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La Chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine mise sur les transitions

Écosystème
mercredi 19 janvier 2022

Luc Servant, président de la Chambre régionale d'agriculture Nouvelle-Aquitaine. Crédits : MB

Pour Luc Servant et la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, dont il est le président, 2022 s’annonce « une année de transition ». Entre les épisodes climatiques violents, la nécessité d’organiser une transition agricole et la future Politique agricole commune en 2023.

Plusieurs dossiers sont sur la table de la Chambre régionale d'agriculture en ce début d'année. Et notamment la future PAC (politique agricole commune) qui sera mise en place par l’Union européenne dès 2023. Chaque région européenne a dû, au 31 décembre dernier, envoyer son projet stratégique à Bruxelles. Un travail mené, ici, par la Chambre d’agriculture et le Conseil régional néoaquitains, définissant plusieurs enjeux : les investissements dans les exploitations et les filières, le climat et le carbone, la diversification et la recherche de valeur ajoutée dans les exploitations, et la question de la transition des exploitations. « Je pense qu’on est en phase avec le Conseil régional, commente Luc Servant, président de la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine. On voit que l’on passe peut-être d’une forme d’agriculture où la PAC était là pour compenser des écarts de prix ou des pertes ; à une PAC qui incite à la transition, à la prise de risque. » Avec, pour illustrer ses propos, une nouvelle mesure : accompagner l’agriculteur lorsqu’il s’engage dans une transition. « Un agriculteur qui va vers une autre forme de production prend un risque, si ça se passe bien il est récompensé, mais s’il perd il ne faut pas qu’il en soit de sa poche. »

En Gironde, accompagner la viticulture vers le bio

En Gironde, la Chambre d’agriculture départementale est également engagée, en particulier auprès des viticulteurs. « Depuis plusieurs années nous accompagnons les producteurs vers les certifications telles que le bio, vers une réorientation de la production pour ceux qui ont des difficultés, ou encore un accompagnement à la commercialisation », rappelle Jean-Louis Dubourg, président de la Chambre d’agriculture de Gironde. La démarche zéro résidu de pesticides, répondant à une demande des consommateurs et de certains agriculteurs, sera également étudiée et mise en avant cette année. « En 2010, 3% des exploitations néoaquitaines [NDLR, tous secteurs confondus] étaient en agriculture biologique, illustre Luc Servant. En 2020, nous en comptions 11,3%. On voit bien qu’il y a une volonté des agriculteurs de s’engager dans la filière, mais ils demandent à être accompagnés car cela entraîne des bouleversements sur les exploitations, et des investissements à réaliser. »

2021, une année encore compliquée

Revenant sur l’année écoulée, Luc Servant a évoqué « une année compliquée », entre épisodes de gel, inondations répétées d’un hiver à l’autre. Autre difficulté, la hausse forte hausse de prix de certaines productions, comme les grandes cultures et les céréales. « On ne l’avait pas vu depuis 2012. C’est une bonne chose pour les producteurs, mais c’est problématique pour les éleveurs et les filières de transformation comme la volaille et le porc. Eux, doivent acheter des fourrages et céréales chers, sans répercussion sur le prix final de leur production. » Les intrants, énergétiques et engrais, connaissent également une envolée des prix. « On n’avait jamais vu une situation comme ça en agriculture », lâche Luc Servant. Les tarifs des engrais ont ainsi quadruplé, culminant, jusqu’à 680 euros la tonne, contre 180 euros un an plus tôt. « Ça fait 12.000 euros pour un camion de 25 tonnes, illustre le président de la Chambre. » Conjoncture ou évolution structurelle, si pour l’instant aucun professionnel n’a la réponse, « on commence à se poser la question »

Le salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine aura bien lieu, du 21 au 29 mai prochain, au parc des expositions de Bordeaux. L’événement se déroulera dans le cadre de la Foire internationale. Si l’idée d’un rendez-vous distinct était avancée durant un temps, « elle mise de côté » pour l’instant. Le programme proposera des rendez-vous sur place mais aussi à distance, pour inclure le plus de participants possibles.

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