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A Bordeaux, elle crée un coworking adossé à une crèche

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lundi 08 mars 2021

Marine Alari - photo Géraldine Million

Marine Alari, fondatrice de Mother Work Community, prépare le lancement d’un espace de travail partagé associé à un accueil de jeunes enfants. Son objectif ? Créer un lieu propice aussi bien à l’épanouissement professionnel qu’à l’accompagnement dans la parentalité, pour qu’une femme puisse plus facilement « entreprendre aux côtés de ses enfants ».

Installée au cœur du quartier Primerose, non loin des boulevards, la Villa Maria a entamé sa reconversion en cité d’entreprises. D’ici quelques mois, l’ancienne maison de maître à l’architecture néogothique dessinée par Fernand Pujibet ouvrira ses portes à des PME, des startups, ainsi qu’à un espace de coworking un peu particulier. Imaginé par Marine Alari, fondatrice de Mother Work Community, il s’adressera prioritairement aux femmes qui souhaitent concilier leur projet d’entreprise et leur maternité, et fonctionnera pour ce faire en parallèle d’une crèche installée dans le jardin de la propriété.

« Quand j’ai commencé à travailler à mon compte, je n’ai pas réussi à avoir de place en crèche et je n’ai pas trouvé d’assistante maternelle. J’ai donc appris à jongler entre mon activité professionnelle et ma vie de maman, mais on se retrouve toujours tiraillée entre l’envie de bien faire pour ses clients et la nécessité de s’occuper de son enfant », raconte Marine Alari, venue à la création d’entreprise après plus de dix ans de conseil et d’audit. Installée à Bordeaux depuis 2019, Marine Alari anime une communauté baptisée Mother Work Community. Au gré des rencontres qu’elle organise, elle réalise que de nombreuses femmes font comme elle face à cette double problématique.

« J’avais déjà l’habitude de faire de l’accompagnement pour des porteurs de projet. Je me suis dit que je pourrais aller encore plus loin, en créant un lieu où l’on pourrait à la fois se rencontrer, travailler, faire du business ensemble, tout en confiant nos enfants à des professionnels diplômés », raconte la jeune femme. Elle formalise alors son projet : un espace de coworking associé à une crèche, avec une animation et un dispositif d’accompagnement pensé pour des femmes souhaitant se réaliser à la fois sur les plans professionnel et personnel.

Un double accompagnement 

« L’idée est vraiment d’accompagner les femmes à la fois dans l’entreprenariat et dans la maternité, en leur donnant accès à la fois à un coworking, à une communauté et à un accueil de jeunes enfants adapté à leurs besoins, résume Marine Alari. Le fait d’avoir une crèche sur place enlève à la fois de la charge mentale et des contraintes logistiques, que ce soit pour accepter un rendez-vous en fin de journée ou pour gérer l’allaitement ».

La création d’un lieu hybride n’a rien d’une sinécure, notamment parce que la création d’une crèche impose un long processus de validation auprès de la CAF (Caisse d’allocations familiales) et de la PMI (Protection maternelle et infantile), la mise aux normes des locaux et la présence d’un jardin. Après quatre tentatives infructueuses, Marine Alari rentre en contact avec les propriétaires de la Villa Maria, qui semble répondre à tous les critères, avec la possibilité de réserver un étage du bâtiment principal pour le coworking et une dépendance susceptible d’être réhabilitée pour l’accueil des jeunes enfants. Les travaux de la crèche ont finalement commencé en janvier, ce qui devrait lui permettre d’ouvrir aux alentours de la rentrée de septembre.

Le coworking devrait quant à lui accueillir ses premiers travailleurs à partir du mois de juin. Au-delà de l’espace de travail partagé, avec ses bureaux accessibles à la journée ou au forfait, Marine Alari prépare des parcours de formation ainsi qu’une programmation événementielle avec le concours de mentors qui viendront partager leur double expérience de la parentalité et de la création d’entreprise.

Au fait, et les pères dans tout ça ? « Les hommes sont les bienvenus, mais j’ai orienté ce lieu en direction des femmes parce que ce sont elles qui subissent aujourd’hui les conséquences négatives liées à la maternité, alors que ce ne devrait pas être un sujet. Je ne vois pas comment les femmes pourraient ne pas être discriminées au travail tant que le congé deuxième parent n’est pas rendu obligatoire », ajoute Marine Alari, qui espère bien contribuer à son échelle à l’évolution des mentalités, avant pourquoi pas de faire essaimer sa Mother Work Community dans d’autres villes. Une campagne de financement participatif organisée à l’été 2020 a permis de valider l’adhésion de sa communauté au projet, et la liste d’attente a déjà commencé à se remplir depuis l’annonce, très commentée sur LinkedIn, de l’ouverture imminente du lieu.

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