Pour Emmanuelle Fourneyron (CESER), « on peut toujours faire mieux » dans l’égalité femmes-hommes - Premium

Vous êtes la première femme élue à la présidence d’un CESER, quel est votre sentiment à ce sujet ? C’est une grande fierté car j’en comprends la symbolique, mais je ne me l’attribue pas uniquement. C’est le fruit d’un long processus de notre assemblée, et cela demande, je pense, de la persévérance. C’est une prise de conscience qui se fait progressivement. D’abord par l’élection d’une assemblée paritaire : 47% de nos 180 élus sont désormais des femmes tandis qu’avant elles n’étaient que 25%. C’est un saut important qui s’est produit par la sensibilisation, d’abord, mais aussi par un groupe de travail mis en place sous la précédente mandature. Ce dernier a réécrit le règlement intérieur qui nous régit et aujourd’hui la parité parfaite est imposée dans toutes les instances. Il y a par exemple autant de vice-présidents hommes que femmes.Pensez-vous que votre nomination et la mise en place de ce règlement peuvent contribuer à faire avancer l’égalité femmes-hommes, en Nouvelle-Aquitaine voire en France ? Jusqu’à mi-février, nous étions le seul CESER de l'Hexagone à avoir un tel règlement intérieur. J’ai appris récemment qu’un autre vient de nous emboîter le pas alors oui, ce sont des petits jalons comme cela qui font changer les choses. La place des femmes évolue, la légitimité de leur parole aussi à partir du moment où l’on sait que dans les bureaux d’une institution comme la nôtre nous sommes en parité parfaite, y compris sur des postes à responsabilité. Nous concernant c’était une vraie volonté des élus de féminiser et rajeunir l'assemblée. Beaucoup d’études sociologiques le montrent, souvent les femmes ne se sentent pas légitimes, n’osent pas franchir le cap en candidatant pour des postes à responsabilités. J'ai sauté le pas car une poignée de personnes m’ont dit « si, il faut que tu le fasses ». J’espère que ça entrera au fur et à mesure dans la norme.Le rôle du CESER est de rendre des avis et recommandations au Conseil régional, sur de nombreux sujets. Pour mener cette mission à bien, notamment sur l’égalité entre les femmes et les hommes, est-il nécessaire d’initier le changement en interne ?Oui, je pense que c’est important de s’appliquer à soi-même ce que l’on préconise. Nous sommes une assemblée consultative, c’est la moindre des choses pour que notre parole soit crédible. Dans tous nos travaux, nous essayons de porter ce sujet d’égalité. Nous avons mis en place dès 2018 un groupe de référents « égalité et discriminations » présents dans les différentes commissions que l’on met en place. Cela ne concerne certes pas uniquement l’égalité des sexes, mais ce groupe est particulièrement formé au sujet, et il peut être porte-parole dans tous les travaux que l’on réalise. Au-delà de l’exemplarité je pense qu'il est nécessaire de mettre en place ces outils pour faire progresser la question de l'égalité dans la façon dont nous travaillons.Concrètement, sur quoi portent vos travaux ?Nous allons démarrer un travail sur les métiers du sanitaire et du social. Cela fait bien sûr écho à la crise sanitaire, ce qu’elle a pu révéler en matière de manque de reconnaissance de ces métiers, pourtant jugés essentiels. Ce sont des professions essentiellement féminines, et nous pouvons nous poser la question de l'influence du genre sur ces métiers. Notamment dans la formation, la valorisation au sens large… La Région Nouvelle-Aquitaine a des compétences en matière de formation dans ce secteur, il y a je pense des leviers à activer. Autre travail qui démarre, le sujet de la pauvreté. On sait que les « nouveaux pauvres », phénomène accentué par la crise actuelle, sont majoritairement des femmes. On va aborder plusieurs questions, notamment comment essayer de revisiter les instruments de lutte contre la pauvreté dans notre région, en prenant en compte la part importante de femmes ? On peut amener la question du genre dans tous les sujets. C’est important de systématiser le regard en termes d’égalité dans tous les travaux, en tout cas c’est comme cela qu’au CESER on peut contribuer à l’égalité. Le mouvement #metoo a permis une prise de conscience mais on peut toujours faire mieux.

Pour Emmanuelle Fourneyron (CESER), « on peut toujours faire mieux » dans l’égalité femmes-hommes - Premium

RV le 20 mars : Placéco invite Anne-Catherine Péchinot, DG d ...

Profession’L revient à Bordeaux les 13 et 14 mars

Le Rallye des Pépites revient à Bordeaux pour sa 10e édition

RV le 31 janvier : Placéco Live avec Christian Maviel, PDG d ...

David Djaïz et Élisabeth Laville, invités des Rencontres RTE ...

RV le 18 octobre : Placéco Live avec Nicolas Béraud de Betcl ...

Jeux vidéo : Horizon(s) revient pour une seconde édition à B ...

La Plage aux entrepreneurs revient à Arcachon

En images : la 2e édition de Résolution, au Palais des Congrès de Bordeaux

La chronique innovation : Agena Space veut mettre en orbite ses satellites légers

New Space : Aerospacelab France change de nom et maintient son calendrier

La chronique innovation : Comerso revalorise les invendus au profit d'associations

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?

La chronique innovation : Les Nouvelles Fermes réinventent l'aquaponie urbaine

Décarbonation des bâtiments : Air Booster concrétise un tour de table avec Team for the Planet