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Après Dubaï, la Clinique des Champs Elysées s'installe à Bordeaux

Stratégie
jeudi 21 octobre 2021

Tracy Cohen Sayag a rejoint l'entreprise familiale en 2010. Crédits : MB

La Clinique des Champs Elysées, qui se revendique leader du secteur de la médecine esthétique En France, a inauguré ce jeudi 21 octobre son nouveau site à Bordeaux.

Sur le quai Louis XVIII, non loin de la Garonne et de la place des Quinconces, s’est ouverte une clinique un peu particulière : celle « des Champs Elysées ». Si le nom ne parle pas à tout le monde, c’est pourtant un groupe bien implanté dans son secteur et qui s’en revendique le leader en France : la médecine et la chirurgie esthétique. Après deux récentes ouvertures à Nice et à Dubaï – nouvel eldorado des influenceurs -, la Clinique des Champs Elysées a décidé de se positionner sur le marché girondin. Objectif : assurer 1.000 rendez-vous par mois, un chiffre ambitieux mais dérisoire quand on sait que la maison mère parisienne en réalise sept fois plus.

Pourtant, le succès économique n’a pas toujours été au rendez-vous. Lorsque Tracy Cohen Sayag, fille du fondateur, rejoint l’entreprise familiale en 2010, les dettes se sont déjà accumulées. « Il n’y avait même pas d’ordinateurs, la prise de rendez-vous se faisait encore sur papier », se remémore-t-elle. Issue de la finance, et ayant fait ses armes chez Rothschild, la jeune femme s’attelle à redresser la barre. Au point que la société est placée en redressement judiciaire. « C’est une chance, car ça signifie qu’on nous a fait tout de même confiance, reprend la dirigeante. Lorsqu’on accumule des dettes, le soutien des banques est rare, et les investisseurs que l’on rencontrait voulait prendre la majorité des capitaux, ce qui ne nous convenait pas. » A force de travail, Tracy Cohen Sayag et ses équipes arrivent à refinancer la dette sur 10 ans, presque uniquement en fonds propres. En 2015, le travail porte ses fruits et la Clinique retrouve l’équilibre. Son modèle économique reste le même depuis le début : travailler avec des médecins libéraux et indépendants, et se rémunérer grâce à la location des plateformes techniques et à des commissions sur les interventions.

Bordeaux, ville étape avant sept ouvertures

Après une rénovation des locaux, situés sur la prestigieuse avenue parisienne, ainsi qu’une numérisation de toutes les données, un constat clair apparaît : 3% des rendez-vous sont pris par des personnes vivant hors Paris. « La majeure partie des rendez-vous durent une trentaine de minutes, reprend la dirigeante. Il faut souvent revenir chaque mois, c’est un coût et une logistique compliqués. » Elle se lance alors un nouveau défi : ouvrir une clinique en province, et plus précisément à Lille. Deux ans auront été nécessaires pour que le projet aboutisse, en septembre 2019. Depuis, le groupe a essaimé, et jamais en franchises. En plus de Nice et Dubaï, la marque est présente à New York, La Baule, et depuis cette semaine, à Bordeaux. « Nous ne pratiquons aucune chirurgie en province, seulement les soins de médecine esthétique », précise Tracy Cohen Sayag.

Si une ouverture nécessite « plusieurs millions d’euros », la dirigeante affirme que la clinique lilloise a atteint le seuil de rentabilité en cinq mois seulement, quand celle de Nice l’a atteinte au bout d’un trimestre. Le groupe enregistre, en 2021, 17 millions d’euros de recettes, et compte les doubler l’année prochaine. Pour cela, en plus des ouvertures, entre 500.000 et 800.000 euros sont dédiés chaque année à l’achat d’innovations technologiques.

Le pouvoir des réseaux sociaux

Mais une telle ascension n’aurait pas été possible sans… Les réseaux sociaux, et notamment Instagram. « Il y a cinq ans, des personnalités médiatiques ont partagé leur expérience chez nous, explique Tracy Cohen Sayag, et cela a eu un impact énorme sur notre lead entrant. » Démarchée ensuite par les agences d’influenceurs, bien connues des moins de 20 ans, la Clinique des Champs Elysées développe des « conditions préférentielles » et des partenariats avec les « people », à l’instar de Karim Benzema, Kendji Girac ou encore la plus célèbre candidate de téléréalité française, Nabilla. « Aujourd’hui, ça fonctionne comme ça, assume la dirigeante. Mais ces partenariats ne concernent que la médecine esthétique et non la chirurgie, je n’ai jamais voulu démocratiser cela auprès des jeunes qui suivent ces personnalités. On ne fait pas une liposuccion comme on va chez le coiffeur ! »

La crise sanitaire et les différents confinements ont également boosté l’activité de la Clinique. Si le secteur de la médecine esthétique enregistrait depuis quatre ans une croissance annuelle entre 10 et 15%, « projetée sur les cinq ans à venir », celle du groupe a bondi, en un an, de 30%. « Les gens se sont retrouvés chez eux, en visio, à voir leur image toute la journée… Et des petites imperfections qu’ils ne voyaient pas avant », analyse la dirigeante. Selon elle, 20% des patients sont aujourd’hui des hommes, et les moins de 35 ans représentent environ 60% de la patientèle. « Nous maintenons des tarifs accessibles pour pouvoir parler au grand public, insiste Tracy Cohen Sayag. La marque a déjà gagné en notoriété et ça se ressent, nous avons fermé la prise de rendez-vous à Bordeaux pour les 15 prochains jours car nous avions trop de demandes. » Le groupe pense déjà au futur, et sept ouvertures sont d’ores et déjà prévues à Lyon, Montpellier, Strasbourg, Rennes ou encore Toulouse. « En gros, dans les villes de la Ligue 1 », ironise-t-elle.

La Clinique des Champs Elysées
Basée à Paris
150 salariés
Recettes 2021 : 17M€

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