Bordeaux ? Placéco annonçait dès le 26 octobre que la Mairie de Bordeaux et Bordeaux Métropole souhaitaient remettre en question l’existence de l’agence de développement économique. Et que la CCI se tenait prête pour reprendre cette compétence. Le conseil d’administration extraordinaire qui s’est tenu le 3 novembre a finalement pris la décision de temporiser. Lionel Lepouder, le président bénévole d’Invest in Bordeaux (par ailleurs cadre chez BNP Paribas), qui avait remis sa démission lors du conseil d’administration du 12 octobre, a accepté de reprendre son mandat jusqu’à la fin de l’année. « J’assure un intérim durant lequel nous allons réfléchir à une nouvelle configuration de l’agence. La rationalisation et l’adaptation aux nouvelles réalités de l’économie seront à l’ordre du jour ». La rationalisation passera par une remise à plat globale du sujet de l’attractivité au regard des missions que réalisent déjà les services de développement économique de la métropole, la CCI, ADI, l’Office de Tourisme, la marque Magnetic Bordeaux (en cours de dissolution)… Quant à l’adaptation, elle consistera à se focaliser sur de nouvelles filières prioritaires. Lionel Lepouder défend notamment un projet « Water Valley » centré sur la gestion de l’eau, le fleuve, l’ESS…

Masse salariale exorbitante?

La nouvelle feuille de route devra surtout convaincre la métropole, premier financeur de l’agence (34% du budget) qui souhaite réaliser des économies. La masse salariale de l’agence est jugée exorbitante par les nouveaux élus majoritaires : 1,2 million d’euros pour 12 salariés. « C’est un mauvais procès fait aux équipes, juge Lionel Lepouder. D’autres structures publiques ou parapubliques connaissent des salaires comparables sans que cela n’offusque ceux qui crient aujourd’hui à la gabegie ». Les administrateurs d’Invest in Bordeaux doivent également composer avec les entreprises adhérentes de l’agence, qui assurent 9% du budget. « Elles pèsent plus lourd dans le budget que la Ville de Bordeaux (8%, ndlr) et découvrent dans la presse que les élus bordelais souhaitent mettre un terme à l’activité de l’agence, déclare Loïc Vétier, représentant du collège entreprise au sein d’Invest In Bordeaux. Les réactions ont été épidermiques ! » Certains entrepreneurs y ont vu un mauvais coup de la nouvelle majorité municipale alors que le travail de l’agence est salué et que la situation sur le front de l’emploi ne devrait pas s’améliorer dans les prochains mois. D’autres considèrent que l’agence fait les frais de rivalités politiques, Lionel Lepouder ayant été engagé auprès de Nicolas Florian lors des dernières élections municipales à Bordeaux.

L’avenir de l’agence devrait se décider en début d’année prochaine. Plusieurs scénarios sont possibles : poursuite de l’activité, redéfinition des budgets et des missions ou dissolution. Cette dernière solution fait réagir Loïc Vétier : « Un plan social coûterait 3 millions d’euros alors que l’on demande à l’agence de faire des économies ! »