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Fort du rachat de Georhin, le néo-aquitain Arverne veut devenir le champion de la géothermie

Stratégie
mercredi 15 février 2023

Arverne a réalisé en 2021 le troisième forage en profondeur qui alimente les thermes de Jonzac - crédit Arverne Group

Le groupe Arverne, basé à Pau, a annoncé lundi l’acquisition de Georhin (ex-Fonroche Géothermie) à la barre du tribunal de commerce d’Agen. Une opération grâce à laquelle le néo-aquitain, spécialiste des différents métiers de la géothermie, entend bien se positionner comme le champion français du secteur, opportunément soutenu par l’annonce d’un plan d’action gouvernemental.

Fondé en 2017 au sein de la technopole Helioparc de Pau, le groupe Arverne a annoncé lundi l’acquisition de 100% des titres de la société Georhin. L’opération permet à Arverne de revendiquer la détention de six titres miniers et de quatre permis exclusifs de recherche en instruction, pour développer ses activités sur plus de 2.000 km² de sous-sol en France, répartis entre la Nouvelle-Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est.

Un nouveau terrain de jeu que le groupe palois entend exploiter en mettant à profit la diversité de ses compétences en matière d’exploitation de la chaleur sous-terraine, de façon à faire oublier les errements de Géorhin. L’entreprise, initialement connue comme la branche géothermie du groupe Fonroche, avait en effet dû se placer en procédure de sauvegarde, après l’interruption de ses activités en Alsace. Elle y conduisait un projet pilote de géothermie profonde, stoppé par arrêt préfectoral fin 2020, en raison d’une série de séismes dont la responsabilité lui a finalement été attribuée.

Arverne, passé sous statut d’entreprise à mission début 2022 et construit grâce à une série d’acquisitions externes, revendique de son côté une approche globale de la valorisation des sous-sols. Ses activités, récemment organisées au travers d’une série de filiales dédiées, embrassent ainsi aussi bien la géothermie profonde (captage d’eau chaude dans le sous-sol) que la géothermie de surface (exploitation de l’énergie présente dans le sous-sol grâce à une pompe à chaleur). Elles s’étendent également à la valorisation du lithium contenu dans l’eau profonde ou à la réhabilitation des champs pétroliers.

« Le modèle de production de chaleur géothermale d’Arverne à destination des industriels, des réseaux urbains ou du bâtiment s’adosse à l’expertise géosciences et opérationnelle de haut niveau de ses équipes, et à Arverne Drilling, sa société de forage dont les références en géothermie en France sont les plus nombreuses. Arverne renforce également sa présence en Alsace du Nord à travers le Permis de Strasbourg qui complète ceux de sa filiale Lithium de France », précise Pierre Brossollet, fondateur et CEO du groupe Arverne, dans un communiqué.

L’entreprise précise par ailleurs qu’elle dévoilera « dans les prochaines semaines » le projet et l’organisation qui découleront de cette extension de ses capacités, et souligne que ces derniers « serviront pleinement les objectifs du nouveau plan national pour la géothermie ». Heureux hasard du calendrier, la reprise de Géorhin intervient en effet quelques jours seulement après qu’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et François Bayrou, Haut-commissaire au Plan et maire de Pau, ont présenté un plan d’action visant à structurer une filière française de la géothermie, renforcer sa capacité de forage et accompagner financièrement les porteurs de projets, avec l’objectif affiché d’augmenter de 40% le nombre de projets de géothermie profonde lancés d'ici 2030.

Outre son forage à 1930 mètres de profondeur réalisé en 2021 pour les Thermes de Jonzac (Charente-Maritime) – projet chiffré à plus de 5 millions d’euros, Arverne devrait avoir l’opportunité de multiplier les projets en Nouvelle-Aquitaine, où la géothermie de surface fait, par exemple, partie des priorités d’investissement affichées par le conseil régional dans le cadre de la transition énergétique des 296 lycées dont elle a la charge.

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