Guerre en Ukraine : 40% des entreprises de Gironde en ont déjà ressenti l’impact
Le conflit en Ukraine fait craindre des ruptures de la supply-chain dans l'aéronautique - crédit Dassault Aviation, A. Daste
Entre difficultés d’approvisionnement en matières premières et hausse des prix de l’énergie, 40% des entreprises sondées par la CCI Bordeaux-Gironde ressentent l’impact négatif de la guerre en Ukraine. En lien avec les services de l’Etat, la chambre a réactivé sa cellule de crise, et redoute des conséquences à plus long terme.
La bonne santé de l’économie girondine résistera-t-elle aux conséquences de la guerre en Ukraine ? Les conséquences à long terme du conflit sont encore impossibles à anticiper, mais une enquête flash menée par la CCI Bordeaux-Gironde auprès de 180 chefs d’entreprise révèle que 40% d’entre eux ressentent déjà son impact négatif sur leur activité, alors qu’ils ne sont que 9% à entretenir des relations commerciales directes avec l’Ukraine et la Russie.
« L’impact se mesure par ricochet, que ce soit sur le prix des matières premières, leur manque, ou l’arrêt des exportations. 59% des dirigeants évoquent des difficultés d’approvisionnement », illustre Patrick Seguin, son président. Un phénomène auquel s’ajoute la hausse des prix de l’énergie, qui touche tous les secteurs, à commencer par le transport. « On a une sorte de mur devant nous, il y’a aujourd’hui des transporteurs qui préfèrent ne pas sortir leurs camions pour éviter de les faire tourner à perte, ce qui peut finir par poser des problèmes importants ».
En réponse, la CCI a réactivé la cellule de crise chargée de recevoir et d’aiguiller les entreprises en difficulté. Sa permanence, assurée par email et par téléphone, a notamment vocation à identifier et recueillir les situations problématiques, pour alimenter les services de Bercy et contribuer à la réponse étatique. « Nous n’avons pas encore détecté d’entreprise en péril, mais les choses vont tellement vite qu’on découvre de nouvelles conséquences tous les jours », confie Patrick Seguin.
Les difficultés d’approvisionnement en métaux précieux de type titane, extraits ou transformés en Ukraine ou en Russie, laissent par exemple planer des incertitudes sur le bon déroulé des programmes aéronautiques en cours dans les entreprises de Gironde. « Trouver des produits de substitution et les faire certifier prend du temps », illustre le président de la CCI, qui ne cache pas son inquiétude quant à l’évolution de la situation : « je suis d’un tempérament plutôt optimiste, mais là je crains des chambardements socio-économiques très forts dans les semaines qui viennent si le conflit ne s'arrête pas très vite ».
Alors que la préfecture de Nouvelle-Aquitaine estime à environ 11.000 le nombre d’Ukrainiens amenés à être accueillis dans la région, la CCI appelle par ailleurs les entreprises en quête de main d’œuvre à entrer en contact avec ses services.
