Agour et les Fermiers Basco Béarnais renforcent leur partenariat - Premium

Rapprocher le Béarn et le Pays basque, l’idée a de quoi surprendre. C’est pourtant l’annonce conjointe faite en ce mois de septembre par la fromagerie Agour d’Hélette et les Fermiers Basco Béarnais, coopérative d’Accous. « Depuis que l’AOP Ossau-Iraty a été créée, l’exemple est là pour montrer que l’on peut très bien travailler ensemble », lance amusé Nicolas Laforest, directeur des Fermiers Basco Béarnais. « D’une vallée à l’autre, d'un territoire à l'autre, on pose parfois la question avec le sourire, mais on a des sujets qui nous rapprochent ». Et c’est le cas ici entre les deux acteurs laitiers du département. D’un côté Agour, fondée en 1981 par Jean Etxeleku, père de Peio aujourd’hui à sa tête. Elle collecte le lait auprès de 170 familles d’éleveurs et emploie plusieurs dizaines de salariés. Dans l’autre vallée, les Fermiers Basco Béarnais sont une coopérative créée quelques années plus tard, en 1983 et qui rassemble 30 producteurs associés et 9 salariés. Elle est spécialisée dans l’affinage et la commercialisation de fromages fermiers du Béarn et du Pays basque et accompagne les producteurs dans la fabrication et la valorisation de leurs produits. Deux indépendants, déjà historiquement proches. « Cela fait une vingtaine d'années que nous sommes déjà partenaires », insiste Peio Etxeleku, le dirigeant d’Agour. Un partenariat qui va aujourd’hui plus loin avec l’entrée d’Agour comme associé non-coopérateur de la coopérative d’Accous. « L’entrée au CA d’Agour va permettre d’ancrer réellement le partenariat, de s’assurer qu’il y ait de l’échange », poursuit Nicolas Laforest.Créer des synergies Car c’est tout l’objet de ce rapprochement. Si Agour disposera d’une voix au conseil d’administration de la coopérative, ce partenariat entend surtout mettre à disposition tout un panel de solutions supplémentaires aux éleveurs. « L'objectif, c’est de créer des synergies, avec un partenariat qui propose des services complémentaires », déroule Nicolas Laforest. « Eux sur l’achat du lait, nous sur l’affinage et la valorisation. » Concrètement, les producteurs qui livraient uniquement leur lait à Agour pourront soit continuer de le faire normalement, soit transformer une partie de leur lait eux même avec l’aide de l’entreprise basque. « Certains fromages fermiers pourront être affinés dans nos caves d'affinage… on est la seule fromagerie laiterie du Pays Basque à affiner sur des planches en bois », souligne Peio Etxeleku. Ensuite, ils pourront soit le vendre eux-même, soit passer par une commercialisation de leurs produits via la coopérative des Fermiers Basco Béarnais. De leur côté, les coopérateurs ne seront plus obligés de transformer entièrement leur lait, ils pourront en fournir une partie à Agour.Offrir plus de flexibilité Une manière pour les deux fromageries de répondre aux aspirations de leurs producteurs et leur offrir plus de flexibilité. « De plus en plus de producteurs optent pour un modèle mixte, avec à la fois de la transformation et de la production de lait pour alléger la charge de travail de la transformation et mieux valoriser leur lait » souligne Nicolas Laforest. Car, « c’est probablement le métier le plus exigeant du monde », poursuit Peio Etxeleku. « Ce sont deux traites par jour, il faut en prendre soin 7 jours sur 7, alors quand vous ajoutez à cela la transformation… ». Alors « ce partenariat va donc offrir aux producteurs une solution pleinement orientée sur leurs besoins » reprend Nicolas Laforest. Derrière ce rapprochement, les deux entités veulent aussi envoyer un message à l’ensemble de la filière. « C’est un signe important que de rapprocher des entreprises qui ont une même vision de leur ancrage territorial, une même vision du modèle agricole, un modèle qui va être régénératif » insiste Peio Etxeleku. Le tout dans un contexte difficile de baisse constante du nombre d’éleveurs. Un rapprochement qui ne va pas plus loin. Chacune des entités garde la main sur sa commercialisation, mais aussi sur sa gouvernance. « Chacun reste décideur chez soi » , conclut le dirigeant d’Agour.

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