SIA 2024 : Wetterbiotech développe des biosolutions pour les agriculteurs - Premium

Wetterbiotech aura son stand pendant le Salon International de l’Agriculture qui se tient à Paris depuis ce week-end. Elle fait partie des entreprises sélectionnées par la French Tech Pays basque pour monter à la capitale à cette occasion. Wetterbiotech est née en janvier 2023 avec un nom qui n’est pas sans rappeler celui de son fondateur, Paul Wetterwald. Actuellement incubé dans la pépinière de l’agglomération Pays basque à Itxassou, il aspire à créer des biosolutions alternatives pour l’agriculture à base de coproduits et biodéchets alimentaires. « On transforme ces sous-produits par fermentation et par extraction prospective, pour des solutions qui vont apporter de la valeur » explique le fondateur. « Des solutions qui vont diminuer la mortalité des animaux, et tuer des maladies dans les élevages de Pays basque ou sur des cultures spécialisées comme la vigne ou le piment d'Espelette. La solution pourra aussi améliorer les rendements face aux divers stress comme le gel ou des maladies comme le mildiou ou aux maladies fongiques. » De premiers tests ont justement été réalisés pour jauger l’efficacité. Et celle-ci irait « au-delà de celle d'une dose de cuivre, traitement utilisé habituellement contre le mildiou » revendique l’entrepreneur. « Ce qui répond aux exigences du plan ecophyto de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires ». Côté produits vétérinaires, Wetterbiotech revendique avec sa solution une baisse de 40% de la mortalité dans les premiers jours de l’agneau. « On est passé de 10% de mortalité en 2022 sans produit à une mortalité à 6% avec la mise en place du protocole » précise-t-il. Des solutions adaptées à l’agriculture biologique et « aux cahiers des charges les plus stricts tels que celui de l’Ossau Iraty, ou encore celui du Piment d’Espelette en passant par l’Irouléguy ». Que ce soit pour son sourcing ou pour sa distribution, l’ingénieur mise sur le circuit court. Ainsi, il se fournit auprès d'entreprises locales pour obtenir ses biodéchets. « Mon premier partenaire et fournisseur, c’est la Brasserie des Pyrénées » à savoir son ancienne entreprise, souligne l'ex-ingénieur agroalimentaire. Mais depuis, il a multiplié les sources, d’autres brasseries comme Eragin Fabrika, mais pas seulement. « On commence aussi à se diversifier vers par exemple des effluents laitiers, avec le petit-lait. On ramasse plutôt dans des exploitations qui font la transformation à la ferme, mais aussi parfois sur du semi-industriel » détaille Paul Wetterwald. Des résidus qu’il transforme ensuite. « De cette matière fermenticide, avec nos compétences en microbiologie, on est capable de sélectionner des souches de micro-organismes qui peuvent avoir un intérêt agronomique ou sanitaire » explique-t-il. « Il y a un certain type de sous-produits végétaux qui ont des principes actifs, naturels, végétaux, comme les polyphénols, un certain type de protéine qui vont introduire des effets phytosanitaires ».Une usine d'ici 2027 La société a lancé la commercialisation de ses produits l’année dernière et a fait breveter son procédé. Désormais, après le Salon International de l’Agriculture, la société veut continuer à se développer. Ainsi, elle va bientôt lancer la commercialisation d’un nouveau produit pour enrubannage et ensilage, permettant une meilleure conservation du foin. Côté distribution, elle vend aux agriculteurs via des coopératives locales comme Mendikoa, Axuria ou encore Loreki, spécialisée dans la valorisation de la biomasse et la fourniture de produits pour les métiers de l'horticulture. Mais d’autres concurrents développent des solutions alternatives à celles chimiques proposées par les grands industriels. Wetterbiotech cherche à s’en démarquer, par le tarif déjà, conscient aussi que les agriculteurs ne se tourneront pas vers ces innovations si elles sont hors de prix. « On est globalement deux fois moins cher que ce qui est proposé ailleurs » compte-t-il. Un prix qu’il peut assurer grâce au recours aux circuits courts. « Je me sens engagé dans cette aventure pour créer de la valeur pour les agriculteurs avec une solution de moindre coût ». Outre l’aspect économique, Wetterbiotech mise sur l’efficacité qu’il a fait prouver par des études « et par les retours des agriculteurs » ainsi qu’un volet sur l’externalité environnementale. Mais Wetterbiotech n’a pas l’intention d’en rester là puisque la société veut grandir, se structurer, s’industrialiser et avoir sa propre usine d’ici 2027. « On aimerait ainsi atteindre une équipe de 7 personnes et 15 personnes en atelier d’ici là » anticipe le chef d’entreprise.

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