Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Formations, sobriété numérique : les enjeux de demain pour Aquinum et le secteur du digital

Écosystème
vendredi 12 février 2021

Le Node, espace de coworking de l'association - Photo Aquinum

L’association Aquinum vient d’élire son nouveau bureau. Rencontre Avec Joris Liberati, coprésident de la structure depuis deux ans, pour un échange autour des enjeux de la filière numérique à Bordeaux.

Vous venez d’être réélu coprésident d’Aquinum, pourquoi avez-vous souhaité renouveler votre mandat ?
Je me suis présenté pour poursuivre les actions que l’on a engagées depuis deux ans déjà avec la coprésidente Orsolya Rozmis, et surtout pour que l’association rebondisse après la crise. Nous nous donnons un an pour mettre en place une passation propre, pour laisser Aquinum sur de bons rails. En 2020 la crise sanitaire nous a forcé à tout digitaliser, et nous avons eu du mal à réagir rapidement. D’ailleurs nous avions très peur que nos 350 adhérents ne reviennent pas car il est difficile d’exister sur le numérique, il y a de plus en plus de monde et un webinaire de plus ou de moins ne change rien. Depuis le 1er janvier nous en sommes à plus de 100 adhérents et nous sommes heureux de repartir sur de bonnes bases.

Quel est le fil conducteur de votre action à la coprésidence ?
Nous voulons que Aquinum se démarque par son facteur humain. Il existe de nombreuses associations dans le numérique mais je pense que l’on est plutôt complémentaire à des structures telles que French Tech ou Digital Aquitaine. Nous nous basons sur des échanges interpersonnels, nos adhésions se font individuellement et cela favorise les échanges. Pour nous, l’objectif est de créer un vivier : permettre à nos membres de réseauter, leur proposer des conférences, des tables rondes, pour qu’ils se transmettent avant tout des retours d’expérience, plutôt que d’expertise. Nous n’allons pas forcément inviter tel expert dans tel domaine.

L’enjeu majeur pour moi, c’est de maintenir le contact en cette période. Les outils numériques nous permettent d’échanger, c’est très bien, mais j’ai à cœur que les professionnels du secteur gardent du lien entre eux. Nos adhérents sont souvent des freelances, mais même des salariés peuvent aujourd’hui être isolés avec le télétravail.

Le sujet de l’emploi dans le numérique fait-il partie des enjeux de la filière, selon vous ?
Oui, car il y a énormément de créations d’emplois. Je pense que l’enjeu se situe au niveau de la formation car aujourd’hui on voit énormément de formations de 8 mois ou un an. C’est un marché en tension : il y a beaucoup d’opportunités, de recrutement et donc de formations mais quid de la valeur des gens formés rapidement, sur des reconversions professionnelles ? Sont-ils opérationnels tout de suite, ou non ? J’interviens en tant que formateur et je me rends compte que ce n’est pas évident. Le marché est attractif, on entend parler de salaires importants, cela donne envie aux gens mais tout le monde n’est pas préparé à être développeur.

Au niveau de l’association c’est un sujet que l’on a pris il y a déjà deux ans à notre arrivée à la coprésidence. En 2019 nous avons organisé une conférence avec des responsables des ressources humaines à destination d’un public en reconversion professionnelle, une conférence animée par des recruteurs sur les outils pour postuler, et enfin un forum avec des postes à pourvoir. En 2020 ces rendez-vous n’ont pas pu aboutir à cause de la crise, mais cet enjeu a une importance capitale à mon sens.

Autre sujet qui prend de l’ampleur dans le secteur du digital, la sobriété numérique. Que faites-vous chez Aquinum, à ce propos ?
C’est vrai que la question revient énormément, surtout à Bordeaux avec la nouvelle équipe municipale. C’est un sujet dont on s’est emparé depuis novembre, au sein de l’association. Nous sommes ambassadeurs Planet Tech’Care, c’est une charte qui promeut la sobriété numérique. Pour par exemple faire en sorte que les entreprises du numérique soient le plus écoresponsables possibles. Il y a tout un tas de bonnes pratiques à mettre en place derrière cela. Le numérique pollue, aujourd’hui c’est devenu un vrai sujet au niveau mondial. On assiste à une prise de conscience massive. Ne serait-ce que le coût d’hébergement des données est énorme Le sujet de la 5G est aussi d’actualité, et a je pense participé à la prise de conscience. Cela entraîne beaucoup plus d’échanges de données, de relais pour échanger ces données….

En étant ambassadeur on essaye de sensibiliser nos adhérents, et nous avons un groupe de bénévoles qui essaient de construire un guide sur le sujet, des événements comme des tables rondes pour échanger collectivement.