Pourquoi Technoflex investit 20 millions d’euros sur les trois prochaines années - Premium

20 millions d’euros. C’est le montant des investissements prévus par le groupe Technoflex basé à Bidart. L’ETI est spécialisée dans la conception et fabrication de poches souples et dispositifs médicaux et compte à ce jour environ 300 salariés. Des investissements importants pour souligner la volonté de la société « de poursuivre sa croissance au Pays basque » des mots d’Olivier Chesnoy, président de Technoflex. « Et pour poursuivre la croissance, il faut des investissements ». Ainsi, la société va investir dans les trois années qui viennent dans de nouveaux équipements industriels et notamment de nouvelles machines, pour garder à niveau les installations, développer l’activité de bioprocess, etc. Les nouvelles machines qui s’installeront dans les locaux agrandis de Technoflex. En effet, la société a fait des travaux pour augmenter sa capacité de 25%. En passant à 20 millions d’euros sur trois ans, « la société multiplie quasiment par deux le rythme d’investissement ». Au milieu de cet investissement global, la société consacre 2,55 millions d’euros à un projet intitulé « Impact » prévu sur cinq ans. « Il vise à optimiser les impacts environnementaux liés au développement de produits, à minimiser les consommables et les déchets » reprend Olivier Chesnoy, président de Technoflex. « Que ce soit sur la matière première, sur les procédés, sur l'énergie, sur tous les éléments qui peuvent impacter le cycle de vie de nos produits ». Un programme qui intervient sur plusieurs parties de la conception d’un produit et qui se décline en trois axes. Un projet RSE globalEn effet, Technoflex ambitionne d’abord de travailler très en amont de la conception d’un produit et avoir recours à des outils de simulation informatique avant même le prototypage. « Le but étant de faire faire par l'ordinateur des choses qu’avant, on faisait avec des essais, qui étaient retestés. Jusqu’à présent, quand on faisait des prototypes, il fallait faire un moule en aluminium, une empreinte pour faire un test ». Ces nouveaux outils devront être conçus avec des experts. « On est en contact avec des fournisseurs avec qui on travaille sur la conception d'outils, de matériels de production » précise Olivier Chesnoy. « Mais aussi des laboratoires de recherche, comme on a commencé à le faire avec le CEA de Bordeaux, pour nous aider à nous accompagner sur certains axes de simulation ». De quoi permettre de réduire une quantité importante de plastique utilisé pour être jeté. Le deuxième axe de l’investissement va s’attaquer aux matériaux eux-mêmes. La société aimerait proposer une solution de poches en plastique biosourcées ou recyclées. Une ambition complexe, car les produits médicaux sont soumis à de nombreuses réglementations. « Ça rajoute une complexité, ce n'est pas pareil de réaliser un pare-chocs en plastique recyclé, et une poche de perfusion » illustre le chef d’entreprise. « Mais on travaille sur ces sujets pour pouvoir utiliser davantage de plastique recyclé dans nos poches ». Enfin le dernier axe s’intéresse aux procédés industriels, dans l'idée d'avoir recours, par exemple, à la fabrication additive afin, « on l’espère de réduire nos impacts généraux sur le cycle de vie de nos produits ». Un programme subventionné par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 360.000 euros. Avec, à terme, une amélioration des produits proposés par Technoflex. Plus difficile à répercuter sur d’anciens produits. « Ça entraîne des contraintes importantes y compris pour nos clients qui ont mis cinq ans à enregistrer un produit aux USA par exemple, ils n’auront pas forcément envie de recommencer à zéro parce qu’on a modifié l’épaisseur du film ou la forme de la poche » précise Olivier Chesnoy. Reste que l’entreprise profite aussi de la réglementation européenne Reach « qui va s’imposer à nous à partir de janvier 2025 » qui veut recenser, évaluer et contrôler les substances chimiques fabriquées, importées, mises sur le marché européen. « On a anticipé cette évolution réglementaire et notre approche impact pour dire à nos clients qui y sont soumis, que quitte à faire un changement, on peut changer plusieurs paramètres en même temps ». Le projet « Impact » s’inscrit lui-même dans un projet RSE plus global qui s’est structuré entre la fin d’année 2023 et le début de 2024 intitulé « Reflex » pour Responsabilité, Flexibilité et Entreprise et qui implique une soixantaine de collaborateurs de la société. Derrière l'acronyme, l’ambition de poursuivre la démarche RSE de la société. Quatre axes ont ainsi été définis : un travail à la fois auprès des salariés, des parties prenantes externes, de l’environnement local (dans les écoles, avec les municipalités, etc.) et enfin l’environnement au sens large.Maintenir une croissance de 20%Pas d’objectif chiffré de réduction de consommation de plastique. « On est en train de les établir, ce n’est pas quantifiable à ce stade » précise le chef d’entreprise. Une démarche globale en tout cas qui fait « partie des valeurs » de Technoflex, et qui s’inscrit également dans les enjeux de développement durable auxquels sont désormais soumises les entreprises. Dès l’année prochaine, Technoflex fera partie de la deuxième vague d’entreprises concernées par la directive européenne « Corporate Sustainability Reporting Directive » (CSRD) qui fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier. « Mais on n’a pas attendu la CSRD pour faire du recyclage, c’est déjà intégré dans nos valeurs » souligne Olivier Chesnoy. « Ça fait déjà cinq ans qu’on travaille dessus avec nos équipes R&D, mais il s’agit d’apporter une dimension supplémentaire en prenant en compte les enjeux d’éco-conception ».Ces développements participent aussi à la stratégie de différenciation de Technoflex. La société de Bidart a face à elle des fabricants de poches médicales du monde entier, qui cassent les prix. « Depuis plus de 10 ans, on fait des produits à plus forte valeur ajoutée pour se libérer un peu de la contrainte prix en apportant des services plus utiles pour demain » décrypte le chef d’entreprise. « C’est ce positionnement-là qui nous permet de continuer à fabriquer des produits à Bidart dans des conditions économique rentables ». Technoflex vient de boucler 2023 avec 46 millions d’euros de chiffre d’affaires, concluant « deux exercices avec 20% de croissance » précise le chef d’entreprise. « On va continuer comme ça ». Les 20 millions d’investissements prévus sur trois ans viendront s’ajouter aux 20 autres millions déjà investis sur les cinq dernières années à Technoflex à Bidart. La société est toujours en recrutement, avec une trentaine de postes ouverts. TechnoflexCréée en 1972 69 ZA Bassilour, 64210 Bidart300 salariésCA : 46 millions d'euros (2023)

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