Les Poteries Goicoechea à Ossès investissent pour répondre à la forte demande post-COVID - Premium

Qui n’a pas touché à son jardin en 2020 et 2021 ? Conséquence des multiples confinements liés à la crise sanitaire autour de la Covid-19, les magasins de bricolage ont fait le plein, et les jardineries aussi. De faire exploser la demande pour les entreprises telles que les Poteries Goicoechea à Ossès qui conçoivent et produisent tout type de poterie. « En tout, on a augmenté de 40% le chiffre d’affaires entre 2019 et 2020 » cite pour exemple Maitena Goicoechea, l’une des dirigeantes de l’entreprise familiale. Et après cette période inédite, la famille propriétaire de la poterie du même nom a dû donc répondre à ce rythme en accordéon. Parmi les réponses, la société Goicoechea a investi. Dans un premier temps, le showroom/boutique à Ossès, pris d'assaut, a été rénové. Il faut dire que l’activité a explosé, passant de 10 à 25% du chiffre d’affaires sur toute la période Covid. Ainsi, plusieurs salles ont été refaites, pour une dépense totale de 700.000 euros. Mais pour accompagner la hausse de la demande en pots, il a fallu augmenter la production. Ainsi, la famille Goicoechea vient de s’équiper d’un neuvième four. Un investissement de 400.000 euros quand on prend en compte les aménagements pour l’installer. En plus de cela, la société s’est dotée de deux calibreuses en plus de la modernisation de deux autres modèles. « Et là, on est en train d'acquérir une Roller 1000, une calibreuse qui nous permettra de fabriquer les gros sujets » explique Maitena Goicoechea. « Car là-dessus, il y a une grosse demande et on n’a pas de concurrent ». Un autre investissement à 300.000 euros.La société vient d'investir dans un tout nouveau four. Crédit : AM Dans un troisième temps, la société loue le site de Gurea à Saint-Martin-d’Arrossa, voisin d'Ossès, afin de permettre de stocker l’intégralité de la marchandise en livraison. Et enfin pour assurer la hausse de la production, la société a aussi recruté. « On a d’abord pris sept intérimaires qu’on a finalement contractualisés en CDI » explique Maitena Goicoechea. Désormais la société compte 30 collaborateurs.Mis bout à bout, cela représente de très forts investissements. « C’est un risque à prendre » poursuit-elle. « Il faut savoir s’adapter ». Pour la famille d’Ossès, cette période était inédite, il fallait s’adapter pour survivre. « Les entreprises qui ont réussi à se redresser sont celles qui ont su s’adapter » ajoutant que « si on pouvait répondre au moins à une partie des commandes de nos clients, ils s’en souviendraient, et ça paye aujourd’hui ». En effet, la stratégie a été payante puisque la demande est toujours au rendez-vous, et que les poteries Goicoechea ont réussi à réaliser un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros l’année dernière.Stratégie historique autour des pépiniéristes L’explosion récente est aussi et surtout le résultat de 63 ans de travail. Depuis leur création en 1960 par les aitatxi et amatxi de Maitena, les poteries Goicoechea ont bien évolué. Après avoir servi la Côte d’Azur, le fondateur de la société, s’était tourné vers les pépiniéristes. Un choix bien pensé à l’époque, puisque « ces pépiniéristes partout en France se sont regroupés et ont formé les Tussaut et les Jardiland » raconte la petite fille du créateur de l’entreprise familiale. Ainsi, les grands noms du jardin forment aujourd'hui des clients essentiels pour la société d’Ossès. Mais pour se maintenir, les parents de Maitena, la seconde génération, se sont aussi relevés les manches. « Mon père partait plusieurs jours, et allait faire le travail de merchandiser dans les jardineries pour créer les espaces Goicoechea » poursuit sa fille. Au fil du temps, les pépiniéristes eux-mêmes ont demandé à la famille comment ils devaient présenter leurs produits. C’est ainsi qu’est né le guide d’implantation des produits Goicoechea. Le résultat, c’est que désormais, la vente en jardinerie représente 65% du chiffre d’affaires. Mais la famille ne s’est pas contentée de vendre des poteries, l’une des clés de leur succès réside dans leur manière de les vendre. Outre les jardineries, les Goicoechea ne se développent pas sur d'autres réseaux de distribution comme des boutiques par exemple, « on n’a pas la capacité de livrer d’autres revendeurs » explique Maitena Goicoechea, sauf dernièrement, les poteries Goicoechea ont réalisé un partenariat avec les Galeries Lafayette de Bayonne qui exposent les produits en vitrine.La société développe également une activité de prescription qui représente actuellement environ 10% du chiffre d’affaires de Goicoechea. Une activité sur laquelle la société mise. Aujourd’hui, on peut trouver des pots Goicoechea non seulement à Hélianthal (groupe Thalazur) à Saint-Jean-de-Luz, mais aussi au Ritz de Dubaï, ou encore au Sofitel d’Agadir.Poteries GoicoecheaCréée en 1960D918, 64780 Ossès30 salariésCA : 8 millions d’euros (2022)

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