Mauléon : pour ses 40 ans, Alkar investit plusieurs millions d’euros - Premium
Stéphane Bousquet assure la direction déléguée d'Alkar pour la partie finances. Crédits : Anthony Michel
Le spécialiste de la charpente métallique Alkar, basé à Mauléon fête ses 40 ans en 2023. Outre la nouvelle gouvernance, la société continue ses investissements que ce soit en digitalisation ou en automatisation.
1983-2023, c’est la plaque qu’affiche fièrement dans son couloir la société Alkar à Mauléon. L’entreprise spécialisée dans la charpente métallique fête donc ses 40 ans, avec au programme une nouvelle gouvernance à venir et plusieurs millions d’euros d’investissement que ce soit sur la partie digitalisation, la partie automatisation de machines, et sur la décarbonation.
Alkar, c’est l’une des références de la charpenterie métallique, « le leader indépendant dans le Sud Ouest » surenchérit avec le sourire Stéphane Bousquet, directeur général délégué aux finances. Délégué puisque depuis trois ans, Alkar se prépare au départ à la retraite d’ici quelques années de son président historique Philippe Ascone. Pour l’accompagner, ce sont donc Christophe Mehats et Stéphane Bousquet qui assurent la direction déléguée de la société Alkar.
Trois axes de développement
Une équipe qui poursuit le travail en terres souletines et surtout le développement d’Alkar. À commencer par la consolidation de l’activité industrielle en Soule. « On a un outil de 7.000 mètres carrés, on veut le rénover et le développer, qu’il soit toujours à la pointe de la technologie » explique Stéphane Bousquet. Environ 4 millions d’euros d’investissements vont être réalisés notamment sur la modernisation des machines. À noter par exemple l’achat d’un robot soudeur. « Ce n'est pas très innovant en industrie automobile, mais ça l’est dans la construction métallique » précise Stéphane Bousquet. En parallèle, Alkar va moderniser ses appareils en renouvelant une grenailleuse, ainsi qu’une ligne de demi-perçage.
Autre axe de la stratégie d’Alkar pour sa 40ème bougie, c’est la digitalisation. À ce sujet, la société accueillait plusieurs industriels de l’association Pays basque Industries pour un Gemba Walk, une visite interactive pour améliorer son travail justement dans la digitalisation. Sur cet aspect, la société veut surtout investir et mise sur une fluidification de l’information entre les services. « Il y a une forte composante transversale dans nos métiers, les projets passent entre de nombreuses mains, on a besoin d’avoir une information qui circule bien, d’autant plus sur des projets qui évoluent en permanence ». Alkar est donc en train de s’équiper d’un logiciel permettant de réunir l’information. Concernant la transformation numérique, Alkar a investi un peu plus de 400.000 euros, avec une aide de la région Nouvelle-Aquitaine.
Un quarantième anniversaire marqué aussi par un virage vert pris par la société de Mauléon. Alkar a lancé un plan de décarbonation de sa production. « Il y a un véritable besoin parce que le secteur de la construction va connaître des bouleversements dans les années qui viennent » justifie Stéphane Bousquet, précisant « qu’il va falloir construire différemment, prendre en compte la rénovation énergétique, etc ». Un plan de décarbonation est donc en train d’être conçu par l'institut pour la transition énergétique Nobatek. « On leur a confié la mission d'analyser le cycle de vie de nos bâtiments pour nous proposer des axes d'amélioration pour décarboner notre activité ». Un chef de projet a d’ailleurs été recruté dans ce domaine pour accompagner la transition. En parallèle, la société est aussi en lien avec I-ENER pour l’installation de panneaux photovoltaïque sur le toit de l’entreprise l’année prochaine.
Attractivité
Autant d’investissements pour non seulement pérenniser l’activité, mais aussi rester attractif sur la question des recrutements. « On veut montrer à travers la digitalisation que nos salariés peuvent être autonomes, d’autant que ça fait des années qu’on a développé le télétravail » explique Stéphane Bousquet. « Car c’est compliqué d’avoir des personnes ici à Mauléon avec des compétences de dessin, alors on a des gens qui habitent loin et qui travaillent à distance ». Des salariés équipés chez eux pour pouvoir télétravailler convenablement. Pour les postes d’usine, comme chaque industriel, Alkar ce n’est pas évident de recruter. « Nous aussi, on est confrontés à la difficulté de loger nos salariés » déplore Stéphane Bousquet. Ainsi, la société a investi et loue désormais un logement à l’année à mettre à disposition des nouveaux arrivants le temps qu’ils trouvent un logement.
Alkar en 2023, ce sont un siège social à Mauléon, une SCOP avec l’usine, ainsi que cinq filiales à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Mayotte, et la branche export qui se situe aussi dans la capitale souletine. Le siège fonctionne sous la forme d’une SCOP, dont 25 salariés sont associés (sur les 90 de l’entreprise). En tout, le groupe Alkar compte 130 salariés.
L’activité de la société se concentre à 80% autour des privés (industriels, de l’artisanat et du commerce), 10% pour des exploitations agricoles et 10% dans le public. La société devrait clore son année au 30 juin avec un chiffre d’affaires en très forte hausse autour des 40 millions d’euros, contre 31 millions l’année précédente.
Alkar
Fondée en 1983
Zone Industrielle, 64130 Mauleon
130 salariés
CA : 40 millions (2022-2023)
