La Brasserie du Pays Basque investit 2,5 M€ pour réduire sa consommation d’eau - Premium
La Brasserie du Pays Basque produit entre autres l'Eguzki. Crédits : Brasserie du Pays Basque
La Brasserie du Pays Basque basée à Bardos investit. Profitant de son renouvellement de station d’épuration, elle veut désormais non seulement créer du biogaz pour alimenter sa chaudière, mais aussi récupérer l’eau épurée pour limiter de 84% ses rejets en eau.
La société La Brasserie du Pays Basque basée à Brindos veut économiser son eau. Ainsi, la société spécialisée dans la production de bières investit dans tout un nouveau système d’épuration de l’eau. « On devait se mettre en conformité, mais on en a profité pour rajouter deux étages à cet investissement » explique Olivier Barucq, directeur de La Brasserie du Pays Basque. Effectivement, comme le détaille le chef d’entreprise, il est légalement contraint de nettoyer son eau avant de la rejeter dans la Joyeuse.
Il faut dire que La Brasserie du Pays Basque, comme tout établissement du secteur consomme énormément d’eau. Que ce soit pour fabriquer la bière, mais aussi pour nettoyer les bouteilles et cuves vides, sans parler des locaux, l’activité est particulièrement énergivore. « Rien que pour la fabrication, on a brassé quatre millions de litres d’eau en 2022 » détaille Olivier Barucq.
Faire économiser 84% de l'eau rejetée
Outre la mise en conformité de l’outil d’épuration, la société s’équipe donc. Désormais, le nécessaire traitement de dépollution des effluents nécessaire va créer du biogaz, qui sera consommé par la chaudière. « C’est une forme d’économie circulaire » ajoute le responsable de la société. Au final, après le traitement de ces effluents, la société mise sur une qualité de l’eau « du niveau de l’eau potable ». Reste que cette eau devrait être rejetée dans la Joyeuse, qui est juste à côté. Mais la société veut aller plus loin dans sa démarche. Et c’est le deuxième étage d’investissement. « On demande à pouvoir réutiliser cette eau pour le dernier rinçage » détaille Olivier Barrucq. Autrement dit, pas question d’utiliser l’eau pour la fabrication de la bière, mais bien pour nettoyer les bouteilles, les fûts, « ce que la législation n’autorise pas pour le moment ».
La brasserie mise donc sur un changement de législation, et investit tout de même dans cet équipement qui pourrait donc lui permettre de remettre l’eau épurée dans la boucle, et réaliser du nettoyage. « Ca nous permettrait d’économiser 84% de l’eau actuellement rejetée » a chiffré le chef d’entreprise. De quoi permettre toujours selon les chiffres de la société d’économiser 334 m3 d’eau par semaine. La première partie du projet, ce sont tout de même 134 m3 d’eau qui devraient être économisés.
La partie réutilisation d’eau a été chiffrée à 500.000 euros. « L’eau c’est tellement important, et ça va l’être de plus en plus à l’avenir, c’est pour ça que nous faisons l’investissement, même si pour l’instant, nous ne pouvons pas l’utiliser, parce qu’il n’y a pas de raison que ça ne soit pas accordé » espère-t-il. En tout, la société a investi 2,5 millions d’euros dans cet aménagement, pour lequel elle a reçu une subvention de l’Agence de l’Eau Adour Garonne et de la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 40% du projet global. Un investissement assumé par le chef d'entreprise. « Ça coulait de source » plaisante Olivier Barucq avant d’ajouter « On est une entreprise résolument tournée vers une politique RSE et on sait qu'on consomme beaucoup d'eau et qu'on a on a un rôle à jouer pour baisser la pression hydraulique ».
Les travaux devraient début en janvier 2024 et durer un an.
