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Elyse Energy officialise son investissement d'un milliard d'euros sur le bassin de Lacq

Innovation
vendredi 16 juin 2023

Le Bassin de Lacq. Crédits : Pôle métropolitain Pays de Béarn

L'annonce a été coordonnée avec celle d'Emmanuel Macron sur la feuille de route de la décarbonation du secteur aérien. Plus gros investissement réalisé depuis le début de l’exploitation du gaz dans les années 50, BioTjet, qui s’intègre dans un projet plus large d'Elyse Energy baptisé E-CHO, devrait générer la création d’au moins 800 emplois directs et indirects.

Depuis plusieurs mois, les spéculations allaient bon train. Non pas sur le principe, acté depuis plusieurs mois, mais plutôt sur l'ampleur de l'investissement. C'est donc désormais officiel et les chiffres frappent fort, pour l'investissement comme pour celui des emplois. Un milliard d'euros et 800 emplois pour BioTjet. Si l'on inclut les deux autres unités de production d’énergie verte également prévues sur le site, une d’hydrogène et une de biométhanol pour le carburant maritime vert, Elyse Energy engage un total de deux milliards d'euros d'investissements.

La construction de BioTjet à Pardies, sur la friche de 45 hectares de Yara France, débutera en 2025 pour une livraison prévue en 2028. Elyse Energy s'est adossée pour ce projet à différents partenaires déjà présents à ses cotés sur les deux autres unités qui structurent E-CHO (hydrogène à Mourenx et e-méthanol à Lacq : Avril et Bionext (spécialisés dans les biocarburants), Axens (purification des intermédiaires pétrochimiques) et IFPEN (recherche sur le Biofuel).

La production annuelle annoncée est de 110.000 tonnes : 75.000 tonnes de e-biokérosène - soit 20% des objectifs nationaux d’ici à 2030 - et 35.000 tonnes de naphta à destination du transport routier et de la chimie verte. 

Le procédé industriel de BioTjet

Pour la production de SAF (carburants d’aviation durable), BioTjet exploitera son procédé BioTfueL qui permet de valoriser les biomasses lignocellulosiques (résidus agricoles et forestiers). Ce procédé combine la conversion de la biomasse (torréfaction, gazéification, traitement du syngas et synthèse Fischer-Tropsch) et l’injection d’hydrogène externe pour améliorer son rendement bas carbone. Le bénéfice de cette solution est le doublement de la quantité d’e-kerosène obtenu pour la même quantité de biomasse consommée.

L'hydrogène bas carbone sera produit par électrolyse de l’eau, en utilisant de l’électricité bas carbone et du CO2 issu de procédés industriels tiers.

La structure de portage financier

BioTjet comprend cinq actionnaires : Elyse Energy (2/3 du capital), Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements (filiale d’investissement d’IFP) se répartissant le solde à parité. L'entreprise bénéficie du soutien de l'Etat et de l’ADEME dans le cadre du 4e Programme d’Investissements d’Avenir – France 2030. Elle recevra à ce titre 7,9 millions d’euros d’aides dont 3 millions d’avances remboursables. 

Des éléments complémentaires sur le projet devraient être apportés lundi, à l'occasion du Salon du Bourget.

Après la requalification de la plateforme industrielle de la zone Mourenx-Noguères-Pardies-Bésingrand, qui produit 50 mégawatts d’électricité photovoltaïque (CCLO) et accueille BioBéarn, le plus gros méthaniseur de France (Total Energies), avec l'arrivée de BioTjet par Elyse Energy, le bassin de Lacq devient clairement la tête de cordée en France des énergies décarbonées et l’un des pôles d’excellence des molécules bas-carbone en Europe.

Les projets BioTJet et eM-Lacq (production d’e-méthanol) ont vocation à mutualiser la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau et sont réunies dans un pôle territorial baptisé E-CHO. BioTjet est une brique clé du développement d’une filière française de production de carburants d’aviation durables, conformément à la feuille de route annoncée par l’Etat, pour qui il y a là, un enjeu de souveraineté. Cette feuille de route est une déclinaison de la proposition de règlementation européenne ‘’ReFuelEU Aviation’’.

Emmanuel Macron à annoncé ce matin accorder 100 millions au site et 600 millions pour développer les emplois dans la filière des biocarburants innovants.