BarterLink veut passer son troc interentreprise à plus grande échelle - Premium

BarterLink a fêté ses cinq ans fin février, après une année marquée par une accélération rapide de son activité. « Notre réseau a quasiment doublé de taille en un an et les échanges ont eux aussi doublé », commente Sylvain Lhommée, fondateur et président de cette société bordelaise spécialisée dans l’échange de biens et de services. BarterLink revendique désormais plus de 1500 entreprises directement adhérentes de son réseau, et 12.000 de plus venues par le biais de têtes de réseau telles que des chambres consulaires, des clubs d’entreprises, des mutuelles ou des associations. « Au terme de ces cinq ans, on peut se féliciter d’avoir contribué à faire prendre conscience aux patrons qu’il est possible de financer des projets en exploitant les valeurs qui dorment dans leur entreprise », ajoute Sylvain Lhommée.Valoriser des ressources sous-employées Au fait, de quoi parle-t-on vraiment ? BarterLink fonctionne comme une plateforme de mise en relation entre professionnels qui cherchent à échanger des biens ou des services. En échange d’un abonnement et d’une commission sur chaque transaction, les entreprises peuvent par exemple proposer à l’échange de la main d’œuvre ou des surplus de stocks. Elles sont rémunérées en « links », la monnaie interne au réseau grâce à laquelle elles peuvent à leur tour passer une commande auprès d’un autre adhérent, sans mobiliser leur trésorerie. Chaque transaction est associée à une facture qui doit être enregistrée en comptabilité, mais celle-ci n’est pas réglée en monnaie fiduciaire : elle est payée « par compensation ». « 2020 a montré que notre modèle était contracyclique et particulièrement bien adapté aux périodes de crise », commente Sylvain Lhommée. BarterLink a notamment suscité l’intérêt d’entreprises dont l’activité est génératrice de stocks, à l’image de certains châteaux bordelais pénalisés par la fermeture de leurs réseaux de distribution habituels, qui ont trouvé dans le troc de nouveaux leviers pour financer leurs projets tout en réduisant leurs invendus. La société compte aujourd’hui dix collaborateurs répartis entre Bordeaux et Nancy. Des profils essentiellement commerciaux, qui se chargent à la fois de recruter de nouveaux adhérents et d’animer le réseau. Les transactions proprement dites sont réalisées en ligne, mais le travail d’acquisition de nouveaux adhérents se fait beaucoup sur le terrain, notamment pour convaincre les têtes de réseau capables de faire venir directement des centaines ou des milliers de professionnels sur la plateforme. « Nous travaillons par exemple depuis 18 mois avec une grande mutuelle pour aboutir à la signature prochaine d’un contrat qui va concerner plusieurs dizaines de milliers d’entreprises. C’est impossible de mener un tel travail sans présence sur les territoires concernés », explique Sylvain Lhommée.Recherche d'un partenaire capitalistique et industriel BarterLink compte des adhérents dans toute la France, avec un ancrage plus marqué sur son Sud-Ouest d’origine et sur le Grand-Est, qui profite d’une dynamique de territoire différente, du fait notamment des activités transfrontalières. « Metz Métropole a adhéré à notre programme et l’a mis en place en pleine crise, en estimant qu’il s’agissait d’une façon originale et pertinente d’accompagner les entreprises de son territoire. Nous avons également mis en place un contrat de ce type avec Yzico, un réseau d’experts comptables qui représente plusieurs milliers de clients entreprises dans l’Est », se félicite le fondateur. A chaque fois, ces têtes de réseau souscrivent des abonnements en volume, qu’elles redistribuent ensuite à leurs membres pour que ces derniers profitent de BarterLink. La société, qui ne souhaite pas communiquer son chiffre d’affaires, s’est jusqu’ici financée par plusieurs tours de table successifs, dont l’un a fait entrer à son capital le groupe parisien Tec, spécialiste du barter média (stock en échange d’une campagne publicitaire). Elle cherche désormais un partenaire capitalistique et industriel capable d’amener son modèle à une autre échelle. « On pourrait continuer comme avant puisqu’on a devant nous une activité qui se rentabilise, mais j’estime qu’on a besoin à la fois d’asseoir définitivement notre position de leader sur le marché français et d’ouvrir notre développement sur l’Europe, et ça ne pourra pas se faire sans s’adosser à un partenaire capable d’amener des moyens dont ne nous disposons pas », explique Sylvain Lhommée. Son objectif ? Convaincre un spécialiste du B2B venu d’un segment plus traditionnel de l’économie, qui verrait dans le troc interentreprise un levier pour diversifier ses activités, améliorer son image et développer de nouveaux canaux de distribution. BarterLinkBordeaux et NancyFondée en 201610 collaborateursCA : n.c.

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