Emploi cadre : le salaire redevient une priorité en Nouvelle-Aquitaine
58% des cadres néoaquitains travaillent dans le secteur des services. Photo d'illustration : Adobe Stock Undrey
En France comme en Nouvelle-Aquitaine, les entreprises redoutent des difficultés de recrutement des profils cadres, pour les mois à venir. Ces derniers, toujours à l’écoute d’opportunités, montrent une attention renforcée aux possibles évolutions de salaire - principale motivation à un changement d’entreprise. Tour d’horizon du marché de l’emploi cadre en région avec Valérie Fenaux, nouvelle déléguée régionale.
Après une année 2022 record pour l’emploi cadre en Nouvelle-Aquitaine, l’Apec, l’association pour l’emploi des cadres, fait un point d’étape, au quatrième semestre, du marché. Et premier constat : si le volume d’offres reste élevé et qu’il suit de près la courbe nationale, 3.037 offres de recrutement ont été poussées en septembre, soit 700 de moins qu’en janvier. Pour autant, temporise la nouvelle déléguée régionale Valérie Fenaux, « c’est une bonne évolution comparé à septembre 2019, avec 18% d’offres en plus ». Les profils les plus recherchés sont sans grande surprise la comptabilité et le commercial, suivi du développement informatique. À noter que sur les 12 derniers mois, 50% des offres se concentraient autour de la métropole bordelaise.
Le constat n’est pas nouveau, mais avec 43% des cadres néoaquitains en poste en Gironde, le département apparaît bien comme « le poumon économique » de la région. Viennent ensuite les Pyrénées-Atlantiques avec 12% des cadres en poste et « une forte coloration industrielle, et de sous-traitance industrielle », note Valérie Fenaux. En troisième position, le département des Deux-Sèvres concentre 8% des cadres de Nouvelle-Aquitaine, « plutôt dans le domaine tertiaire - les banques, assurances et mutuelles ». Vient ensuite la Charente-Maritime avec 6% des cadres néoaquitains, et les Landes (4%).
Répartition des cadres néoaquitains par département de travail. Crédits : Apec
Le salaire, une priorité pour les cadres
À l’échelle nationale, les trois-quarts des entreprises interrogées anticipent des difficultés de recrutement dans les mois à venir, quels que soient les métiers et les secteurs. Près de quatre cadres sur dix prévoient de changer d’entreprise dans les douze mois à venir ; un taux « à peu près stable », commente la déléguée régionale. Qui développe : « La rémunération est la principale motivation. Ça n'a pas toujours été le cas, on parle de sens au travail, de la structuration du management… Le salaire revient aujourd’hui en force. » Preuve en est, 44% des cadres interrogés estiment qu’ils pourraient gagner jusqu’à 5% de plus en changeant d’entreprise, pour un poste équivalent.
En Nouvelle-Aquitaine, la rémunération médiane brute annuelle était, l’an dernier, de 50.000 euros (52.000 euros à l’échelle française), un chiffre plutôt à la hausse. « C’est un vrai sujet, et lorsqu’on accompagne les entreprises on les confronte au marché, on leur montre des comparatifs, déroule Valérie Fenaux. On leur explique qu’il vaut mieux, dans une offre d’emploi, afficher la rémunération. Comme le télétravail s’il y en a, car pour certains professionnels, ce sont des critères non-négociables. Et on sait que le “pouvoir” a un peu changé de camp, aujourd’hui. »
Qui sont les cadres de Nouvelle-Aquitaine ?
Selon l’Apec, 58% des cadres néoaquitains travaillent aujourd’hui dans le secteur des services. Vient ensuite l’industrie (21%), le commerce (15%) et la construction (6%). Une répartition similaire aux autres régions, selon Valérie Fenaux. Dans le détail, la majorité des interrogés (20%) occupent des postes commerciaux ou marketing. 13% sont dans les études et la R&D, « ce qui reflète une certaine dynamique en matière d’innovation ». La majeur partie d’entre eux (53%) évoluent au sein de TPE et de PME.