Logiciels de santé : leader européen, Dedalus installe son siège français à Bordeaux - Premium

« En 2016, Dedalus était une grosse PME. Aujourd’hui, nous sommes un groupe européen de 7.300 collaborateurs et 800 millions de chiffre d’affaires », pose Emmanuel Mougeotte, PDG de Dedalus France. Arrivé dans l’Hexagone en 2018, ce groupe italien y a réalisé six acquisitions en cinq ans, dont deux en Nouvelle-Aquitaine : Web100T, basé à Mérignac, en 2019, puis Agfa Healthcare, la division IT du groupe Agfa spécialisé dans l’imagerie médicale, historiquement implantée à Artigues-près-Bordeaux, en bordure de la N89 et de la rocade. « Le rachat d’Agfa nous a permis de tripler de taille entre 2020 et 2021 », rappelle le PDG. Il a également offert à Dedalus l’opportunité de mettre la main sur son premier foncier en France, et d’y mener d’importants travaux de rénovation, bouclés en début d’année pour une enveloppe de 3 millions d’euros, afin d’en faire le siège social de sa filiale française, inauguré le 16 mars. Un bâtiment pensé pour le flex officeDu bâtiment originel ne subsistent que les dalles de béton et les piliers porteurs. « Nous avons absolument tout refait, pour améliorer les performances énergétiques bien sûr, mais aussi et surtout pour adapter le site à nos nouvelles conditions de travail », explique Emmanuel Mougeotte. Avec un maître mot dans l’aménagement : le flex office. Venu de force au télétravail avec la crise sanitaire, Dedalus a choisi de pérenniser la pratique, avec la mise en place d’accords d’entreprise autorisant jusqu’à quatre jours de travail à domicile par semaine. Résultat des courses : l’antenne girondine, qui absorbe l’ancien site de Web100T à Mérignac, ne propose que 140 postes de travail alors que 320 collaborateurs y sont rattachés. Les bureaux ne sont plus nominatifs : ils se réservent via une application en ligne dédiée, et laissent le plus de place possible aux espaces collaboratifs, de la bulle dédiée aux coups de téléphone aux salles de réunion. « Le travail individuel se fait à distance, on vient à l’agence pour le travail en groupe ou en équipe. Le Covid nous a appris de nouvelles méthodes de travail, sans perte de productivité », résume Emmanuel Mougeotte. 150 à 200 recrutements pour la FranceFondé en 1982 à Florence, Dedalus a largement participé au mouvement de consolidation européen du logiciel santé, grâce aux fonds amenés par son actionnaire de contrôle, le fonds français Ardian. Le groupe revendique aujourd’hui le titre de leader européen du secteur, avec une gamme de solutions dédiées au traitement des données de santé, sur le volet administratif comme sur le volet médical, tournées en priorité vers le marché hospitalier, public comme privé, et les laboratoires d’analyse médicale. Les six acquisitions menées en France lui permettent d’y revendiquer 115 millions d’euros de chiffre d’affaires, dix agences (avec une présence à Bidart et Poitiers) et 1.100 collaborateurs, dont 320 entrés dans le groupe en 2022. « Nous prévoyons entre 150 et 200 recrutements en France cette année, dont un gros tiers ici à Bordeaux », ajoute le PDG. Les besoins exprimés couvrent la palette complète des métiers du secteur, des spécialistes du code aux UX designers en passant par les chefs de projet et les consultants fonctionnels chargés d’orchestrer le déploiement chez les clients finaux, ou les fonctions support. Des perspectives de croissance organiques et externesDedalus, qui revendique une présence dans la plupart des grands CHU, accompagne le mouvement de fond de la numérisation du monde médical, avec des offres qui visent une granularité de plus en plus fine. « Nous sommes par exemple en train de déployer nos solutions sur le groupement hospitalier de Dordogne, pour que Bergerac, Sarlat et Bergerac partagent un même dossier médical », illustre Emmanuel Mougeotte. Déjà éditeur de solutions dédiées à la liaison entre l’hôpital et la médecine de ville, Dedalus lorgne ouvertement sur la clientèle potentielle des centres médicaux indépendants et des libéraux. « Nous sommes présents dans beaucoup de secteurs de l’e-santé, mais pas encore sur la médecine de ville et son pendant paramédical. C’est un marché sur lequel nous avons vocation à aller, probablement par croissance externe », confie-t-il. L’argument d’une souveraineté européenne des donnéesEn déplaçant son siège français de la région parisienne vers Bordeaux, Dedalus se rapproche symboliquement d’un autre grand acteur français du logiciel de santé, le girondin Maincare, récemment entré dans le giron du groupe La Poste, via sa filiale Docaposte, axée sur les problématiques de confiance numérique. « Nous sommes directement concurrents, admet Emmanuel Mougeotte, mais là où Maincare est franco-français, nous revendiquons notre approche européenne, avec une présence dans 40 pays mais 80% de notre chiffre d'affaires réalisé en Europe. Or c’est au niveau européen que se jouera la souveraineté des données, et si on ne crée pas de champion européen, on prend le risque que nos données soient gérées d’ici cinq ans par des géants américains ». Dedalus France 1100 collaborateursCA 2022 : 115M€4 avenue de l'Eglise Romane 33370 Artigues Pres Bordeaux

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