Biotech : BaaS met les tests PCR et l’analyse ADN au service des viticulteurs - Premium

Vous étiez fâchés avec les tests PCR ? La jeune pousse gironde BaaS - Biology as a Solution - a du nez et la bonne idée de les utiliser, aux côtés d’autres techniques et innovations, pour progresser dans le domaine de l’aide à la décision pour la viticulture. Fondée - justement - quelques mois à peine avant l’arrivée du covid-19 en Europe, elle vise à optimiser les traitements contre les pathogènes, mildiou mais aussi oïdium. « On s’intéresse aux bio-agresseurs et techniquement on pourrait faire la même chose avec toutes les maladies », expose Jérémie Brusini, docteur en Pathologie Végétale (INRA Bordeaux) et cofondateur de la startup, avec deux associés plutôt versés dans l’informatique. Hébergée au sein de la technopole Montesquieu, à Martillac, BaaS a vu comme d’autres ses projets ralentis par la pandémie, mais a néanmoins pu s’appuyer sur son installation en plein terroir de Pessac-Léognan pour développer ses idées en coopération avec des domaines viticoles voisins, notamment le Château Lafon Ménaut.La première brique de la solution imaginée par BaaS repose sur la détection précoce des pathogènes, avant même l’apparition des symptômes. Pour cela, elle utilise des pièges à spores, installation rudimentaire dont le scotch double-face représente l’aspect le plus technique. Ces pièges sont récupérés à intervalles réguliers - deux fois par semaine - et envoyés en laboratoire. C’est là que la véritable science entre en action. L’ADN est alors extrait et, grâce aux les fameux tests PCR, on détecte la présence des spores de pathogènes, mais aussi leur quantité. « On a développé un modèle mathématique qui, couplé aux prévisions météo, permet d’anticiper l’évolution des infections. » Une information précieuse pour décider quand et avec quelle intensité lancer les traitements.Mais ce n’est pas tout. BaaS réalise le séquençage ADN des spores. Là encore, le savoir collectif acquis pendant la pandémie va aider à comprendre. L’objectif est à ce moment de savoir en face de quels variants des pathogènes on se trouve et donc de quelle potentielle résistance à tel ou tel traitement. Ce qui permet là encore au viticulteur d’affiner son intervention, en choisissant la molécule la plus adaptée, voire une alternative non plus chimique mais biologique. « On va mettre de plus en plus de science dans les décisions, pour faire des choix éclairés. Ça évite de faire des traitements à l’aveugle et trop massifs, qui peuvent générer encore plus de résistance de la part des pathogènes. Et ça permet aussi de casser le plus tôt possible les cycles infectieux. »Une cartographie dynamique du territoireL’an passé, BaaS a été soutenue par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine (50.000 euros) pour créer le prototype de la web app proposée sous forme d’abonnement à ses premiers clients, une vingtaine à ce jour, principalement en Gironde, en Charente et dans le Gers, mais aussi en Bourgogne. Afin de massifier l’adoption de sa solution, elle compte cibler les syndicats viticoles et les caves coopératives et ouvre la possibilité d’étendre ses services au-delà de la viticulture, vers le maraîchage notamment et, in fine, toute culture exposée à de potentiels pathogènes et impliquant des traitements. Ses actuelles installations lui permettent de multiplier par cinq son volume d’analyse actuel, ensuite il sera temps de voir plus grand. D’autant que la jeune pousse prévoit de grandir : elle envisage de recruter un commercial et veut investir dans son marketing.Pour accélérer, BaaS souhaite mailler le territoire en créer des laboratoires de proximité, pour optimiser le délai d’analyse. Le Médoc et la Charente sont dans le viseur pour ces premiers essaimages. Au fur et à mesure que la startup déploiera sa solution, « on pourra avoir un maillage intelligence du territoire », analyse Jérémie Brusini, qui imagine une cartographie dynamique à grande échelle. « On pourrait avoir un profil big data », se projette-t-il. Un usage des modèles mathématiques qui a attiré l’attention de Mathieu Hazouard, conseiller régional délégué aux enjeux numériques, en visite dans l’entreprise la semaine dernière. S’enquérant des besoins financiers de la startup pour mener sa feuille de route - une première enveloppe de 400.000 euros est évoquée - il montre non ses muscles, mais ceux du fonds VitiRev Innovation, piloté par Demeter, société de gestion spécialisée dans les projets de transition énergétique et écologique. « 70 millions d’euros à l’issue du dernier closing, pour accompagner les projets en fonds propres. Et le vôtre est tout à fait dans le scope », sourit-il.BaaS (Biology as a Solution)SAS fondée en octobre 2019Siège social : MartillacEffectif : 4 personnesCA : nc

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