Avec son application, Art Traffik veut démocratiser l’achat d’œuvres d’art - Premium

Démocratiser l’art. C’est par cette affirmation que l’on pourrait décrire le travail que mène la galerie Art Traffik depuis son lancement en 2015. Installée à Anglet depuis 2018 après une deuxième levée de fonds, la galerie de Laurent Jeanniard représente et expose une soixantaine d’artistes contemporains connus et moins connus, à tous les prix. Mais c’est toujours dans l’optique de démocratiser l'art que la galerie et son créateur ont franchi un pas supplémentaire en lançant l’application Wedigart. « Pas le démystifier parce qu'il faut lui garder ce côté un peu sacralisé, mais en tout cas pour le décomplexer, et dire que c'est possible d'acheter de l'art sans forcément s'y connaître et sans forcément gagner des millions » justifie Laurent Jeanniard. Il ne s’agit pas d’une application catalogue de ce qu’on peut trouver en galerie. Avec Wedigart, l’ambition est tout autre. Quand on la lance, un message apparaît « le moteur de recherche de l’art ». En effet, via l’application disponible sur Apple et Google Store, Laurent Jeanniard veut inviter le public à découvrir les œuvres. Stratégiquement un point important, car dans l’univers très vaste des galeries d’art, une telle application permet de générer une certaine notoriété « avec écrit Wedigart by Art Traffik dans l’application » explique le fondateur. En tout, ce sont quatre millions d'œuvres qui sont référencés sur l’application.Apporter de la transparence Mais il ne s’agit pas seulement d’un Wikipedia des œuvres dans le monde, mais aussi une plateforme d’achat et vente d’art. Accessible gratuitement, il suffit d’un compte pour avoir accès aux informations de tendance « A.P.R.I » (Artist Price Ratio Index) qui donne le prix moyen constaté sur les six derniers mois des œuvres par médium sur une taille de 100 x 100. Une manière de comparer les prix entre les différentes galeries et « apporter une transparence sur un marché opaque » explique le fondateur. Dans le même esprit que l’application « Qui est le moins cher » développée par Leclerc, « il y a un peu de ça » reconnaît le chef d’entreprise. En tout cas, montrer que la galerie pratique des « prix justes » qui sont des informations aussi importantes pour les clients que pour les artistes. « Certains concurrents grincent un peu des dents au début » avoue tout de même le chef d’entreprise, « mais après, ils comprennent que c’est l’application est un apporteur d'affaires ».Un apporteur d’affaires parce que l’application ne se contente pas de proposer la vente des 2.000 œuvres qui sont exposées dans la galerie angloye, mais elle a noué des partenariats avec « les cinq plus grosses plateformes de vente d’art ». Ce qui signifie que les clients peuvent se rendre directement sur les sites concurrents pour acheter. Des services qu’Art Traffik espère monétiser dès l’année prochaine : soit en faisant payer les visites provenant de l’application, soit en prenant des commissions sur les ventes. D’ores et déjà pour les clients qui passent par l’application et qui achètent sur d’autres plateformes, « on a mis en place l’achat en plusieurs fois sans frais chez nous » détaille, le sourire en coin, Laurent Jeanniard. En effet, dans ce cas précis, Art Traffik achète l'œuvre et prend le crédit pour le client en faisant une petite marge au passage. « C’est une manière de générer du trafic » justifie-t-il. « On est dans une logique de tout faire pour que quelqu'un qui a envie d’acheter une œuvre puisse le faire ». Un paiement en plusieurs fois que pratique déjà Art Traffik pour ses œuvres. De même que la garantie de rachat au même prix sur certaines œuvres d’artistes quelques années plus tard. De quoi faciliter l’acte d’achat, même si au final, mise en place depuis 2019, aucun client qui l'avait prise ne l’a activé. Derrière tout cela, la volonté d’aller chercher les primo acheteurs, ceux qui n’ont jamais investi dans l’art, et répondre à la promesse de démocratiser l’art.Démocratiser l’achat d’art, et d’autant plus via Internet. Un choix délibéré du fondateur. « Il faut y aller, l’an dernier, un quart des ventes s’est fait en ligne » précise-t-il. Ainsi, depuis son lancement en septembre dernier, l’application compte 1.500 utilisateurs uniques par semaine répartis dans 25 pays du monde. De quoi peut-être permettre de booster encore davantage les ventes en ligne de la galerie qui représentent déjà 75 % de son activité. La clientèle est plus éparse puisqu’elle est à moitié française, à 30 % européenne et 20 % du reste du monde.Art Traffik a investi 300.000 euros dans le développement de cette application avec une subvention de la région. Désormais, «on se donne trois ans pour être l’application leader du marché » avance Laurent Jeanniard. Actuellement, la société génère 300.000 euros de chiffre d'affaires (2021). Elle devrait lever un million d'euros l’année prochaine pour accélérer le développement de sa galerie ainsi que de l’application. Actuellement, quatre salariés travaillent pour la galerie.Art Traffik (2015)4 salariésCA: 300.000 euros 10 All. de Samadet, 64600 Anglet

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