Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine: « Faire vivre le lien avec la société »

Alors que le début d’année a été marqué par un fort mouvement de contestation et d’alerte sur la situation du monde agricole, le Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine est avant tout l’occasion de faire « vivre le lien entre les consommateurs, la société et l'agriculture », rappelait ce matin à la presse Luc Servant, président de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. Organisé du 18 au 26 mai prochain au Parc des expositions de Bordeaux, en parallèle de la Foire de Bordeaux qui draine chaque année quelque 200.000 visiteurs, ce salon espère attirer lui aussi un maximum de curieux. Il apprécie à cet égard le retour, à partir du vendredi 24 mai, des volailles, précédemment privées de salon pour cause d’épizootie et qui génèrent toujours de l’attractivité auprès du grand public. « On veut montrer ce qu’est l’agriculture, mais aussi attirer des jeunes pour les former et les accompagner, on va parler emploi et transmission », reprend-il. Avec un volet accentué sur la communication auprès du grand public, sous la bannière « Aime ton agri ». Sur ce plan, la Chambre explore de nouveaux horizons, en se dotant d’un community manager qui pilotera la communication sur les réseaux sociaux.

La place des jeunes… et des moins jeunes

« Il y a un grand enjeu de renouvellement des générations », reprend Jean-Pierre Raynaud, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de l’agriculture et de l’alimentation. Lequel martèle le poids de la filière : « C’est le premier secteur économique de la région, avec 12 milliards d’euros de production agricole, un chiffre qui monte à 34 milliards si on cumule avec l’agroalimentaire, et ça représente au moins 170.000 emplois. » D’où la nécessité de mener des politiques d’accompagnement à l’installation. Dont les dispositifs ont changé en milieu d’année dernière, souligne-t-il, permettant notamment de prendre en compte les néo-agriculteurs ayant plus de 40 ans. « Sur les 2.000 installations en 2023, la moitié a été accompagnée. Il faut aussi savoir que 50% des installations l’année dernière étaient menées hors du cadre d’une reprise familiale », énumère-t-il. « Les profils sont de plus en plus différents, sur l’âge, la durée ou tout simplement le projet en lui-même, avec un regard différent sur ce qu’est une exploitation attractive, moins tourné sur l’importance du site », analyse Luc Servant.

Bruno Millet (commissaire général du salon), Luc Servant (président de la Chambre régionale d'agriculture) et J.-P. Raynaud (VP du Conseil régional en charge de l'agriculture et de l'alimentation). Crédit : DM

Bruno Millet, commissaire général du Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, remarque « la place des jeunes dans cette manifestation, avec un investissement fort des élèves des lycées agricoles ». Pour nourrir les vocations, il est ainsi prévu un parcours de l’étudiant : « Une visite cadrée du salon, avec des rendez-vous sur différents stands et des rencontres avec les professionnels ». Un espace « Emploi, métier, formation » sera mis en œuvre et il aura un regard attentif sur le concours de « jeunes pointeurs », où 80 jeunes évalueront des animaux et seront jugés sur leurs aptitude à l’appréciation morphologique des animaux reproducteurs, sous l’égide de professionnels aguerris. Et d’évoquer également le pôle consacré aux énergies renouvelables. « Il ne s’agira pas de vendre des méthaniseurs au grand public mais d’expliquer comment ça fonctionne et pourquoi il est important que le mix énergétique s’appuie sur l’agriculture et l’agrivoltaïsme. »