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Placéco Topaketa #4 : revivez l’interview de Philippe Tayeb, président de l’Aviron Bayonnais Rugby Pro

Écosystème
jeudi 28 septembre 2023
Placéco Topaketa #4 : revivez l’interview de Philippe Tayeb, président de l’Aviron Bayonnais Rugby Pro

Pendant une demi heure, Philippe Tayeb a décrypté la stratégie du développement de l'Aviron Bayonnais. Crédits : Julia Cauchois

Ce mardi, Placéco Pays basque recevait Philippe Tayeb, président de l’Aviron Bayonnais Rugby Pro, à l’occasion de son premier Topaketa de la rentrée. On a décrypté avec lui le projet Envol 2027 présenté avant l’été.

Topaketa a fait sa rentrée. Le rendez-vous mensuel de Placéco Pays basque est de retour après la pause estivale. Votre média a profité de la pause du Top 14 pour cause de Coupe du Monde pour inviter le président de l’Aviron Bayonnais, Philippe Tayeb.

L’occasion d’aborder avec lui le projet stratégique du club pour les prochaines années, qui porte le nom d’Envol 2027. L’objectif fixé est ambitieux : 30 millions d’euros de budget en 2027. Comment y arriver ? On a fait les comptes avec le président de l’Aviron Bayonnais. Extraits.

Placéco Pays basque : Philippe Tayeb, quels leviers on actionne pour passer de 22,3 millions la saison dernière à 30 millions de budget dans quatre ans ?

Philippe Tayeb : Certains diront, comme je suis de Lourdes, ça va être un miracle! (rires). Non, on est là d’abord devant une vraie économie. C'est-à-dire que la fierté dans ce club, c'est de s'appuyer sur des partenaires, des abonnés, des supporters, des institutions. C'est vrai qu'on est parti de loin. Il y a cinq ans, le club, c'était 10 millions et demi avec un déficit qui nous a obligé à prendre des décisions qui ne sont pas faciles humainement. Ensuite, comment on redresse une entreprise ? Nous sommes une entreprise de spectacle et on se doit quelque part d'apporter une forme de bien-être aux gens qui viennent au stade avec trois éléments. D’abord le spectacle, puis la convivialité et enfin faire faire du business aux gens qui veulent rentrer dans la communauté avec nos 650 partenaires. On a deux sujets qui sont en retard par rapport à l'image du club. D’abord, c’est le merchandising où on a envie de resigner pour quatre ans avec Le Coq sportif, et on est très en retard. Aujourd'hui, on est la troisième ou quatrième équipe du Top 14 / Pro D2 à avoir ce capital sympathie et à avoir une médiatisation qui nous situe dans les deux ou trois premières et on est très en retard. Donc on a mis des moyens pour aller chercher ces quatre ou cinq millions de chiffre d'affaires qui est le modèle de La Rochelle ou du Stade Toulousain. Nous, on est la troisième équipe aujourd'hui la plus commercialisée sur le Top14. Mais on est qu'à 1,2 million donc l'objectif, c'est d'abord d'atteindre ces deux-trois millions à chaque fois parce qu’on a des marges à 50% dessus. Mais le budget, c’est aussi le chiffre d’affaires.

On a ouvert l’an dernier AB Events qui est la partie événementielle avec la restauration et des spécialistes de haut niveau. On vient de recruter Lionel Elissalde, qui est une signature importante parce qu’autour de cette signature, ce sont déjà 280 événements de programmés, alors que l’an dernier, on partait de 120. Cette année, on a presque déjà atteint l’objectif. On a des événements avec 10, 20, 700 personnes, on a une privatisation de Jean Dauger. Concernant les espaces de Jean Dauger, nous n’avons pas à rougir de n'importe quel club. On est en centre-ville, on a des espaces neufs, on peut aborder toutes les demandes. Et AB Events ce n'est pas que dans l’enceinte du stade, on organise aussi en dehors des événements comme une manifestation ouverte sur la Coupe du monde avec une privatisation de péniche. C’est aussi une forme d'agences de voyages portée sur le rugby qui peut proposer des services. C'est un peu l'économie parallèle qui commence à grandir et à monter. On l'a créé l'année dernière et c'est vrai qu’aujourd’hui, on veut atteindre les 300-350 événements qui nous permettront d'avoir une marge bénéficiaire assez importante pour arriver à ces 30 millions.

Est-ce que les événements, le merchandising, les hospitalités ne sont pas aussi dépendants des résultats sur le terrain ?

Sur la partie merchandising, oui. En revanche, sur l'envie de venir à Jean Dauger, il y a des gens qui viennent pour autre chose, pour vivre une expérience. C’est sûr qu’on ne peut pas dissocier les résultats sportifs et l'économie de notre club. Néanmoins, on doit réussir à s'en détacher. C'est dur. Mais aujourd'hui, quand vous venez faire un événement au club, ce n'est pas parce qu'on a gagné. 90% des gens qui rentrent à Jean Dauger en semaine pour des séminaires, c'est parce qu'ils aiment notre culture et notre ADN.

Vous avez augmenté le prix des abonnements cette année, c’était obligatoire pour assurer l’équilibre financier ?

On se dit être un club populaire, être populaire aujourd'hui, c'est que tout le monde participe, moi, je ne suis pas milliardaire. C'est 6,50 € d'augmentation par match en moyenne. Si vous ne pouvez pas payer 6,50 €, c'est peut-être que vous n'êtes pas le vrai supporter. Mais comme on leur a expliqué avec pédagogie, je n’ai personne qui est venu me dire que ce n’était pas bien. Le français râle. Il y a 95% des gens qui sont satisfaits, on a gagné notre pari. Alors, oui, il y a eu une communication dans les médias sur les 30 ou 40% d’augmentation, mais c'est oublier de dire qu'il y a deux ans, on a annoncé que les avantages de la troisième année des abonnés s'arrêteraient d'aujourd'hui. Il y avait une inégalité totale sur ces abonnements. Tout comme dans le club, les joueurs avaient des privilèges, je leur ai enlevé, désormais, c’est une place par joueur par match et par salarié et tout le monde sera au même niveau.