Crise du logement : le Pays basque et Bordeaux concernés par l’aide « Territoires Engagés » - Premium

Le Premier ministre décrète « l’urgence pour le logement en France ». Gabriel Attal a fait une série d’annonces lors d’un déplacement à Villejuif (Val-de-Marne) ce mercredi matin. Ainsi, il a désigné 22 territoires engagés - 63 dossiers avaient été présentés - pour lesquels des mesures d’aide seront mises en place pour apporter des solutions en matière de logement. Avec une promesse chiffrée : construire 30.000 logements en trois ans, soit près de 1.500 en moyenne par territoire. Bordeaux et le Pays basque font partie des zones concernées. Dans ces territoires, le Premier ministre a assuré « mettre de l’argent public pour équilibrer un certain nombre d'opérations, qui sinon n’auraient pas pu sortir de terre à court terme, et dans lesquelles on va simplifier drastiquement les procédures ». Des annonces qui ont déjà fait réagir au Pays basque. Le président de l’Agglomération avait réuni trois bailleurs sociaux et élus devant la presse pour saluer « cette sélection ». Au Pays basque, avec les bailleurs sociaux, l’Agglo avait en effet ciblé 24 projets qui pourraient être aidés par l’Etat, situés sur onze communes soumises à la loi SRU. Ainsi, si l’AMI exigeait au moins 1.500 logements créés, l’agglomération Pays basque revendique la création à venir de 3.500 logements, dont 2.053 sociaux que ce soit en location ou en accession à la propriété. « Soit 58,6% de logements sociaux, bien au-delà des 25% exigés » souligne le président de la Communauté d’agglomération Pays basque, Jean-René Etchegaray. Le détail des opérations concernées n’a pas été précisé, mais le président a néanmoins rappelé que dans le lot, 435 logements très sociaux et 200 logements étudiants sont prévus.3.500 logements au Pays basque En tout, cela représente une enveloppe de 410 millions d’euros d’opérations. Un montant pour lequel l’agglomération Pays basque et les bailleurs sociaux demandent 33 millions d’euros à l’Etat (24 millions d’euros pour les bailleurs sociaux et 9 millions pour les besoins en équipements publics liés à ces opérations), pour la création de 3.500 logements donc. Des opérations à des stades d’avancement différents. « Certaines sont à l’étude, d’autres attendent de passer à leur deuxième phase », illustre Lausséni Sangaré, directeur général d’Habitat Sud Atlantic. Des bailleurs sociaux réunis autour de l’Agglomération Pays basque pour aussi se dire « satisfait d’avoir été entendus ». En effet, les élus et bailleurs sociaux déplorent depuis plusieurs années une hausse du coût des opérations, bloquant leur réalisation. « On a le nez dans le mur » image Claude Olive, maire d’Anglet et président de l’Office 64, avant de résumer la faute aux « surcoûts de la construction, prix du foncier excessif, taux d'intérêt très hauts, prix de sortie élevés ». « On est passé de 10.000 euros de financement en fonds propre par logement, à 20.000 voire 25.000 euros avec la hausse de la TVA de 5,5 à 10% » reprend Ihmed Robbana, directeur général du COL. « Et désormais avec la hausse des coûts de construction, on est en moyenne entre 40 à 50.000 euros en fonds propres par logement ». Un geste financier de l’Etat est donc salué, qui restera donc à être précisé, mais qui va permettre « de prendre une bouffée d’oxygène » souligne Claude Olive. Mais le gouvernement est aussi attendu pour préciser la simplification administrative promise ce mercredi matin. « On connaît les tracas que les promoteurs ont pour pouvoir mener des opérations, des contraintes administratives, liés aussi aux contentieux et à la longueur des procédures », souligne le président de l’Agglomération Pays basque. Car le temps presse : l’Etat veut que ces logements soient construits d’ici trois ans. Au Pays basque, les chantiers démarreront en 2024 ou 2025.

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