Comment BaiPay a créé un tiers de confiance entre particuliers et entreprises du bâtiment - Premium

Retards de paiement, acomptes envolés, chantiers abandonnés : dans le BTP, la défiance s’installe entre particuliers et entreprises. Pour y répondre, la société BaiPay – « oui » en basque et « payer » en anglais – a développé une solution pour sécuriser les paiements et structurer les prestations dès la signature du devis. À l’origine du projet, deux associés issus du terrain : Philippe Gestas, ex-entrepreneur du BTP pendant 16 ans, et Stéphanie de Arrieta, spécialiste des filières assainissement. Tous deux ont constaté la montée des tensions. « Autour de nous, on entendait notamment dans le secteur urbain qu’il y avait des problèmes de confiance », explique Philippe Gestas, président de la SAS. Des litiges récurrents qui plombent parfois lourdement la trésorerie des entreprises. « 25 % des faillites sont liées à des problématiques de délais de paiement », souligne Stéphanie de Arrieta.Des artisans payés sous 8 jours C’est ainsi qu’est née l'idée de BaiPay, une plateforme pour créer un tiers de confiance entre particuliers et artisans et éviter les conflits. Un tableau de bord partagé qui leur permettrait de suivre le chantier et d’en sécuriser toutes les étapes. « 100% des fonds transitent par notre plateforme », explique Stéphanie de Arrieta. Tout commence après la signature du devis entre le particulier et l’artisan. Le particulier sera amené à régler tout ou une grande partie des travaux à engager, qui seront débloqués au fur et à mesure de l’avancée du chantier. Un cadre des deux côtés, puisque « tant que les travaux n’ont pas commencé, l’entreprise ne peut pas récupérer l'acompte, » poursuit la dirigeante. De son côté, l’artisan non plus n’a plus à courir après ses paiements, puisque l’argent est débloqué après chaque facture éditée, en respectant un délai bien encadré. « Après chaque facture déposée sur la plateforme, s’ouvre une période de 7 jours pendant laquelle, le particulier peut contester, sinon, au 8ème jour, l’artisan est payé », déroule la directrice. En cas de contestation, si aucun accord amiable n’est trouvé, BaiPay mandate un expert indépendant du bâtiment, qui tranche dans un délai court. Objectif : éviter le recours à la justice. Même chose à la fin des travaux, une fois le chantier livré, une même période de 7 jours s’ouvre. De quoi promettre aux entreprises d’être réglées dans des délais serrés, et leur éviter d’aller courir après les particuliers. D’autant qu’elles n’ont pas nécessairement l’équipe nécessaire pour assurer ces suivis. « On vise les entreprises de 1 à 10 salariés d’abord, » détaille Philippe Gestas. Autrement dit les TPE, PME dont le dirigeant est obligé de gérer lui-même son administratif. Ou alors les entreprises un peu plus grandes jusqu’à 25 salariés « et qui ont elles besoin d’avoir l’assurance d’être payées, notamment pour les gros chantiers, » poursuit Stéphanie de Arrieta.Séduire les groupements d'entreprises et fédérations Le modèle économique de la plateforme repose sur un abonnement annuel pour y avoir accès, et sur une commission, dégressive, à chaque transaction. BaiPay vient de lancer la commercialisation de sa plateforme, et espère la vendre directement aux entreprises, mais aussi et surtout via des partenaires de confiance des artisans. « On veut la vendre auprès des groupements d’entreprises, et des fédérations, » détaille Philippe Gestas. BaiPay mise d’ailleurs notamment sur les obligations légales de numérisation des entreprises. « Le secteur est contraint d’y passer, donc on amène un outil supplémentaire, » souligne-t-il.Avec leur plateforme, les deux associés veulent se démarquer, notamment localement où ils ciblent principalement leur clientèle. « On vise le Pays basque, Sud Landes et ensuite, on veut rayonner dans la Région », poursuit la directrice. Se démarquer aussi de la concurrence. Car si leur solution est innovante, reste que d’autres startups ont essayé de dépoussiérer le secteur en proposant une solution à cette problématique. Parmi leurs concurrents, une autre start-up remarquée dans une émission de M6 déjà bien repéré par les associés de BaiPay, et dont ils veulent se différencier. « Ils font tout ce qui est sécurisation des paiements, mais cadrer le litige sous 7 jours, et amener un cadre en cas de litige, avec une intervention d’expert, ça n’existe pas, » nuance Philippe Gestas. Avec leur solution, BaiPay veut atteindre une cinquantaine de clients pour sa première année de commercialisation, et doubler ensuite chaque année, et doubler son chiffre d’affaires dans le même temps. Pour les accompagner, les associés voudraient recruter des personnes essentielles à leurs développements dans les prochains mois, à savoir un développeur, et une personne sur le côté marketing digital et communication, le tout d’ici un à deux ans. Dans le même temps, les deux dirigeants veulent continuer d’améliorer leur plateforme et proposer une V2 avec une part d’automatisation importante d’ici deux à trois ans.

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