L'app de rencontres chrétienne Heavn veut lever des fonds - Premium
Guillaume Balas, Pierre Macquère et Guiral Ferrieu, à l'origine de Heavn. Crédits : Heavn
La jeune pousse Heavn a lancé, en août 2020, une application de rencontres dédiée à la communauté chrétienne. Comptant 30.000 téléchargements, elle veut désormais lever des fonds pour aller plus loin.
Cours du Chapeau Rouge, au cœur de Bordeaux, une discrète entreprise est installée. Son nom ? Heavn, qui développe une application de rencontres destinée à la communauté chrétienne. À l’origine du projet, Guiral Ferrieu et Pierre Macquère, deux amis d’enfance passionnés par la tech. « On trouvait que les réseaux sociaux ne permettaient pas aux gens de se rencontrer dans une démarche autre qu’amicale, alors qu’il y a du potentiel car il y a beaucoup d’inscrits, explique Pierre Macquère. À côté de ça, il y avait un site de rencontres chrétien qui fonctionnait, mais "à l’ancienne", c’est-à-dire sous forme de catalogue payant ; et des applications comme Tinder, plus orientées vers les rencontres moins sérieuses. » Alors, il y a six ans, les deux amis se lancent dans l’aventure Heavn. Guiral est ingénieur du son, Pierre est médecin, et ils amorcent le projet sur leur temps libre. « Au fur et à mesure on a professionnalisé la chose, et à la fin ce n’était plus tenable de structurer le projet à côté de nos métiers, reprend Pierre Macquère. On s’est consacré à temps plein à Heavn. »
Durant deux ans, ils élaborent un cahier des charges, le modifient ou repartent de zéro, jusqu’à trouver ce qui leur semble le mieux. Reste à construire l’application. « Nous avions plusieurs options comme la faire développer par des professionnels dans d’autres pays, ou par une agence française. Finalement nous avons trouvé un troisième associé, Guillaume Balas, qui a tout codé lui-même. » L’application enfin fonctionnelle, il faut désormais la faire tester. À un groupe d’amis d’abord, puis à 200 personnes pour repérer les gros bugs – Pierre y rencontrera d’ailleurs son épouse -, et enfin à plus de 3.000 personnes. En août 2020, le trinôme lance officiellement son app. « C’était important, au départ, qu’il y ait un nombre suffisant d’utilisateurs, car si les personnes s’étaient inscrites et n’avaient trouvé personne, elles ne seraient pas restées. »
À la recherche de 300.000 euros
Aujourd’hui, les cofondateurs revendiquent plus de 30.000 téléchargements. L’application est gratuite, et base son modèle économique – pour le moment – sur le don. « Cela permet de payer nos locaux et nos trois alternants, mais Guiral et moi nous ne nous payons pas encore », confie Pierre Macquère. Pour remédier à cela, l’équipes restreinte lancera dans les mois à venir une première levée de fonds participative. Objectif : récolter 300.000 euros grâce à des business angels et des particuliers, avec un ticket d’entrée à 1.000 euros. « Mais ça ne sera pas du crowdfunding, précise notre interlocuteur. Ce sera bien de l’equity, les investisseurs auront des parts de la société en échange. » Et si les cofondateurs « regarderont tout le monde », ils préféreraient que les principaux investisseurs « partagent [leurs] sensibilités ». « On n’a pas envie d’être rachetés par Meetic, Tinder, et de juste faire de l’argent sur un credo chrétien », lâche Pierre Macquère. Ce premier tour de table permettra d’accélérer le développement et la communication, qui ne se faisait jusqu’à présent que par bouche à oreille.
L'international à moyen terme
Mais Heavn voit déjà plus loin, et une seconde levée de fonds pourrait avoir lieu dès 2023. Elle permettrait de répliquer l’application en site internet plus classique, mais surtout, de s’étendre à l’international. « Il faut qu’on y aille, martèle le cofondateur. Nos infrastructures sont scalables, l’app est prête pour les langues également. » Heavn ciblera en premier lieu des zones dont les langues sont largement parlées (hispanophones, anglophones ou lusophones). Et puis, « pour être efficace », l’entreprise s’exportera dans des régions ayant un niveau socio-économique similaire à la France. « Nous sommes une petite équipe et nous devons maîtriser nos coûts. Lorsque les gens donneront, pour qu’on s’en sorte, il faudra que la monnaie soit équivalente à l’euro », explique Pierre Macquère.
Également, un modèle économique « freemium » est à l’étude. Si la version actuelle d’Heavn, gratuite, ne disparaîtra pas, un abonnement proposant une app enrichie pourrait être lancé. Une manière pour les cofondateurs de s’assurer un salaire, mais surtout de rassurer les investisseurs. « Avec les chiffres qui augmentent, nous devrions atteindre la rentabilité d’ici 12 à 18 mois », prédit Pierre Macquère. À ce moment, il espère qu’Heavn aura franchi une nouvelle étape dans sa croissance : compter plus de 100.000 utilisateurs.
Heavn
Basée à Bordeaux
CA : n. c.
