ASD : BT2i et JVgroup annoncent leur rapprochement
Pièces et ensembles métalliques ou composites au cœur du nouvel ensemble. Crédit : BT2i
Deux industriels du secteur aéronautique, spatial et défense, basés en Gironde et fortement implantés sur la Nouvelle-Aquitaine, amorcent un mouvement de consolidation. Une opération impulsée par leur actionnaire commun Tikehau Capital. Il s’agira pour ces fabricants de pièces techniques métalliques d’atteindre une taille critique et de faire émerger un leader national intégré.
BT2i et JVgroup, deux acteurs stratégiques œuvrant sur le secteur aéronautique, spatial et défense (ASD), viennent d’annoncer leur rapprochement. Ayant tous les deux leur siège social en Gironde - Bordeaux pour le premier, Mérignac pour le second - ils ont également en commun d’être spécialisés dans la production de pièces élémentaires et leur assemblage. Et sont chapeautés par Tikehau Capital. Ce groupe mondial de gestion d’actifs - près de 40 milliards d’euros sous gestion (chiffres au 31 mars 2022) - contrôle ainsi BT2i à 55%, aux côtés des deux actionnaires historiques, et détient la totalité du capital de JVGroup, via une opération réalisée en mars dernier.
Fondé en 2013, BT2i est un fournisseur majeur du secteur aéronautique français. Spécialisé dans la production de pièces élémentaires métalliques de petites et grandes dimensions mais aussi de work-packages et sous-ensembles pour les constructeurs et les équipementiers aéronautiques, il dispose de savoir-faire intégrés, dans l’usinage de précision d’alliages légers et de métaux durs, dans la tôlerie-chaudronnerie et dans le traitement de surface et l’assemblage. Employant quelque 600 personnes, il dispose de quatre sites industriels dont deux en Nouvelle-Aquitaine, au travers de ses filiales Map (Serres-Castet) et SimAir (Rochefort), les deux autres étant respectivement implantés en Haute-Garonne (CauQuil) et en Tunisie (IAT).
Créé pour sa part en 2010, JVgroup est reconnu en tant que spécialiste des pièces techniques et sous-ensembles métalliques et composites pour le secteur ASD, mais aussi des équipements de cabine. Outre la holding de tête, il comprend trois filiales - JVmecanics, JVcoating et JVAeroservices - et s’est fait connaître pour ses productions de prototypes, petites et moyennes séries. Il annonce un effectif de quelque 270 collaborateurs répartis sur cinq sites industriels dont, dans notre région, à Artigues-près-Bordeaux et Eysines, pour une trentaine de millions d’euros de chiffre d’affaires.
Taille critique, stabilités et intégration verticale
Les prises de contrôle menées au cours de l’année écoulée par Tikehau Capital sur BT2i et JVgroup étaient intervenues à l’issue d’une période covid qui avait tout particulièrement impacté le secteur aéronautique : « Ces investissements avaient permis l’assainissement des bilans des deux sociétés ainsi qu’un renforcement significatif de leurs moyens et de leurs gouvernances », est-il rappelé. Une nouvelle étape s’enclenche donc avec ce rapprochement qui « constitue une opération importante pour la consolidation du marché français des acteurs du high mix low volume », est-il évoqué dans un communiqué. Le nouvel ensemble « entend réaliser un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros en 2024 avec une répartition équilibrée de ses activités dans les domaines aéronautiques, spatiaux et militaires », peut-on lire. « Ce rapprochement stratégique va nous permettre de renforcer notre position sur le marché. En unissant nos forces, nos compétences et nos ressources, le nouveau groupe est désormais en mesure de proposer une offre plus complète et majoritairement verticalisée », déclare à cette occasion Fabrice Dumas, le PDG de BT2i.
« La variété des expertises ainsi que la complémentarité de nos sites industriels nous permettent désormais de proposer une offre globale, intégrée », estime pour sa part le PDG de JVgroup, Nicolas Callens. A la clef, « la capacité de produire à la fois des petites et moyennes séries complexes à faible cadence et des quantités plus importantes pour des marchés de grande envergue », est-il par ailleurs souligné. Le mariage sera en outre l’occasion de « déployer les best practices à travers le groupe, pour améliorer nos opérations ». In fine, « une taille critique pour devenir un acteur incontournable des secteurs stratégiques de l’ASD » et « une meilleure stabilité opérationnelle et financière dans des secteurs en pleine transformation », afin « de répondre aux besoins d’un marché en forte croissance ».