À Bordeaux, le vélotaf semble perdurer
EN semaine, la distance moyenne d'un trajet sur la métropole est de 7 km. Crédits : Adobe Stock Ldgfr
Les différents plans de mobilité présentés par la Ville et la Métropole bordelaise à la rentrée ont suscité de nombreuses réactions. L’accent y était mis sur le vélo, comme alternative douce à la voiture. Mais qu’en est-il de l’usage de ce dernier, notamment pour se rendre sur son lieu de travail ? Éléments de réponse avec Antoine Laporte-Weywada, de l’application Géovélo.
Il y a un an, on relevait un « boom » du vélotaf, préféré par les Français aux transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travil. Douze mois plus tard, qu’en est-il sur la métropole bordelaise et à l’échelle nationale ? La mobilité douce est-elle restée dans les habitudes du quotidien ? « Oui, on voit que les chiffres se développent, que ce soit à l’échelle nationale ou plus locale », commente Antoine Laporte-Weywada, directeur de développement chez Géovélo. La startup, basée à Tours, produit des chiffres sur l’activité et l’évolution du vélo, grâce à une application gratuite qui permet aux usagers de prévoir et enregistrer leur trajet. Des connexions qui donnent une cartographie du vélo, même si Antoine Laporte-Weywada le précise, « on ne prétend pas avoir une connaissance pure et parfaite de cette activité ».
Des aménagements qui se développent…
Géovélo scrute un élément clef, pour comprendre l’évolution de la pratique : celle des aménagements. Avant la crise, en septembre 2019, la métropole bordelaise comptait précisément 1.284 km d’aménagements cyclables. Un an après, en pleine pandémie, il y en avant 1.333. « C’est assez conséquent, et ça plaçait Bordeaux plutôt dans le haut du classement des villes qui ont agi en douze mois », commente le directeur du développement. Les efforts de la Métropole se sont poursuivis, pour atteindre en septembre 2021, 1.365 km d’aménagements référencés. La capitale girondine suit une tendance nationale, car entre 2020 et 2021, à l’échelle française, près de 5.000 km d’aménagements ont été réalisés.
L’usage touristique s’est aussi développé avec une hausse de l’activité de 35% entre 2019 et 2021. À Bordeaux, la typologie des trajets est différente en semaine avec une distance moyenne de 7 km, du week-end, avec près de 10 km parcourus.
… Et qui suscitent du trafic
« Avec les infrastructures vient l’usage, et Bordeaux vérifie cette équation », reprend Antoine Laporte-Weywada. Selon les données de Géovélo, en septembre 2019, 16.600 km étaient parcourus chaque mois, dans la métropole, par les usagers de l’application. Un an après, une hausse de 95% était enregistrée, avec 32.600 km mensuels. A la rentrée 2021 la progression était encore de 58%, avec plus de 50.000 km parcourus par la communauté de Géovélo en septembre. « La hausse s’est naturellement calmée par rapport à l’explosion post-confinement, c’est sûr, mais l’évolution de la pratique reste stable. » Aussi, la vitesse moyenne de déplacement, sur la métropole, est de 15,2 km/heure soit « dans le haut du panier », car la moyenne française est de 14,6 km/heure.
De manière générale, dans l’Hexagone, l’activité des usagers de Géovélo a bondi de 50% ces 12 derniers mois. En tête du podium des villes les plus dynamiques, on retrouve les grands centres urbains et notamment l’Île-de-France, suivie de Lyon. Arrivent ensuite la préfecture girondine, Marseille ou encore Nantes.
