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Valorisation des déchets : Keenat rassemble 3,5M€ pour s’imposer en Europe - Premium

Stratégie
jeudi 08 décembre 2022

Edouard Vergé, Erwin Faure et Sandrine Poilpré, cofondateurs de la société. Crédits : Keenat

La startup girondine Keenat, qui collecte et valorise les mégots de cigarette, les masques et les chewing-gums, accélère son déploiement grâce à un tour de table de 3,5 millions d’euros. Elle ambitionne de doubler son portefeuille de clients en 12 mois, et d’ouvrir de nouvelles antennes européennes chaque année.

En trois ans d’activité, la société Keenat s’est bien développée. Au point de compter trois antennes françaises, à Lyon, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Spécialisée dans la collecte et la valorisation de certains types de déchets, la jeune pousse s’est même étendue en dehors des frontières nationales : en Espagne, depuis un an, et en Allemagne il y a trois mois. « Nous développons toujours trois verticales, rappelle Sandrine Poilpré, cofondatrice de Keenat. Ecomégot, pour les mégots de cigarette, R’Mask, pour les masques chirurgicaux et plus largement pour les équipements de protection individuelle, et Freegum, pour les chewing-gums. »

Keenat compte aujourd’hui plus de 1.000 clients, entreprises comme collectivités ; principalement pour sa solution Ecomégot, « colonne vertébrale » de son activité (85%). « La verticale Freegum était tellement à la marge jusqu’à présent qu’on ne dégageait pas de chiffre d’affaires dessus, précise Sandrine Poilpré. Nous avons démarré une expérimentation en mars 2021 auprès de Grand Projet des Villes Rive Droite, et dès janvier 2023 nous lancerons officiellement la commercialisation de l’offre. »

Sensibiliser et valoriser les déchets

Aujourd’hui, Keenat a développé un modèle économique proposant une « solution complète » à ses clients : la vente de mobiliers urbains, la collecte (assurée par des structures d’insertion et de handicap), mais aussi des prestations de sensibilisation, et le recyclage des déchets. Une partie de ces déchets est traitée en interne, dans une usine implantée à Talence. Dotée de deux lignes de production, pour les mégots et les masques, Keenat a développé son propre process industriel pour transformer ces produits usagés en plastique. « On réalise des plaques, sur lesquelles on appose ensuite un message de sensibilisation. Par exemple, "plaque réalisée avec 5.500 mégots de cigarette" », illustre la dirigeante. Une autre partie des déchets est, elle, dédiée à de la valorisation énergétique. Considérés comme « dangereux », les déchets sont transformés par des prestataires en combustibles solides de substitution. « En briquettes utilisées pour faire prendre le feu des barbecues, par exemple », précise Sandrine Poilpré.


L'entreprise fabrique des plaques en plastique pour sensibiliser les usagers. Crédits : Keenat

Bientôt l'Italie et le Bénélux

Pour accélérer son déploiement et devenir « le leader européen » sur ces trois filières, Keenat annonce avoir bouclé un tour de table de 3,5 millions d’euros auprès de structures à impact, dont 1,7 million d’euros en dilutif. Une levée menée par Asterion Ventures, aux côtés d’Impact Business Angels, d'Aquiti Gestion et de Newfund ; associée à des financements de Bpifrance France Active, Mirova et la Banque des Territoires. Objectif pour Keenat : développer des lignes de production, de nouvelles solutions de R&D, et dynamiser le territoire français. « Nous aimerions dépasser les 2.000 clients l’an prochain, les 100 millions de mégots collectés, et générer plus de 20.000 heures d’emploi indirect sur le territoire », affiche Sandrine Poilpré.

Keenat veut également se renforcer sur le marché européen, en ouvrant une à deux nouvelles antennes par an. Les prochaines seront ainsi implantées en Italie et au Bénélux. Pour l’instant, l’international ne représente que 5% du chiffre d’affaires de la société (1,5M€ consolidé), mais sa cofondatrice espère attendre les 15 à 20% d’ici un an. Pour que cela représente, d’ici 2025, « 50% voire plus » du chiffre d’affaires. Une importante campagne de recrutement sera enclenchée dans les mois à venir, et Keenat devrait passer de 30 salariés aujourd’hui à 70, dans les trois ans à venir. « Nous n’avons pas encore d’usine de transformation ailleurs qu’à Talence, et nous devrions en ouvrir deux – en Allemagne et en Espagne – en 2024, précise Sandrine Poilpré. Ensuite, cela dépendra de la croissance des pays. » Keenat revendique une rentabilité atteinte dès la première année, « une fierté, car ce n’est pas forcément simple dans le domaine de l’économie sociale et solidaire », conclut sa dirigeante.

Keenat
Basée à Talence
30 salariés
CA : 1,5M€

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