Énergies : en 2021 Valorem vise les petites centrales hydroélectriques - Premium

Valorem, depuis sa création en 1994, s’est imposé comme un acteur important de l’énergie renouvelable dans l’Hexagone. Au départ bureau d’études, il s’est constitué au fil du temps en producteur d’énergies. Souhaitant garder son implication sur la chaîne de production, le groupe qui emploie 300 personnes gère désormais l’ensemble des étapes, de la prospection des sites potentiels à l’exploitation et la maintenance. « Nous essayons d’avoir plusieurs sources d’énergies, éoliennes, photovoltaïques et hydroélectriques pour tirer le meilleur de chacune », présente Antoine Poisson, responsable des activités hydroélectriques. En 2021 Valorem veut se positionner sur les petites centrales hydroélectriques (PCH), car cette année marquera la fin d’un contrat signé en 2001 pour une durée de vingt ans : celui garantissant un tarif fixe aux propriétaires de PCH, permettant la viabilité de leur installation. L’hydroélectricité, produite grâce à la hauteur de chute de l’eau (et non grâce à son courant), est la première source d’énergie renouvelable en France. Si 80% des installations sont de gros barrages, 20% sont des petites structures. 400 centrales concernées La France compte plus de 70.000 moulins ayant évolué, ou non, pour être convertis en centrales hydroélectriques. « Chez Valorem nous estimons qu’un grand nombre de ces structures méritent d’être équipées ou modernisées, reprend Antoine Poisson. Nous avons attaqué ce secteur de marché il y a trois ans et nous possédons désormais deux centrales, en Corrèze et dans l’Aude. Il faut préciser que le temps d’aménagement est très long pour les PCH. » Sur les structures existantes, 400 d’entre elles relèvent du contrat « H01 », qui arrive donc à échéance. « Il faut trouver un moyen de maintenir cette production d’électricité, la vendre pour redynamiser ces centrales. » Si la production d’énergie varie selon les PCH, Antoine Poisson estime qu’équiper les 70.000 structures permettrait de produire autant qu’une tranche nucléaire (900 MW), soit la consommation énergétique d’une ville comme Lyon. « Bien sûr c’est théorique, explique notre interlocuteur. En réalité nous sommes confrontés à des exigences environnementales de plus en plus contraignantes, et les politiques actuelles tendent plus vers un retour à l’état naturel des cours d’eau. » Plusieurs sites en Nouvelle-Aquitaine En parallèle du travail mené par le groupe à l’échelle de la filière, pour créer un nouveau contrat remplaçant le H01, Valorem est en discussion avec plusieurs propriétaires de petites centrales hydroélectriques. « Notre objectif est d’en acquérir au moins une dizaine. Pour les équiper avec des turbines plus performantes, en installant des passes à poissons pour la continuité écologique. » La Gironde n’abrite presque aucune de ces structures à cause de l’absence de relief, mais à l’échelle de la région, plusieurs existent. Notamment dans les Pyrénées, en Dordogne ou en Corrèze. « Nous avons un certain nombre de démarches engagées en Nouvelle-Aquitaine », confie Antoine Poisson. Les investissements, eux, seraient conséquents. Il faut compter entre 4 et 5 millions d’euros par MW (mégawatt) produit, et Valorem mise sur 10 à 15 MW. « Au bas mot cela représente 75 millions d’euros, détaille le responsable. Tout ne sera pas financé en fonds propres, nous ferons appel à des organismes prêteurs. Les fonds propres représentent 20 ou 30%, soit 15 millions d’euros. » Le chiffre d’affaires du groupe, lui, est de 85 millions d’euros. Des structures durables Valorem est actuellement en réflexion pour déterminer la manière de vendre l’énergie produite. Deux solutions sont mises sur la table, la première consiste à vendre l’électricité à de grands groupes en ayant besoin ; la seconde serait de transformer l’énergie en hydrogène pour le stocker et pouvoir le réutiliser localement. « Ce qui est intéressant c’est que la production des PCH est décentralisée, et assez locale. Le nombre d’heures de fonctionnement est bien plus conséquent que pour d’autres installations comme l’éolien ou le photovoltaïque. L’investissement est certes plus cher, le photovoltaïque coûte en comparaison 1 million d’euros le mW, mais une centrale hydroélectrique a une plus grande valeur capitalistique, presque intemporelle. » Sa durée de vie oscille entre 50 et 100 ans. « Surtout, l’hydroélectricité est un milieu de passionnés, conclut Antoine Poisson. C’est un secteur atypique. On utilise le patrimoine existant pour produire, les sites ont une histoire derrière. C’est pour cela que l’on doit travailler au cas par cas. » ValoremBasée à Bègles300 salariésCA : 85M€www.valorem-energie.com

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