Vin : Luz Environnement se lance dans les bouteilles de vin consignées - Premium

Comme souvent dans le monde des startups, l’idée de Luz Environnement est venue à Annie Le Deunff à la suite d’une expérience personnelle. « J’ai une petite fille qui lisait un livre, dans lequel le héros ramassait des bouteilles de verre sur un terrain pour en faire un château, se remémore la fondatrice de l’entreprise. Plus tard nous sommes passées devant un container rempli à ras bord de bouteilles de vin… C’était en 2018, et je me suis demandé si derrière l’intérêt écologique, une activité autour du réemploi pouvait être rentable. »

Annie Le Deunff se renseigne alors sur des projets similaires existant en France. « C’étaient plutôt des structures associatives qui proposaient des solutions sur la consigne, sans recherche d’un modèle économique. Je voulais depuis longtemps monter ma société, pour créer mon emploi d’abord et en créer d’autres ensuite. »

D’abord, s’occuper de la logistique

L’entrepreneuse décide alors de se pencher sur les moyens de collecte des bouteilles consignées, qui coûtent cher et polluent. « En fait il a fallu que je crée une filière complète, notamment en identifiant des « gisements » de bouteilles sur le territoire bordelais. Je me suis rapprochée de CHR (cafés hôtels restaurants), de professionnels de l’œnotourisme, mais aussi de la grande et petite distribution. » Si rien n’est encore acté, la fondatrice de Luz Environnement travaille à la récupération des bouteilles, en se basant sur des partenariats. « Normalement les entreprises doivent payer un supplément pour qu’on vienne ramasser leur verre, ou doivent aller les déposer dans des containers. Cela coûte de l’argent et du temps. Moi, je propose de les récupérer gratuitement. »

Pour les châteaux ayant une activité de dégustation par exemple, Annie Le Deunff a contacté des sociétés de transport pour collecter les bouteilles de vin usagées. « J’ai mis en place des partenariats logistiques, détaille-t-elle. Lorsque le projet sera concrétisé les camions arriveront sur un domaine pour une livraison quelconque, et repartiront avec les bouteilles de vin pour les déposer dans la future usine. » Une solution plus écologique et économique.

Une future usine à Bordeaux Nord

Actuellement Luz Environnement est en recherche de financements, sa fondatrice assure que le projet est soutenu par les pouvoirs publics. Sa future usine devrait être en service avant la fin de l’année, et sera située à Bordeaux Nord pour un investissement de 1,5 million d’euros. Sur place les bouteilles seront triées, nettoyées et contrôlées selon des normes définies par les viticulteurs eux-mêmes. « Je suis allée les voir en leur demandant de réaliser un cahier des charges au plus proche de leurs exigences, pour permettre la réutilisation des bouteilles. »

Trois emplois devraient être créés dans l’usine au départ, complétés par des prestataires externes, avant une montée en charge de l'activité et l'embauche de salariés supplémentaires. L’objectif la première année est de traiter quasiment un million de bouteilles, pour atteindre les 5 millions en trois ans. Concernant le modèle économique de l'entreprise, Annie Le Deunff préfère rester discrète tant que l'usine n'est pas opérationnelle.

S’ancrer sur le territoire

Pour Annie Le Deunff, l’activité de Luz Environnement doit être locale. « Le vin est fabriqué ici, il y a un vrai écosystème. A terme les consommateurs achèteront des bouteilles sur le territoire, ces dernières seront nettoyées à Bordeaux puis renvoyées chez des viticulteurs dans un rayon de 60 km. Chaque année 700 millions de bouteilles sont embouteillées en Gironde ! »

En attendant la mise en service de l’usine, la fondatrice de Luz Environnement poursuit la structuration de sa future activité au sein de l'incubateur Startup Win, lancé par l'homme d'affaires Bernard Magrez. « J’essaye d’avancer avec de potentiels investisseurs, pour faire aboutir mon projet ! »

Luz Environnement
Basée à Bordeaux 
1 salarié
CA : n. c.
www.luz-environnement.fr