60 000 rebonds, l’asso qui aide les entrepreneurs en faillite, veut accélérer à Bordeaux
Didier Oudin, président du groupe Arom, est devenu jeudi président de l’association 60.000 Rebonds en Nouvelle Aquitaine, avec l’ambition de contribuer à changer le regard sur l’échec, tout en intensifiant les actions en direction des chefs d’entreprise confrontés à une défaillance.
« Le vent du boulet a soufflé pas très loin de ma tête, ça m’a donné une belle expérience qui je l’espère pourra être utile à d’autres », sourit Didier Oudin. Président du groupe Arom, traiteur spécialisé dans le domaine du réceptif, il a été élu mercredi soir à la présidence de la branche Nouvelle-Aquitaine de l’association 60 000 Rebonds, qui depuis 2012 s’est fixé comme mission d’accompagner les entrepreneurs dans le « rebond » de leur vie professionnelle après une liquidation ou une faillite.
Soutenue par deux permanents et un réseau de 160 bénévoles, l’association dispose dans la région d’antennes à Bordeaux, Biarritz, La Rochelle, dans les Landes ainsi qu’à Pau, avec des relais jusqu’à Angers et Tarbes. En 2020, elle indique avoir soutenu 137 entrepreneurs en rebond, avec un accompagnement individuel, porté à la fois par un coach professionnel et un parrain, chef d’entreprise, ainsi que des dispositifs collectifs visant à favoriser la reprise de confiance et la reconstruction d’un projet professionnel chez des patrons marqués à la fois sur les plans personnel et professionnel par l’échec de leur entreprise précédente. « Notre action concerne surtout les patrons de TPE ou de petites PME, chez qui l’activité professionnelle a souvent un impact très fort sur la vie personnelle, ne serait-ce que parce qu’ils se portent caution pour leur propre entreprise », précise Didier Oudin.
« L’échec est toujours lourdement pointé du doigt en France, alors qu’il est valorisé aux Etats-Unis. Il y a un vrai travail à mener pour changer le regard des gens et des acteurs du marché sur ce sujet, c’est la mission de 60.000 rebonds », commente-t-il encore. Entre autres axes de travail, le nouveau président entend renforcer l’action de la branche régionale sur la phase amont, celle qui précède la défaillance. « C’est très bien d’être présent au tribunal de commerce et chez les mandataires, mais c’est dès l’école de commerce qu’il faut démystifier ces questions », estime Didier Oudin. Il souhaite par ailleurs développer la visibilité de l’association à l’échelle bordelaise, et renforcer l’adhésion au projet des chefs d’entreprise locaux.